La faune des océans est constamment en mouvement. Ce liste illustre quelques-unes de ces merveilleuses espèces qui nagent dans nos mers sensationnelles, volent au-dessus d’elles, naviguent, flottent ou planent à leur surface.
Les espèces migratrices sont aussi nombreuses et variées que les aires migratoires qui leur donnent vie. Leur survie dépend de la solidité des maillons dans les chaînes continues entre les aires de reproduction, de migration et d’hivernage. Toutefois, les océans sont des voies migratoires pour l’être humain. Les habitats migratoires peuvent être endommagés par des marées noires, des autoroutes meurtrières, la circulation maritime et d’innombrables autres répercussions humaines. Qu’un seul maillon de la chaîne vienne à manquer et de nombreuses espèces migratrices ne pourront jamais terminer leur voyage.
Heureusement, vous pouvez aider à les remettre en route et assurer la migration des espèces des océans en réalisant des projets d’action et de sensibilisation.
La tortue luth de l’Atlantique
Ce plus grand reptile au monde existe depuis 150 millions d’années, soit depuis l’ère des dinosaures. Sa carapace parcheminée le distingue des autres tortues de mer, dont la carapace est rigide. La plus grande tortue luth jamais attestée pesait presque une tonne et avait la taille d’une Volkswagen Beetle.
- Distribution : Présente dans tous les océans du monde, on trouve l’espèce le plus souvent dans les tropiques. Certaines tortues luths visitent à l’occasion les Îles de la Reine Charlotte, au large de la Colombie-Britannique, mais on en voit régulièrement pendant l’été au large des provinces de l’Atlantique.
- Migration : Les tortues luths de l’Atlantique se déplacent entre la mer des Caraïbes, en suivant le courant chaud du Gulf Stream, qui vient rencontrer le courant glacé du Labrador sur la côte est de notre pays. Les tortues traversent ensuite l’Atlantique Nord et nagent vers le sud le long de la côte de l’Europe et de l’Afrique, puis elles traversent de nouveau l’Atlantique jusqu’aux Antilles, couvrant environ 15 000 kilomètres dans un cycle migratoire complet. Les migrations des tortues luths du Pacifique demeurent encore un mystère.
- Habitat : La survie de l’espèce dépend des plages tropicales pour la nidification et de la haute mer où abondent les méduses, son mets favori.
- État : Les scientifiques ne connaissent pas avec certitude le nombre de tortues luths puisque seules les femelles quittent l’océan pour pondre. La population mondiale de femelles adultes est tombée d’environ 115 000 en 1982 à moins de 34 500 aujourd’hui. L’espèce est inscrite parmi les espèces menacées de disparition au Canada.
- Menaces : Menacée sur les plages de nidification par les prédateurs, les voleurs d’œufs et les aménagements côtiers, la tortue luth est aussi en péril en mer à cause de la pollution, des collisions avec des navires et de l’enchevêtrement dans les engins de pêche.
Conservation : Le North Atlantic Leatherback Turtle Working Group recueille des données sur les observations de ces reptiles, contribuant ainsi à résoudre les mystères de leur existence dans les eaux nordiques et encourageant les gens à les protéger. Les émetteurs par satellite attachés aux tortues luths sauvées de leur enchevêtrement dans des engins de pêche pourraient révéler les secrets de leurs migrations partout dans le monde et permettre de connaître les éléments essentiels à leur survie.
La grue blanche d’Amérique
Le plus grand et le plus magnifique oiseau de l’Amérique du Nord, maintenant rétabli après avoir passé à un cheveu de l’extinction, est un puissant symbole des efforts déployés pour sauver des espèces menacées de disparition. L’espèce est caractérisée par son « chant de coq » criard unique.
- Distribution : Se reproduisant dans le parc national Wood Buffalo, à la frontière de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest, l’oiseau hiverne à l’Aransas National Wildlife Refuge sur la côte du Texas.
- Migration : Les grues blanches voyagent en couples, en groupes familiaux ou en petites volées de trois à cinq oiseaux. La migration d’automne commence à la mi-septembre et comporte un premier arrêt 500 kilomètres au sud de l’aire de reproduction, située dans le nord de la Saskatchewan ou de l’Alberta. Le voyage de 4 000 kilomètres vers le Texas se termine en novembre.
