Taïga de la Cordillère
La taïga de la Cordillère est une région de montagnes escarpées et de torrents impétueux coupés de cascades. On y trouve une mosaïque de milieux naturels : la toundra arctique au nord, avec ses lichens et ses cypéracées, la toundra alpine en altitude, avec ses arbustes rabougris, ainsi que de vastes zones humides au nord-ouest et des bois d’épinettes et de bouleaux au sud. Cette diversité de milieux permet la présence d’une faune elle aussi variée. Parmi les espèces de mammifères qui habitent cette écozone, mentionnons notamment le mouflon de Dall, le caribou des bois, la chèvre de montagne, le grizzly et le carcajou. La plaine Old Crow, illustre à l’échelle internationale, est une étendue de milieux humides qui jouent un rôle vital pour des milliers de bernaches du Canada, de fuligules à dos blanc et d’autres oiseaux aquatiques.
Cordillère boréale
Cette écozone, qui couvre le nord de la Colombie-Britannique et le sud du Yukon, se compose de montagnes, de vallées et de basses terres. Les hivers y sont longs et froids, les étés courts et chauds. L’océan Pacifique ayant pour effet de tempérer le climat, la température moyenne annuelle varie entre 1 et 5,5 °C. Une bonne partie des zones alpines et nordiques sont caractérisées par un pergélisol qui fait en sorte que la végétation s’y limite principalement à des arbustes, à des mousses et à des lichens. Des forêts d’épinettes blanches, dans lesquelles on retrouve aussi des pins et des trembles, dominent les vallées et les basses terres. Parmi les espèces de mammifères caractéristiques de cette zone, mentionnons l’orignal, la chèvre de montagne et le spermophile arctique. Parmi les espèces d’oiseaux, il y a le lagopède alpin, le tétras du Canada, la sittelle à poitrine rousse et la mésange à tête brune.
Écozone maritime du Pacifique
Cette écozone de montagnes, de fjords et de vallées englobe la région côtière de la partie continentale de la Colombie-Britannique, le sud-ouest du Yukon, ainsi que les îles marines de la Colombie-Britannique. Sur le plan climatique, il s’agit de la région la plus chaude et la plus humide du Canada, ce que reflète le riche ensemble d’écosystèmes variés qu’on y trouve. À basse altitude, dans les zones littorales, on trouve les forêts pluviales tempérées, majestueuses avec les vieux arbres immenses qui font leur renommée. Il y a des pruches occidentales, des thuyas géants, des épinettes de Sitka et des douglas taxifoliés (au sud). À plus haute altitude, les forêts sont dominées par les pruches subalpines. Ce qu’il reste de l’écosystème des chênes de Garry, en grand péril, se trouve sur les îles Gulf et la péninsule Saanich. Parmi les mammifères caractéristiques de cette écozone, mentionnons les cerfs mulets, les cougars, les wapitis, les loups et les loutres. L’huîtrier de Bachman, la mésange à dos marron et le macareux huppé sont des espèces d’oiseaux qu’on ne retrouve que dans cette région. Les eaux de l’océan abritent aussi une faune variée, notamment des otaries de Steller, des phoques communs, des baleines à bec et des loutres de mer.
Cordillère montagnarde
L’écozone de la cordillère montagnarde couvre une bonne partie de la Colombie-Britannique et le sud-ouest de l’Alberta. Cette écozone est caractérisée par une grande diversité : prairies, brousses d’armoises, forêts de conifères, toundra; sécheresse et humidité, chaleur et froid. Dans la partie centrale, sèche, au sud, on trouve notamment des armoises, mais il n’y a pratiquement plus de prairies dans la région. Des forêts de pins ponderosas et de pins tordus latifoliés recouvrent les versants de basse altitude et les plaines vallonnées, tandis que des pruches occidentales et des thuyas géants dominent les endroits plus humides. À plus haute altitude, les forêts se composent plutôt d’épinettes et de sapins, ainsi que de pins tordus latifoliés dans les endroits plus secs. Dans la zone alpine, la végétation se limite à des lichens, à des herbes et à des arbustes. Compte tenu de la diversité des milieux naturels, la faune de cette écozone comprend un large éventail d’espèces. En zone alpine, on trouve des chèvres de montagne, des lagopèdes des saules et des roselins bruns. Les forêts offrent notamment un habitat à des martres, des carcajous, des pékans et des grands pics. Dans les bois clairsemés de pins ponderosas, il y a notamment des pics flamboyants, des engoulevents de Nuttall et des tamias amènes. Les régions herbeuses et sèches du sud répondent aux besoins d’iguanes à petites cornes et de chevêches des terriers. Les grizzlys et les ours noirs, les cerfs mulets et les wapitis sont aussi des mammifères caractéristiques de cette écozone.
