Sara Chesiuk
On a tous entendu parler de la couche d’ozone. On sait que c’est un gaz dans le ciel qui protège la Terre des rayons UV nocifs. On est au courant qu’il y a un trou, que les CFC sont dangereux et qu’il y a un risque d’épuisement. Mais ce petit peu de connaissance ne suffit pas, d’autant plus que la couche d’ozone est vitale pour le bien-être de notre planète. Pas de souci, la FCF a ce qu’il vous faut : un cours de base sur la couche d’ozone. Prêtez-y attention!
La couche d’ozone, c’est quoi en fait?
En quoi ça consiste, et d’où ça vient? Commençons par le début. L’ozone (O3) est un gaz incolore qui est une cousine chimique de l’oxygène moléculaire (O2). L’ozone est créé lorsque la lumière du soleil décompose l’une des molécules d’oxygène, produisant ainsi deux atomes d’oxygène. Ensuite, ces atomes se combinent avec une molécule d’oxygène, et on se retrouve avec une molécule d’ozone. Ces réactions se produisent en présence de la lumière ultraviolette du soleil. Par conséquent, la plus grande production d’ozone a lieu dans la stratosphère tropicale, qui est plus proche du soleil. Environ 90 % de l’ozone atmosphérique se trouve de 15 à 35 km au-dessus de la surface de la Terre, dans la stratosphère. Cet endroit est connu comme la couche d’ozone.
Comment se produit l’appauvrissement de l’ozone?
Si l’ozone est naturellement présent, comment son appauvrissement est-il possible? Eh bien, l’ozone est instable et réagit continuellement en présence d’une grande variété de substances chimiques naturelles et artificielles dans la stratosphère. À chaque réaction, une molécule d’ozone se perd.
Une fois libérés dans l’atmosphère, les produits chimiques résiduels montent jusqu’à la couche d’ozone, où ils sont décomposés par les rayons ultraviolets. Il existe deux substances chimiques qui ont un appétit insatiable pour l’ozone : le chlore et le brome. Un seul atome de chlore est capable de détruire des milliers de molécules d’ozone. Le brome est encore plus vorace.
Les produits chimiques industriels les plus communs contenant du chlore et du brome sont les suivants :
• Les CFC (chlorofluorocarbones) qui sont utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs.
• Les halons, présents dans les extincteurs.
• Le bromure de méthyle, un pesticide.
• Les HCFC (CFC hydrogénés), utilisés comme substituts des CFC.
Les émissions humaines de ces produits chimiques ont considérablement augmenté depuis le milieu du 20e siècle. Le résultat a été un appauvrissement de l’ozone à l’échelle planétaire, surtout dans les régions polaires.
En quoi consiste exactement ce « trou » au-dessus de l’Antarctique?
En 1985, des scientifiques du British Antarctic Survey (l’un des principaux centres mondiaux de recherche sur l’environnement) ont découvert un trou béant dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. L’appauvrissement de l’ozone dans l’Antarctique a été surnommé le « trou d’ozone ». La zone fait maintenant 25 millions de kilomètres carrés – près du double de la superficie du continent.
Donc, si la cause principale de l’appauvrissement de la couche d’ozone est la production de substances chimiques artificielles, comment se fait-il que l’Antarctique, qui compte zéro habitant, subisse le plus de dommages? Or, la formation du trou nécessite de grandes quantités de gaz halogéné réactif, des températures suffisamment basses pour former des nuages stratosphériques polaires, l’isolement de l’air en provenance d’autres régions stratosphériques et la lumière du soleil. Ces quatre facteurs sont présents dans l’Antarctique.
Dois-je m’inquiéter?
Plus la couche d’ozone diminue, plus les soucis augmentent. Puisque la couche d’ozone nous protège contre les rayons ultraviolets nocifs, notre principale préoccupation est l’augmentation des rayons UVB qui frappent la Terre. Chaque fois que la couche d’ozone s’appauvrit d’un pour cent, deux pour cent de rayons UVB en plus atteignent la surface de la planète. Cela cause des problèmes pour notre bien-être et pour celui de notre écosystème en général.
En ce qui concerne les impacts sur les humains, si vous avez déjà passé une journée à la plage, vous savez de quoi on parle. En effet, la hausse des rayons UVB augmente vos chances d’avoir un coup de soleil. Aussi douloureux soit-il, un coup de soleil n’est pas la conséquence la plus néfaste. Le problème majeur sur le plan de la santé est l’augmentation du nombre de cancers de la peau. Selon l’Institut national du cancer, il y avait environ 67 000 nouveaux cas de cancer de la peau en 1998 au Canada, et d’après un rapport publié en 2009 par l’Association canadienne de dermatologie, le mélanome est maintenant le huitième cancer en fréquence au Canada. Les experts estiment qu’environ 90 % des mélanomes sont associés à l’exposition aux UV et à des coups de soleil pendant toute une vie. Une surexposition aux rayons UV peut aussi générer des cataractes et réprimer le système immunitaire.
En ce qui concerne l’environnement, l’appauvrissement de l’ozone aura un impact négatif sur le cycle de reproduction du phytoplancton, qui forme la base de la chaîne alimentaire. Les biologistes craignent que la réduction des populations de phytoplancton entraîne une diminution des populations d’autres animaux.
Le trou d’ozone se referme-t-il?
Oui, grâce au Protocole de Montréal. En 1987, lors d’une conférence des Nations Unies à Montréal, 24 nations ont signé un accord visant à réduire l’utilisation de produits chimiques industriels. Le nombre de signataires augmente, et à présent, 168 pays ont souscrit à l’accord. Au cours des dix dernières années, des progrès importants ont été réalisés par le Canada et la plupart des autres pays industrialisés dans l’élimination de l’utilisation de gaz qui appauvrissent l’ozone. Le Canada a réduit de 95 % sa production et son importation de produits chimiques. En 2050, la quantité de gaz qui appauvrissent l’ozone devrait tomber à des niveaux datant d’avant la formation du trou d’ozone de l’Antarctique. Et les choses ne font que s’améliorer à partir de là! En effet, les experts s’attendent à un rétablissement complet d’ici à la fin du 21e siècle.