Aménagez un petit coin de prairie
La région des Prairies est un des habitats les plus menaces au Canada. On ne retrouve pas de prairies de graminées que dans les provinces des Prairies; on en retrouve aussi quelques parcelles en Ontario. Certaines plantes des prairies de graminées poussent tellement hautes que vous auriez besoin d'une échelle pour regarder leurs fleurs de près!
Dans les prairies du Canada, on retrouve quatre genres d'herbages:
- Les hautes herbes — on les retrouve dans le sud-ouest de l'Ontario et au centre-sud du Manitoba — elles comprennent le barbon de Gérard, le barbon à tiges minces, le foin d'odeur, le panic dresse, l'amorphe blanchâtre, l'avoine sauvage, la stipe à balai, le tournesol et plusieurs espèces de verges d'or.
- Les herbes mixtes — on les retrouve au sud de la Saskatchewan, au sud-ouest du Manitoba et au sud-est de l'Alberta — comprennent la stipe comateuse, la danthonie à épi, la chrysopside velue, l'anémone des prairies, le blé sauvage et le navet de prairie.
- Les herbes courtes — on les retrouve au sud de l'Alberta et au sud-ouest de la Saskatchewan — elles comprennent le boutelou gracieux, le carex, le chiendent de l'ouest, la bigelovie puante, et la sélaginelle des rochers.
- Les fétuques — on les retrouve au pied des montagnes de l'Alberta et au centre-est de la Saskatchewan — elles comprennent le fétuque scabre, le chiendent à tiges rudes, la benoite à trois fleurs, le thermopsis à feuilles rhomboïdales, le gaillet boréal et les mille-feuilles.
Trucs pour semer des graminées
- Commencez lentement. Il est difficile de maîtriser la propagation des mauvaises herbes pendant les deux premières années. Choisissez un endroit où vous pourrez facilement les circonscrire; peut-être dans un terrain d'un demi-hectare ou moins.
- Renseignez-vous sur le genre de sol et les meilleures espèces à cultiver dans votre région. Recueillez des graines dans votre localité pour vous assurer qu'elles proviennent de plantes indigènes.
- Pour aider à prévenir la propagation des mauvaises herbes, labourez de deux à trois centimètres de terre sur le terrain choisi, plusieurs fois pendant l'automne et au printemps avant d'ensemencer (si possible).
- II est préférable d'ensemencer entre la fin du printemps et le début de Pete.
- Semez un mélange de graines mi-fleurs sauvages mi-herbes.
- Souvenez-vous que les espèces des prairies poussent mieux en plein soleil.
- Apprenez à reconnaitre les plantes des prairies pour ne pas les arracher par erreur lorsque vous désherberez.
- Ne vous découragez surtout pas! Les plantes des prairies sont vivaces. Elles ne poussent pas beaucoup pendant la première année parce qu'elles forment un vaste réseau de racines profondes qui les aidera à survivre aux intempéries, au froid et à la sécheresse, notamment.
Protégez les milieux humides
On considère que les rivières, les marais, les marécages, les étangs, les bourbiers, les bassins et les mares du Canada font partie du décor. Néanmoins, ils constituent des habitats extrêmement importants qui abritent une multitude de merveilleuses espèces. Vous serez surpris d'apprendre que l'on retrouve plus d'espèces animales et végétales dans l'eau que sur terre!
En Amérique du Nord, plus de 160 espèces d'oiseaux ont besoin des milieux humides pour survivre. Dans l'eau, on retrouve aussi toutes sortes de mammifères : des rats musques, des castors, des loutres, etc. Pensez a tous les poissons, les serpents, les tortues, les grenouilles, les salamandres, les escargots et a tous les insectes qui ondulent, pataugent, sautent et nagent dans ces endroits humides!
En plus de fournir un abri aux espèces sauvages, les rivières et les lacs transportent des nutriments d'un bout à l'autre de la planète, nettoyant les eaux des poisons et recyclant l'oxygène. Les milieux humides tels que les marais et marécages agissent comme des reins et aident à purifier les eaux polluées. De plus, certaines zones humides aident à atténuer les inondations en absorbant la pluie et en faisant fondre la neige. En protégeant les zones humides du Canada (n'oubliez pas les mares et les fosses), nous pouvons faire beaucoup pour protéger la biodiversité.