Plaines boréales
L’écozone des plaines boréales englobe une bonne partie de l’Alberta, ainsi que le centre de la Saskatchewan et du Manitoba. Il s’agit d’une région de plaines et de vallées. Les hivers y sont froids, avec des températures moyennes de -17,5 à -11 °C, et les étés y sont assez chauds. Cette écozone est en bonne partie recouverte de forêts, principalement composées d’épinettes, de sapins baumiers et de pins gris. Les trembles, les peupliers et d’autres feuillus sont plus communs dans les zones de transition adjacentes à l’écozone des prairies. Les feux de forêt jouent un rôle important dans la configuration de cette région. L’exploitation forestière, l’exploitation minière, l’agriculture et d’autres activités pratiquées à grande échelle ont réduit la superficie des milieux naturels où des espèces sauvages trouvent leur habitat. Plusieurs espèces indigènes – la grue blanche en constitue un exemple notoire – sont pour cette raison menacées ou en voie de disparition. La faune indigène à cette région comprend aussi des loups, des ours noirs, des lynx et des rats musqués. Quant aux oiseaux, mentionnons les parulines flamboyantes, les nyctales boréales et les parulines du Canada.
Taïga des plaines
La majeure partie de cette écozone se situe dans les Territoires du Nord-Ouest, mais le nord-est de la Colombie-Britannique et le nord de l’Alberta en comprennent une petite portion. Elle est constituée de plaines où coule notamment le fleuve Mackenzie, le plus gros fleuve du Canada, et où l’on trouve aussi le delta des rivières de la Paix et Athabasca, un milieu humide d’importance mondiale. Les hivers, longs et froids (il y a de la neige et de la glace pendant une période annuelle de six à huit mois), sont suivis par des étés courts et frais. Une bonne partie de l’écozone est caractérisée par un pergélisol qui rend la terre peu productive; les espèces végétales qui dominent cette région sont ainsi celles qui sont adaptées à ces conditions d’improductivité. Les forêts, clairsemées et à croissance lente, sont composées d’épinettes noires, ainsi que de pins gris, de mélèzes, de bouleaux blancs et d’arbres appartenant à d’autres essences. Les arbrisseaux y sont abondants; il y a notamment du thé du Labrador, des canneberges, des bleuetiers et des saules. Le sol est principalement recouvert de lichens et de mousses. Parmi les mammifères communs dans cette écozone, mentionnons les caribous des bois, les martres et les bisons des bois (on y trouve le plus grand troupeau au monde de bisons de cette sous-espèce). Le huard à gorge rousse, le bruant fauve, la chouette épervière et la pie-grièche grise sont des espèces d’oiseaux caractéristiques de la taïga des plaines.
Prairies
Grenier du Canada, cette zone est principalement constituée de plaines plates dont la majeure partie a été modifiée par les activités agricoles. On y trouve des prairies d’herbes hautes, des prairies d’herbes courtes et des prairies mixtes. Aujourd’hui, ces écosystèmes ont disparu dans une proportion de 75 p. 100 à plus de 90 p. 100. La végétation naturelle de l’écozone se compose notamment de pâturins des prés, de boutelous gracieux et d’armoises. Dans les zones plus sèches, on trouve des oponces. Au nord, des bois clairsemés de trembles et de peupliers baumiers forment une transition vers la forêt boréale. Cette zone comprend également des millions de petits milieux humides, en péril, essentiels au bien-être des espèces d’oiseaux aquatiques de l’Amérique du Nord. La disparition d’une bonne partie des milieux naturels de cette écozone a donné lieu à un nombre disproportionné d’espèces animales menacées ou en voie de disparition. Mentionnons notamment à ce titre la chevêche des terriers, le pluvier montagnard et le renard véloce. Parmi les autres espèces indigènes à cette écozone, il y a le cerf mulet, le blaireau, le gaufre gris, la buse rouilleuse et le moqueur roux.
