L'environnement, les espèces sauvages et les habitants du Nord du Canada sont confrontés à d'énormes changements. On prévoit que les répercussions du changement climatique planétaire, causé principalement par nos activités d'urbanisation dans le sud, seront plus marquées dans cette région. La pollution transportée par les courants atmosphériques et marins s'accumule à des niveaux dangereux dans les écosystèmes et les espèces sauvages du Nord. Le développement lié à l'extraction des ressources naturelles a pris de l'élan et est en train d'apporter des changements considérables au mode de vie traditionnel des autochtones.
Changement climatique
Les scientifiques prévoient que le réchauffement le plus marqué causé par le changement climatique planétaire aura lieu dans certaines régions nordiques, surtout en hiver. Selon les prévisions, l'ouest de l'Arctique se réchauffera de 5 °C d'ici l'an 2050 et l'est de l'Arctique se refroidira légèrement. Les répercussions seront nombreuses, et certaines se feront sentir à la grandeur de la Planète.
- Le niveau de la mer s'élève à mesure que la glace polaire fond. Si les prévisions sont justes, toute la glace d'été disparaîtra de l'Arctique d'ici l'an 2100. La couche de glace du Groenland, à elle seule, contient suffisamment d'eau pour élever le niveau de la mer de six à sept mètres. Toute masse terrestre qui dépasse à peine le niveau actuel de la mer sera inondée si cela se produit.
- Les paysages, les écosystèmes et les espèces sauvages changeront. À mesure que le sol se réchauffe et que le pergélisol fond, la limite latitudinale des arbres se déplacera vers le nord. Ces nouvelles forêts attireront diverses espèces (y compris des maladies et des parasites) qui n'ont jamais existé à ces latitudes. Bon nombre d'espèces nordiques pourraient disparaître à tout jamais, à mesure qu'elles sont remplacées par des espèces du sud mieux adaptées aux nouvelles conditions.
- Les écosystèmes de la toundra pourraient diminuer des deux tiers et l'écozone du Bas-Arctique pourrait disparaître complètement de la masse continentale du Canada. L'espace occupé par la toundra a déjà diminué de 18 p. 100 au cours des 20 dernières années. Certaines régions se sont transformées en terres humides à cause de la fonte du pergélisol. Si cette tendance se poursuit, on peut s'attendre à une perte de la stabilité du sol, ce qui pourrait causer l'érosion, l'instabilité des bâtiments et l'effondrement des routes.
- On prévoit que les hardes de caribous de la toundra seront considérablement réduites et que le caribou de Peary disparaîtra à tout jamais. À mesure que la glace disparaîtra, les voies migratoires du caribou seront perturbées. La neige sera plus profonde, car on prévoit une hausse de 25 p. 100 des précipitations. Les caribous et les boeufs musqués devront dépenser plus d'énergie lorsqu'ils se déplacent ou creusent dans la neige pour dégager leur nourriture. Les familles Inuits traditionnelles qui dépendent de ces animaux pour leur survie subiront, à leur tour, les répercussions du changement climatique.
- Nous observons déjà une perte de la banquise côtière. Sans ces aires d'alimentation essentielles en hiver, l'ours blanc pourrait fort bien disparaître de la Planète.
- Toutes les espèces sauvages - et les êtres humains - seront encore plus incommodés par une augmentation du nombre de moustiques et d'autres insectes piqueurs.
- Le savoir traditionnel Inuit de la glace et de la neige n'est plus aussi fiable qu'auparavant parce que les conditions météorologiques ne sont plus prévisibles. Le mode de vie qui a permis aux Inuits de survivre pendant des millénaires dans un milieu des plus hostiles de la planète pourrait être ébranlé et modifié considérablement.
Développement
L'industrie apporte de nouvelles possibilités d'emplois et de meilleurs salaires aux gens qui habitent dans le Nord du Canada, mais il faut voir l'envers de la médaille.
- Les modes de vie traditionnels des Inuits sont abandonnés et les milliers d'années de savoir écologique ancestral transmis d'une génération à l'autre perdent leur importance.
- À mesure que la demande mondiale de combustibles fossiles s'accroît, les activités d'exploration et d'extraction pétrolière et gazière augmentent. L'accroissement de ces activités augmente les possibilités d'endommager cet environnement fragile - déversements d'hydrocarbure, construction de nouvelles routes, de pipelines et de collectivités humaines qui fragmentent et envahissent les habitats fauniques.
- La navigation augmente à mesure que les passages autrefois bloqués par la glace se libèrent. Si la fonte continue, le Passage du Nord-Ouest dans les eaux canadiennes de l'Arctique pourrait remplacer le canal de Panama et devenir la voie maritime de choix pour le transport de marchandises dans l'hémisphère nord. Un voyage plus court pourrait réduire les besoins énergétiques mondiaux et accroître les revenus du Nord, mais il causera plus de pollution, de déchets et de perturbation des mammifères marins dans des habitats critiques.
- Même si le tourisme est une excellente source de revenus pour les collectivités locales, il peut avoir des conséquences désastreuses dans cet environnement ultrasensible. Les détritus abandonnés sur place se décomposent très lentement dans ce climat froid. Les rencontres d'espèces sauvages, source de réjouissance pour les écotouristes, peuvent perturber la reproduction et l'alimentation d'un animal et même être fatales pour certains animaux. Une simple randonnée sur la toundra peut laisser une empreinte qui pourrait durer pendant des siècles.
Pollution
Relativement parlant, les Nordistes ne produisent pas beaucoup de pollution. La plupart des polluants sont transportés vers le Nord par des courants marins et atmosphériques. Des traces de pesticides venant d'aussi loin que du sud-est de l'Asie ont été trouvées dans les tissus d'espèces sauvages vivant dans le Nord.
Les écosystèmes et la faune du Nord sont particulièrement susceptibles à la pollution pour bon nombre de raisons :
- La faible lumière solaire et les températures froides ralentissent la décomposition des polluants chimiques et des hydrocarbures, de sorte qu'ils restent plus longtemps dans l'environnement.
- Les espèces qui font partie de la chaîne alimentaire dans le Nord du Canada ont la capacité d'accumuler et d'emmagasiner de la graisse, précieuse source d'énergie. Malheureusement, à chaque étape de la chaîne alimentaire, les concentrations de contaminants se multiplient. À présent, les autochtones qui consomment surtout de la nourriture traditionnelle se retrouvent au sommet de cette chaîne alimentaire empoisonnée.
- L'éloignement géographique du Nord du Canada rend la détection, la surveillance et le nettoyage des produits polluants beaucoup plus difficile.
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