Zone biologique carolinienne
L'étonnante zone biologique carolinienne du sud-ouest de l'Ontario possède une plus grande variété d'espèces sauvages que tout autre écosystème au Canada! Cet assortiment d'habitats comprend les prairies, les dunes de sable, les marécages et les forêts à feuilles caduques du sud. II ne reste maintenant que 10 pour cent de la région originelle qui soit intacte; le reste a été remplacé par les villes et les terres cultivées. Il n'est pas surprenant que plus de 40 pour cent des espèces canadiennes vulnérables, menacées ou en danger de disparition vivent dans cette zone, ou les espèces sauvages abondent.
En fait, plusieurs espèces végétales et animâtes de cette région n'existent nulle part ailleurs au pays. L'habénaire blanchâtre, qui est menacée partout au monde, fleurit dans cette région. Le papillon bleu mélissa y voltige, l'épervier de Cooper y vole, l'élaphe noire y ondule et le crapet menu y nage. Toutes ces espèces sont en péril. Aujourd'hui, les environnementalistes, les propriétarise fonciers, ainsi que les organismes gouverne- mentaux et prives essaient d'assurer que ce qui reste de cet habitat précieux soit conserve a jamais.
Venez à la rescousse!
Si vous vivez dans la zone biologique carolinienne, voici votre chance d'apprendre beaucoup sur les magnifiques espèces sauvages qui vous entourent. En même temps, vous aiderez à la conservation d'un de nos habitats les plus riches.
- Invitez un spécialiste local à parler de la région carolinienne à votre communauté et a expliquer pourquoi elle est si spéciale.
- Dressez la liste de toutes les espèces sauvages qui se trouvent dans cette zone et nulle part ailleurs au pays.
- Identifiez une espèce qui se tortille, qui se dandine, qui glisse ou qui fleurit dans votre région – particulièrement une espèce qui ne se trouve nulle part ailleurs au Canada. Trouvez un moyen d'aider cette espèce en consultant des spécialistes et en apprenant le plus de choses possible sur l'espèce en question.
- Organisez un court expose sur la zone biologique carolinienne et quelques-unes de ses espèces sauvages pour l'école, l'association parents-professeurs ou le conseil municipal.
- Dans un cahier, recueillez des descriptions, des photographies, des dessins, des reproductions de feuilles par frottage, etc. Obtenez la permission de l'exposer dans votre école ou à la bibliothèque locale pour que les autres puissent en prendre connaissance.
- Assurez-vous d'informer vos parents, votre parente, vos amis et vos voisins de ce que vous avez appris sur cette région fascinante et pourquoi il est si important de la protéger.
Plantez des saules pour les espèces sauvages
Les branches des saules offrent beaucoup aux espèces sauvages. Ces arbres poussent facilement, même au Nord ou la saison de croissance est courte et le terrain souvent dénudé et sablonneux. Les saules font aussi des merveilles pour maîtriser l'érosion et offrent un habitat pour les espèces sauvages dans les endroits comme les carrières de gravier abandonnées, les stationnements, les chantiers de construction, le long des routes et des cours d'eau.
Si vous connaissez un endroit néglige dans votre cour d'école ou votre communauté, essayez d'y planter une rangée de saules ou d'autres arbres qui peuvent pousser à partir d'une tige ou d'une bouture. Ce projet aura du succès partout où poussent les saules, y compris dans le Nord. Souvenez-vous des conseils qui suivent :
- Choisissez un coin de terrain. Ensuite, obtenez la permission du propriétaire, de la municipalité ou de l'organisme gouvernemental à qui il appartient, avant d'y entre- prendre votre projet.
- Recueillez des pousses de saule pendant la période de repos, à la fin de l'hiver, avant que l'arbre ne bourgeonne. Dans le nord du Canada, cette période est en mars, mais elle peut varier d'une région à l'autre. Vérifiez avec un botaniste.
- Parmi les arbres nordiques qui prennent facilement racine, on retrouve le saule de l'Alaska, le saule du Pacifique, le saule de Barclay, le saule de Scouler, le peuplier baumier et le peuplier a feuilles étroites.
- Recueillez les pousses des arbres arrivés à maturité. Rappelez-vous d'obtenir d'abord la permission du propriétaire.
- Jetez le bout des pousses. Avec un sécateur, coupez le reste de chaque pousse en bouts de 15 à 20 cm. Coupez un bout droit et à autre en diagonale, sous un nœud (la pointe ou apparaît habituellement la feuille).