Taïga du bouclier
Cette écozone est l’une des plus grandes du Canada; elle s’étend de part et d’autre de la baie d’Hudson, à l’est et à l’ouest, dans les Territoires du Nord-Ouest, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec et au Labrador. Les étés y sont courts et frais; les hivers longs et froids; les précipitations faibles ou modérées. Des millions de lacs et de milieux humides y attirent des milliers d’oiseaux aquatiques au printemps. La forêt y est en bonne partie clairsemée et les arbres souvent rabougris en raison du pergélisol étendu et des températures froides. On y trouve surtout des épinettes noires et des pins gris, mais il y a aussi des trembles, des bouleaux et d’autres arbres sur les plateaux. Les feux de végétation jouent un rôle important dans la configuration de cette écozone et la diversification de ses habitats fauniques. Parmi les mammifères de l’écozone, mentionnons les renards arctiques, les lièvres d’Amérique, les hermines et les belettes, ainsi que les orignaux. Parmi ses oiseaux, mentionnons les huards à gorge rousse, les sternes arctiques et les grives à joues grises. Dans les zones côtières, on trouve des morses et des phoques.
Bouclier boréal
Il s’agit de la plus grande écozone du Canada : elle s’étend en U de l’Alberta à Terre-Neuve. Les étés y sont courts et chauds. Les hivers, longs et froids, sont un peu plus tempérés dans les régions côtières de l’Atlantique, ainsi qu’à proximité des Grands Lacs. Cette écozone est en majeure partie recouverte de forêts, principalement composées d’épinettes, de sapins baumiers et de pins gris. Dans les parties méridionales, on trouve diverses espèces de feuillus, notamment des peupliers, des trembles et des bouleaux blancs, ainsi que les différentes espèces de pins. Parmi les espèces de mammifères associées au bouclier boréal, mentionnons le chevreuil, l’ours noir, le loup, le raton laveur et le lynx roux. Les très nombreux lacs attirent chaque printemps de grandes volées d’oiseaux aquatiques, notamment des petits garrots et des fuligules à collier. L’écozone abrite aussi des grands-ducs d’Amérique, des gros-becs errants et des bruants à gorge blanche.
Plaines hudsoniennes
Cette écozone, qui est située principalement dans la partie septentrionale de l’Ontario, mais qui se prolonge un peu au Manitoba et au Québec, se compose de zones humides. En raison de ces milieux et d’un climat assez froid dans l’ensemble, la flore présente un caractère limité. Dans la partie la plus au nord, il n’y a guère d’arbres. Plus au sud, cependant, on trouve des forêts clairsemées. Les zones humides produisent des cypéracées, des mousses et des lichens; dans les régions plus méridionales, elles permettent également la croissance de saules, de mélèzes et d’épinettes noires. La productivité des zones plus élevées et plus sèches est quelque peu supérieure; on y trouve des arbrisseaux, notamment des camarines et des bleuetiers; au sud, on y trouve en outre des épinettes blanches. Les vastes étendues de milieux humides des plaines hudsoniennes attirent des millions d’oiseaux aquatiques migrateurs, notamment des oies des neiges, des bernaches du Canada et des eiders à tête grise. On retrouve des orignaux et des ours noirs dans cette écozone, mais de plus petits mammifères, par exemple des rats musqués, des hermines et des belettes, y sont plus communs.
Plaines à forêts mixtes
Des plaines fertiles, des collines qui se succèdent, un climat doux et des précipitations abondantes caractérisent cette écozone. Bien qu’il s’agisse de la plus petite des écozones terrestres du Canada, elle abrite, en raison de ces avantages, près de la moitié de la population canadienne. À l’origine, on y trouvait des forêts, mais la plupart des milieux naturels ont cédé la place aux villes et à l’exploitation agricole ou industrielle. Cela explique que cette écozone compte aujourd’hui plus de la moitié des espèces en péril du Canada. Dans les quelques fragments restants de la forêt d’origine, on trouve une diversité d’essences qui n’est égalée nulle part ailleurs au Canada. Des pins blancs et des pins rouges, des chênes, des ormes, des érables et des bouleaux s’y côtoient notamment. Au sud, la forêt carolinienne, l’un de nos écosystèmes les plus vulnérables, présente une diversité encore plus grande; on y trouve des tulipiers de Virginie, des mûriers rouges, des magnolias acuminés et d’autres essences rares. Les populations de chevreuils, d’ours noirs et d’autres espèces de grands mammifères indigènes aux forêts de cette région se réduisent rapidement, au fur et à mesure de la disparition de leur habitat. Des corégones, des esturgeons et d’autres espèces aquatiques ont également subi le contrecoup de la dégradation de leur habitat par la pollution, l’envasement et l’invasion de moules zébrées et d’autres animaux exotiques. D’autres animaux, en revanche, notamment les ratons laveurs, les écureuils noirs et les marmottes, sont arrivés à s’adapter et même à prospérer dans le contexte des changements occasionnés par les humains.
