Liens connexes
Les eaux nordiques représentent un élément précieux du patrimoine naturel et culturel du Canada :
- De nombreux habitants du Nord ont des liens spirituels très profonds avec les eaux qui les relient à la Terre, ainsi que les cycles et l'origine de ces eaux.
- Les rivières et les lacs sont l'habitat de nombreuses espèces sauvages uniques, notamment l'omble chevalier. Certaines populations d'omble passent leur vie entière dans l'eau douce, tandis que d'autres sont anadromes (vont en mer, mais reviennent frayer en eau douce), mais elles sont toutes d'importantes sources de nourriture pour les collectivités riveraines et contribuent à l'économie locale en raison de la pêche commerciale et sportive.
- Les cours d'eau nordiques ont été les premières voies de déplacement des peuples autochtones et des explorateurs.
Ces cours d'eau continuent d'offrir des possibilités récréatives et économiques.
- Les écosystèmes marins du Nord abritent des mammifères marins qui n'existent que dans l'Arctique comme le morse, le rorqual à bosse, le narval, l'ours blanc et plusieurs espèces de phoques.
- De nombreuses populations d'oiseaux migrateurs de tous les coins de la Planète fréquentent les deltas des rivières et les régions côtières de l'Arctique.
- La glace permanente qui recouvre une importante superficie des mers nordiques augmente l'effet d'albédo - la réflexion de l'énergie solaire sur la surface de la glace — aidant ainsi à ralentir le réchauffement du climat de la Terre.
Menaces
Le Nord du Canada est une des régions les plus sensibles de la planète, malgré qu'elle soit éloignée des régions fortement peuplées de la Terre. Les écosystèmes sont fragiles et facilement endommagés par nos actions.
- Le changement climatique planétaire contribue à la fonte de la glace de mer. La perte de cette surface réfléchissante (effet d'albédo) augmente le réchauffement climatique et la perte d'importants habitats de glace pour l'ours blanc, le morse et les phoques annelés. La fonte de la glace entraîne également la dilution de l'eau salée et déstabilise la composition naturelle des réseaux trophiques marins.
- L'exploitation hydroélectrique, considérée comme étant une source d'énergie renouvelable, peut avoir des répercussions environnementales, entre autres :
- les barrages qui bloquent les voies migratoires et de déplacement des poissons, les empêchant de se rendre dans leurs aires de frai ou d'alimentation,
- l'inondation des terres en amont des barrages, la destruction des habitats terrestres et le rejet de polluants comme le mercure,
- les changements saisonniers et quotidiens du débit de l'eau des rivières, laissant des quantités insuffisantes ou excessives d'eau pour les poissons,
- la déviation de l'eau d'un bassin versant à un autre qui permet à des espèces étrangères indésirables de coloniser de nouveaux milieux et de réduire l'apport d'éléments nutritifs aux estuaires des rivières détournées.
- Les marées noires résultant de l'exploration, de l'exploitation et du transport des hydrocarbures polluent les habitats essentiels comme les régions côtières, les glaces flottantes et les eaux libres. L'élimination inadéquate d'huile usée et d'essence à plus petite échelle cause également du tort aux rivières et aux régions côtières.
- L'accroissement de la navigation et de l'exploration pétrolière peut entraîner des collisions entres les navires et les mammifères marins ou perturber l'alimentation et la reproduction de la faune.
- Des polluants agricoles et industriels provenant des régions peuplées sont transportés vers le nord par les courants atmosphériques et marins et rejetés dans les rivières et les lacs. Les polluants organiques persistants (POP), les métaux lourds et les composés radioactifs s'accumulent dans les chaînes alimentaires nordiques et pourraient causer le cancer, des malformations et d'autres problèmes de santé chez les espèces sauvages et l'être humain.