- Rangez les tiges pendant environ deux mois, dans un endroit frais, sombre et humide, jusqu'à ce que vous puissiez les planter au printemps (en juin au nord, mais a vérifier pour les autres régions). Rangez-les dans une boite contenant de la sciure de bois ou du sable et de la tourbe, dans une remise extérieure ou une cave, ou encore réfrigérez-les dans un sac en plastique. La température devrait se situer entre 0 ° et 5 °C. A défaut d'un endroit froid, enterrez-les dans la neige, du côté nord d'un édifice.
- Des pousses et des racines pourraient apparaître pendant l'entreposage, mais c'est normal.
- Avant de planter les tiges, vous pourriez avoir besoin de creuser le sol ferme avec une pelle.
- Dans la région des Prairies, plantez les tiges dans des endroits peu élèves ou près de l'eau.
- Pour les planter, placez le bout coupe en diagonale dans la terre, en laissant un espacement de 60 à 90 cm entre chaque tige.
- II est essentiel de bien arroser les tiges au cours des premières semaines, lorsque les racines poussent.
- Clôturez les jeunes arbres pour les protéger du bétail. Les vaches aiment mâcher les jeunes arbres tendres.
- Ne vous découragez surtout pas! Cette rangée de petites branches dépourvues d'intérêt regorgera bientôt de bourgeons d'un vert tendre.
- Voici une expérience qui pourrait s'avérer intéressante. Utilisez quelques tiges de saule que vous couperez juste avant de les planter et quelques autres coupées en début de printemps. Plantez-les dans deux endroits différents ou identifiez-les.
- Faites des observations à intervalles : semaines, mois et années. Utilisez des graphiques et des tableaux pour comparer le taux de survie des deux groupes.
Prenez soin des forêts arrivées à maturité
Plusieurs espèces ne peuvent survivre que dans des habitats très particuliers. La population de Terre-Neuve de la martre d'Amérique, par exemple, aime les forêts arrivées à maturité dont le sol est couvert de branches cassées, de feuilles pourries et de souches. Les nouvelles forêts aménagées après coupe ne répondent pas aux besoins de cette espèce, les clairières non plus. Près de 70 % de l'habitat de cette martre est déjà disparu à cause de la coupe forestière.
Bien que l'on retrouve la martre dans d'autres provinces et territoires canadiens, on ne retrouve la sous-espèce observée à Terre-Neuve nulle part ailleurs dans le monde. Une équipe de rétablissement travaille à l'élaboration d'un plan pour assurer la survie de cette population.
Aimeriez-vous prendre soin d'une forêt arrivée à maturité? Communiquez avec votre ministère des Forêts pour savoir s'il y a une telle forêt près de chez-vous. Informez-vous au sujet des espèces qui y volent, sautent, hurlent, crient et fleurissent. Visitez la région et apprenez à connaitre cet habitat sensationnel. En combien d'années s'est-il constitue? Est-il protège? Les humains y ont-ils prévu des activités ou des aménagements? Pourriez-vous protéger la forêt en écrivant des lettrés ou en présentant des exposes? Plusieurs personnes ne savent pas à quel point il est important de prendre soin de nos forêts anciennes. Allez-y, voici votre chance de les informer!
Sauvez aussi NOS forêts pluviales!
Heureusement, plusieurs personnes travaillent fort pour sauver les forêts pluviales d'Amérique du Sud. Mais n'oubliez pas que le Canada a aussi quelques forêts pluviales tempérées d'importance, qui recèlent une diversité surprenante d'espèces sauvages. On retrouve une de ces zones le long de la cote de la Colombie-Britannique, tandis qu'une autre est située dans la partie sud-est de la province. Croiriez-vous que sur le littoral, certaines parties de la forêt sont tellement détrempées que les arbres y poussent difficilement? En fait, certains arbres ont environ 400 ans, mais ne mesurent que trois mètres!
Ces habitats particuliers sont menaces par les inondations que causent les projets hydro-électriques, la coupe forestière et l'urbanisation. Dans la forêt pluviale de la cote de la Colombie-Britannique, on retrouve plus de 100 espèces de plantes rares, et 37 des espèces sauvages qui y vivent sont en péril. On y étudie présentement plusieurs espèces d'araignées, de mites et d'insectes découvertes récemment.
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