Écozone maritime de l’Atlantique
Cette écozone englobe le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que la péninsule gaspésienne et le sud-est du Québec. Sous l’influence marquée de l’océan Atlantique, le climat y est frais et humide. Les températures annuelles moyennes varient entre 3,5 et 6,5 °C et les précipitations sont de 900 à 1500 mm par année. Les trois quarts de l’écozone sont couverts de forêts, mais dans la plupart des cas il ne s’agit pas de forêts anciennes, l’exploitation forestière et l’agriculture ayant causé des pertes à cet égard. On y trouve habituellement à la fois des arbres à feuilles caduques, par exemple des érables, des hêtres et des bouleaux, et des conifères, notamment des épinettes et des sapins baumiers. Parmi les arbrisseaux les plus communs, mentionnons les bleuetiers, les saules et les merisiers. Il y a des cypripèdes, des trientales, des lupins et d’autres fleurs sauvages. Les chevreuils et les lynx roux sont des mammifères caractéristiques de cette écozone. De riches milieux marins répondent aux besoins d’une faune variée comprenant notamment des baleines à bec communes, des macareux moines et des pétoncles.
Bas-Arctique
Cette écozone se situe principalement dans les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, mais une portion se trouve à l’est de la baie d’Hudson, au Québec, et une autre portion correspond à la partie septentrionale du Yukon. Dans cette écozone, les hivers sont longs et froids; les étés courts et frais. La température moyenne annuelle est de -11 °C et les précipitations sont seulement de 200 à 500 mm par année. Le climat rigoureux et la présence continuelle du pergélisol tout au long de l’année n’offrent pas un milieu favorable à la croissance des arbres. Des lichens, des cypéracées et des sous-arbrisseaux, par exemple le thé du Labrador et le bouleau nain, forment ainsi la végétation dominante. Parmi les mammifères caractéristiques de cette écozone, mentionnons les lemmings bruns, les spermophiles arctiques et les nombreux caribous des bois et caribous de la toundra. Bien des espèces d’oiseaux migrateurs trouvent dans cette écozone d’importantes aires de reproduction et de nidification. Mentionnons notamment le huard à gorge rousse, le harfang et le plectrophane des neiges.
Haut-Arctique
Cette écozone étendue englobe la plupart des îles arctiques, le nord-est du district de Keewatin et le nord du Québec. Le Haut-Arctique est l’un des plus vastes écosystèmes arctiques du monde, et c’est la partie la plus froide et la plus sèche du Canada. Les températures annuelles moyennes varient entre -17 °C dans les parties septentrionales et -11 °C dans le nord du Québec. Les hivers sont longs et obscurs. Il y a habituellement accumulation de neige au sol pendant une période annuelle de dix mois. En raison de ce climat rigoureux, la végétation est sporadique et se réduit principalement à des mousses et des lichens, auxquels s’ajoutent quelques arbrisseaux rabougris. Parmi les plantes caractéristiques de l’écozone, mentionnons le pavot arctique, le silène acaule et la dryade à huit pétales. L’ours blanc et le bœuf musqué sont des espèces fauniques caractéristiques. Le caribou de Peary ne se retrouve pour sa part que dans les îles septentrionales. Au printemps, des bernaches cravants, des eiders et d’autres oiseaux migrateurs viennent se reproduire dans cette écozone. Les eaux de l’océan offrent un habitat à des morses, à des narvals et à des bélugas.
Cordillère arctique
La cordillère arctique est une écozone montagneuse, glacée et rocheuse. En raison du climat froid et sec, des vents incléments et de la rareté de la terre, la flore y est éparse. On trouve surtout des groupes de plantes dans de petits endroits abrités et sur des versants méridionaux, des endroits plus favorables. À de tels endroits, on peut trouver par exemple des saxifrages à feuilles opposées, des myrtilliers, des oxyries de montagne et d’autres plantes rustiques. La faune est également limitée dans cette écozone, sauf dans le riche milieu marin, qui répond aux besoins de populations importantes d’ours blancs, de phoques et de baleines. Les zones côtières plus chaudes accueillent des colonies de pluviers petits-gravelots, de mouettes tridactyles et d’autres oiseaux de mer.
Avis de droit d'auteur
© Fédération canadienne de la faune
Tous droits réservés. Il est permis de copier électroniquement ou d’imprimer le contenu du site Web pour utilisation en classe, utilisation personnelle et utilisation non commerciale.
Pour toute autre utilisation, une autorisation écrite doit être obtenue.