Réseaux trophiques mortels
Les chaînes alimentaires et les réseaux trophiques du Nord sont parfois longs et complexes, et il existe souvent un chevauchement entre les écosystèmes terrestres, d'eau douce et d'eau salée. Au sommet de ces réseaux, on retrouve les habitants du Nord comme les Cris et les Inuits qui tirent encore leur subsistance de la chasse et de la pêche. La consommation d'aliments traditionnels par les peuples autochtones est très préoccupante, compte tenu de l'accumulation de produits chimiques toxiques, de métaux lourds et de composés radioactifs dans l'environnement. Pour en savoir davantage au sujet des réseaux trophiques du Nord et du problème des contaminants, visitez le site Web des Inuits du Canada. Lisez aussi l'activité « Legs mortel ».
Protection
Le Nord du Canada sert de système d'alerte rapide à la Planète parce qu'il est très sensible aux changements d'origine humaine. De nombreux organismes protègent les régions naturelles nordiques.
- Des mesures législatives et des stratégies concernant l'eau douce et l'eau salée, adoptées par le gouvernement fédéral, offrent des cadres de protection. Exemples : les Zones de protection marines de Pêches et Océans Canada, les Parcs nationaux et les Aires marines nationales de conservation de Parcs Canada, les Réserves nationales de faune d'Environnement Canada, les Refuges d'oiseaux migrateurs et les Zones humides d'importance internationale.
- Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux protègent des régions en créant des réseaux de parcs et de réserves écologiques. De nombreux parcs nationaux du Nord, par exemple, protègent des lacs, des rivières et des zones extra-côtières.
- Des organismes comme le Réseau de rivières du patrimoine canadien (créé en 1984 dans le cadre d'un partenariat entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux) protègent les rivières les plus représentatives du Canada. En mars 2007, 40 rivières avaient été nommées. L'objectif est de faire connaître leurs valeurs naturelles, culturelles et récréatives.
Ce que vous pouvez faire
Ces mesures ne suffisent pas à protéger le Nord. Nous pouvons tous poser des gestes concrets, en commençant chez soi, dans la cour et à l'école, pour protéger le Nord du Canada des menaces comme le changement climatique et la pollution. Pour commencer :
- Sensibilisez les gens. Parlez de la valeur et de l'importance des rivières et des zones marines du Nord à vos amis, aux membres de votre famille et à la collectivité scolaire. Créez des affiches et des pièces d'exposition, rédigez des articles pour les journaux locaux ou organisez des festivals durant la Semaine des rivières et des océans, axés sur une rivière des environs, une rivière du patrimoine canadien, une zone marine ou un océan du Nord.
- Prévenez le changement climatique planétaire à la maison et à l'école :
- Utilisez moins d'électricité. Éteignez les lumières et baissez le thermostat.
- Plantez un arbre indigène dans votre cour ou dans la cour de l'école, pour absorber le dioxyde de carbone de l'atmosphère.
- Encouragez les administrateurs scolaires et vos parents à la maison à utiliser des appareils plus éconergétiques.
- Examinez la possibilité d'utiliser de l'énergie « verte » comme le vent ou d'autres sources renouvelables à l'école. 0 Encouragez les enseignants et les parents à réduire l'utilisation de leurs voitures. Lorsque viendra le temps de remplacer leur voiture, demandez-leur de choisir une voiture hybride ou à consommation réduite. L'utilisation de carburants fossiles (comme l'essence) est directement responsable de l'émission de « gaz à effet de serre » dans l'atmosphère.
- Réduisez, réutilisez et recyclez. Il faut moins d'énergie pour créer des produits à partir de produits recyclés qu'à partir de matières premières.
- Enrayez la pollution à la source. Les produits nettoyants et les substances chimiques toxiques que nous déversons dans les égouts ou utilisons sur nos pelouses finissent par se retrouver dans les chaînes alimentaires et les bassins versants qui nous relient aux eaux nordiques du Canada. Rappelez-vous que l'être humain fait aussi partie de la chaîne alimentaire!
- Écrivez aux députés pour qu'ils interviennent dans les dossiers de la pollution et du changement climatique.
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