- Habitat : L’oiseau a besoin de « fondrières » (bosquets de conifères, marécageux) pendant la saison de reproduction, de terres humides des prairies et de champs de céréales pendant la migration, puis d’habitats marécageux côtiers pendant l’hiver.
- État : Le seul groupe de grues blanches vivant à l’état sauvage compte environ 130 oiseaux. Cette population menacée de disparition augmente lentement.
- Menaces : Les exploitations industrielles dans les régions nordiques, les effets des conditions climatiques difficiles sur les oisillons nouveau-nés, les collisions avec tours à microondes et lignes de transmission électrique pendant les migrations et les perturbations apportées par la circulation dans le sud sont tous des facteurs qui causent des difficultés aux grues blanches.
Conservation : Le Service canadien de la faune, de concert avec le U.S. Fish and Wildlife Service, ont joué un rôle de premier plan dans la conservation de la grue blanche, en organisant notamment un programme d’élevage en captivité.
La baleine grise du Pacifique
Ce vieux loup de mer détient le record de la plus longue migration parmi les mammifères de la Terre. Une rangée de bosses au bas du dos (au lieu de la nageoire dorsale des espèces plus modernes apparentées) permet de désigner ce géant de 15 mètres comme le plus primitif des cétacés.
- Distribution : Vivant sur la côte ouest de l’Amérique du Nord, l’espèce possède aussi une autre population qui habite le long de la côte de l’Asie Pacifique.
- Migration : Les baleines grises migrent sur une distance pouvant aller jusqu’à 20 000 kilomètres chaque année. Après avoir mis bas dans des lagons abrités sur la côte de la Basse- Californie, elles se déplacent vers le nord se laissant emporter par les courants au large de la côte. Elles demeurent toujours à moins de 10 km des côtes occidentales des États-Unis et du Canada jusqu’à ce qu’elles atteignent leurs aires d’alimentation dans les mers de Béring et des Tchouktches. Quelques retardataires passent l’été au large de l’île de Vancouver. La migration de retour vers le sud débute en septembre.
- Habitat : Les lagons peu profonds de la côte de Basse- Californie constituent des zones de mise bas essentielles. Les estuaires, les baies et les eaux profondes le long de la Côte Ouest de l’Amérique du Nord offrent d’excellents refuges pour les baleines grises migratrices et « résidantes ».
- État : L’espèce n’est pas en péril au Canada. Une population de baleines grises existait autrefois sur la Côte Est, mais est maintenant disparue.
- Menaces : Les menaces qui pèsent sur la baleine grise sont : l’exploitation industrielle dans les aires de reproduction, les contaminants, la prédation par les épaulards et le faible niveau démographique dû à la quasi-extermination par les baleiniers au XIXe siècle.
Conservation : Le Règlement sur les mammifères marins assure que les baleines grises ne pourront être chassées au Canada que de façon périodique et ce, par les peuples autochtones et pour des fins de subsistance.
La sterne arctique
Le soleil se couche rarement sur cette championne des voyages migratoires. Comme elle se reproduit dans l’Arctique (au moment où le jour dure jusqu’à 24 heures) et passe l’hiver dans l’Antarctique (là où il fait toujours jour également), elle reçoit plus de rayons solaires que toute autre espèce. Elle effectue aussi la migration la plus longue et la plus étonnante de toutes les espèces de la Terre.
- Distribution : Se reproduisant à la limite septentrionale des terres dans les régions arctiques et subarctiques de la planète, cet oiseau niche aussi sur la côte Atlantique plus au sud jusqu’au Massachusetts. Il passe l’hiver dans les mers de l’Antarctique.
- Migration : Ce grand voyageur des mers parcourt environ 18 000 kilomètres entre le cercle de l’Arctique et l’Antarctique. En route, il traverse les vastes étendues de l’Atlantique Nord et passe le long des côtes ouest de l’Europe et de l’Afrique.
- Habitat : La sterne arctique niche sur des îles, des plages rocheuses et la toundra côtière aussi bien qu’autour des lacs, des rivières et des étangs de la toundra, loin à l’intérieur des terres. Elle passe la plus grande partie de l’année en haute mer.
- État : Dans la plus grande partie de son aire de nidification étendue, il semble que les populations de sternes arctiques demeurent fortes. Toutefois, à l’extrémité sud de cette aire, les populations diminuent constamment en raison des activités humaines.
