Faites front commun contre l'invasion des espèces exotiques
Lorsque des espèces non indigènes sont introduites au Canada, souvent dans les citernes à ballast des navires ou à bord de camions ou de trains, elles peuvent se multiplier rapidement, perturbant les espèces indigènes et les écosystèmes. Prenons, par exemple, le Bythotrephes caderstroemi (cladocère prédateur). Ce crustacé européen est arrivé en Amérique du Nord en 1984. En moins de trois ans, ce minuscule envahisseur s'était répandu dans tous les Grands Lacs et ailleurs, faisant la lutte aux espèces indigènes pour l'approvisionnement limité de nourriture. La grémille eurasienne et le gobie sont des poissons envahisseurs agressifs dont la population s'est accrue à un rythme alarmant au cours des dix dernières années. Ils dévorent les œufs et les jeunes des autres poissons et leur font concurrence pour la nourriture.
La dreissena polymorphe est encore plus répandue. Une seule de ces moules zébrées blanc et noir d'eau douce peut produire un million d'œufs par année, formant des masses de 750,000 œufs par mètre carré. Elles s'accrochent à toute surface - conduites d'eau, coques de navires, bouées et animaux comme les écrevisses et les palourdes - et elles étouffent les frayères.
L'espèce exotique la plus visible est la salicaire, une plante capable d'étouffer toutes les plantes indigènes et de former des rangs impénétrables qui ne fournissent ni abri, ni nourriture à la faune, et détruisent les aires de nidification. Comme chaque plante produit près de trois millions de graines par année, la salicaire a infesté toutes les provinces du Canada.
Voici ce que vous pouvez faire pour enrayer l'invasion des espèces exotiques :
- Apprenez à identifier et à repérer les plantes et les animaux exotiques. Par exemple, un bon moyen de repérer la dreissena polymorphe est de suspendre une pierre à un câble au bout d'un quai et de vérifier la présence de masse de ces mollusques. Vous pouvez vous procurer des brochures sur l'identification des espèces exotiques auprès des organismes de protection de la faune inscrits sur la couverture arrière de la présente publication.
- Si vous soupçonnez qu'une nouvelle invasion d'espèces non indigènes a eu lieu, signalez-la à votre ministère des Ressources naturelles.
- Lancez un programme éducatif à l'intention des plaisanciers, des pêcheurs, des plongeurs et des propriétaires de demeures riveraines pour prévenir la prolifération des envahisseurs aquatiques.
Les rivières du patrimoine : les eaux vives de l'avenir
Si une rivière traverse votre collectivité, le Réseau des rivières du patrimoine canadien (RRPC) pourrait fort bien vous aider à conserver sa vitalité. Les objectifs du RRPC sont de protéger les rivières importantes, de les reconnaître à l'échelle nationale et de favoriser leur conservation en sensibilisant la population canadienne au lien qui existe entre une rivière en santé et une collectivité en santé. Vous pouvez inciter un organisme responsable des parcs à proposer la nomination d'une rivière en raison de son importance naturelle, historique ou récréative. Jusqu'à présent, 38 rivières sont inscrites au RRPC.
Créez un logement à prix modique pour les poissons
Les poissons sont aussi des espèces riveraines, et il leur faut plus que de l'eau pour survivre. Ils ont des liens étroits avec le bord des lacs et les berges des rivières, où la végétation contrôle la température de l'eau en projetant de l'ombre, en été, et en isolant du froid, en hiver. Les racines des arbres et des arbustes stabilisent les berges, tandis que les rondins, les souches et les broussailles qui tombent dans l'eau offrent un abri aux plus gros poissons et des cachettes pour les alevins. Ces matériaux servent également de frayères et attirent de minuscules organismes comme les algues, les zooplanctons et les benthos, nourriture essentielle aux petits poissons qui, à leur tour, servent de nourriture aux poissons prédateurs comme l'achigan, le crapet et le doré.
Toutefois, les logements sous-marins peuvent être rares lorsque les arbres des rivages ont été abattus. Vous pouvez abriter des poissons et autres organismes aquatiques en construisant et installant des structures artificielles.
- Pour chaque structure, vous aurez besoin de trois palettes de bois, quatre piquets de bois dur de 2,5 cm (1 po) sur 5 cm (2 po) sur 1,52 m (5 pi), quatre blocs de béton et deux ballots de broussailles ou de vieux arbres de Noël.
- Clouez les quatre piquets aux trois palettes, lestant la structure au moyen des quatre blocs de béton, puis insérez les arbres de Noël ou les ballots de broussailles entre les palettes et fixez-les en place avec du fil de fer. (Voir l'illustration).
- Déposez les structures sur la glace d'un lac vers la fin de l'hiver. Elles couleront au fond durant la fonte printanière.
Aménagez des nids pour les oiseaux coloniaux
On retrouve le grand héron un peu partout dans le sud du Canada. Cette espèce niche habituellement en colonies de 20 à 40 oiseaux, au faîte d'arbres vivants ou morts, dans des îles, des péninsules ou des rivages. Le cormoran à aigrettes est un autre oiseau qui niche en colonie. Ces deux oiseaux sont sensibles aux perturbations humaines lorsqu'ils nichent. Il est important non seulement d'éviter la destruction des arbres qu'ils utilisent, mais aussi d'assurer une lisière plus large peuplée d'arbres à ces endroits. Sinon, ces oiseaux pourraient abandonner leurs nids.
Les arbres vivants qui servent de nids à ces colonies doivent être protégés des castors en enroulant un treillis métallique, d'ordinaire qu'on enduit de stuc, ou de la tôle à la base du tronc, pour éviter qu'ils ne soient abattus par ces grands rongeurs. À mesure que les arbres morts pourrissent et s'effondrent, ils peuvent être remplacés par des plates-formes de nidification. Elles sont utilisées par le grand héron et le cormoran à aigrettes et peuvent prolonger la vie d'une colonie.
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