- Menaces : La perte d’habitats, le trafic maritime et les contaminants chimiques pourraient avoir des répercussions sur la sterne arctique, surtout dans les régions de ses aires de reproduction et d’hivernage où la population humaine est dense.
Le béluga du Saint-Laurent
Le béluga ou baleine blanche tire son nom du mot russe pour « blanc ». Appelé « canari des mers » par les premiers baleiniers, il émet une série de halètements, de couinements et de sifflements. On a même signalé des mâles faisant le clairon.
- Distribution : Le béluga vit dans le fleuve Saint-Laurent de Québec jusqu’à Natashquan sur la côte nord et jusqu’à la baie des Chaleurs sur la côte sud. D’autres populations habitent les régions arctiques et subarctiques de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Asie.
- Migration : Au printemps, la plupart des hardes du Saint- Laurent se trouvent entre Rimouski et Rivière-Ouelle sur la côte sud et entre Les Escoumins et l’île aux Coudres sur la côte nord. L’été, ils se concentrent dans la rivière Saguenay et aux alentours (l’aire saisonnière est indiquée sur la carte en médaillon ci-dessous). La population se disperse au début de l’automne, allant aussi loin que l’île d’Orléans en amont et Gaspé en aval. Vers la fin de l’automne, les groupes dispersés se rassemblent pour former de grands troupeaux autour de l’île aux Lièvres et de l’embouchure du Saguenay. En hiver, les populations de bélugas s’étalent vers l’aval. Un groupe demeure à l’embouchure du Saguenay et un autre se retrouve entre Godbout et Pointe-des-Monts (les aires d’automne, d’hiver et de printemps sont indiquées en orange sur la carte en médaillon).
- Habitat : Les eaux chaudes et peu profondes situées dans les baies, près des récifs et des rivages d’îles offrent des zones sûres pour la mise bas et l’allaitement. Les adultes préfèrent les eaux plus froides et plus profondes. Les embouchures de rivières contiennent d’abondantes sources de nourriture et les puissants courants de ces confluents empêchent les eaux de geler.
- État : Le béluga du Saint-Laurent est menacé de disparition. Il ne reste plus que quelques centaines de bêtes.
- Menaces : Les contaminants industriels, la rareté des sources de nourriture, le trafic maritime et la dégradation de l’habitat sont les principales raisons qui expliquent la lenteur du rétablissement de l’espèce.
Conservation : Le Règlement sur la protection du béluga du fleuve Saint-Laurent, adopté en vertu de la Loi sur les pêches, interdit de chasser, de tuer ou de déranger volontairement ces animaux. Des efforts pour nettoyer le Saint- Laurent et les Grands Lacs sont en cours.
Le saumon de l’Atlantique
La taille et la forme de ce voyageur à nageoires diffèrent selon son stade biologique. En sortant de son œuf de la grosseur d’un pois, il devient alevin (nouvellement éclos), puis tacon (juvénile), ensuite saumoneau (adolescent) et finalement adulte. Des quelques 8 000 œufs pondus par la femelle, environ deux atteindront le stade adulte. Distribution : Ce poisson à distribution étendue vit dans l’océan Atlantique ainsi que dans les rivières de l’est du Canada, de l’Europe et des États-Unis.
- Migration : Nés dans des rivières et des ruisseaux, ils migrent en aval jusqu’à l’Atlantique lorsqu’ils sont saumoneaux (entre deux et six ans). Adultes, ils vivent dans l’océan pendant au moins un an et atteignent un poids pouvant s’élever jusqu’à 20 kilogrammes. Lorsqu’ils sont prêts à frayer (ou à se reproduire), ils retournent à leur rivière d’origine. Au cours de cette incroyable odyssée à contrecourant qui peut durer de quelques semaines à un an, ils cessent de se nourrir jusqu’à leur retour à la mer.
- Habitat : Ce poisson fraie dans des courants d’eau douce, mais passe la majeure partie de sa vie dans la mer.
- État : Les populations de saumons connaissent une forte diminution, mais l’espèce n’est pas en danger de disparition.
- Menaces : Les populations de saumons sont menacées par les pluies acides, la surpêche, la pollution et les barrages qui empêchent leur migration.
Conservation : Les scientifiques suivent par radio émetteur les saumons de l’Atlantique afin de déterminer les raisons de leurs problèmes de survie.
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