April Overall
Environ 4,2 millions de Canadiens bravent le temps froid par amour pour les sports d’hiver. Avec les Jeux olympiques d’hiver 2010 qui arrivent à grands pas, les Canadiens sont impatients d’enfiler leurs patins et d’envahir les pentes de ski dès la nouvelle année commencée. Toutefois, le changement climatique menace de mettre fin à ces plaisirs d’hivers.
Le changement climatique : le grand trouble-fête
Au cours du dernier siècle, le thermomètre a monté en moyenne de 0,74 °C, et au rythme où les choses vont, nous pouvons nous attendre à ce que ce la température continue de s’élever. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, si nous ne faisons pas d’efforts importants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la température pourrait augmenter de 1,8 °C à 4 °C avant la fin du XXIe siècle. Qui est le coupable de cette hausse de température ? Nous. D’après le World Resources Institute, les pays industrialisés, qui ne comptent qu’un cinquième de la population mondiale, sont responsables à l’heure actuelle de 75 pour cent des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Nous sommes devenus des êtres de confort, et la production des commodités et du luxe de la vie moderne ont entraîné l’accroissement vertigineux des émissions de gaz à effet de serre et, en conséquence, du réchauffement planétaire. Nous en voyons déjà les effets : la glace est plus mince sur les lacs, l’accumulation annuelle de neige diminue et la saison de neige et de glace raccourcit. Ces 50 dernières années, selon Environnement Canada, la saison neigeuse a diminué de deux à cinq semaines sur les côtes Est et Ouest. Cela pourrait signaler la fin des sports d’hiver tel qu’on l’entend.
En quoi le changement du climat peut-il affecter Équipe Canada ?
Emily Brydon, ski alpin
Avec ses sept podiums en Coupe du monde, Brydon devra ranger ses skis si le réchauffement planétaire se poursuit à son rythme actuel. D’après la Fondation David Suzuki, la saison de ski pourrait en être réduite de moitié, sinon plus, d’ici la fin du siècle. Étant donné que la neige commence à s’amasser plus tard chaque année et à fondre plus tôt, et que les pentes reçoivent plus de pluie que de neige, l’accumulation annuelle de neige va diminuer de façon constante. Au cours des 40 prochaines années, la saison de ski pourrait se raccourcir de 59 à 94 pour cent à Banff, de 36 pour cent dans le nord de l’Ontario et de 46 pour cent dans le sud de cette province; les stations de ski seraient donc obligées de recourir à la fabrication de neige artificielle. Plus de deux millions de Canadiens profitent des pentes de ski tous les ans, ce qui garantit un important chiffre d’affaires aux 250 stations de ski du Canada. À lui seul, le ski alpin leur assure des entrées de 839 millions de dollars chaque année. Cela dit, si la tendance des hivers plus chauds se poursuit, les stations de ski pourraient ne jouir que de 100 jours de bonnes conditions de ski par an, ce qui les mettrait en péril. Par contre, si nous nous unissons tous dans la lutte contre le changement climatique et que nous conservons le thermostat du changement sous les 2ºC, Brydon et les accrocs au ski de partout au pays pourront continuer à pratiquer leur sport d’hiver préféré pendant encore bien des années.
Patrick Chan, patinage artistique
Après sa deuxième place aux Championnats du monde de 2009, les lames étincelantes des patins de Chan pourraient vite se rouiller si la température continue de monter. Bien que les températures fraîches d’automne restent stables, le printemps arrive plus tôt depuis 50 ans, entraînant une débâcle et une fonte des neiges prématurée. Une étude datant de 2007 a révélé qu’au Canada, la glace des lacs se forme six jours plus tard et fond neuf jours plus tôt qu’il y a 50 ans. Les chutes de neige protègent la glace du temps doux et du soleil, mais comme elles sont moins abondantes, les rivières, les étangs et les lacs peuvent dégeler de façon prématurée, rendant presque impossible la pratique du patinage et du hockey en milieu naturel. Le canal Rideau est normalement ouvert aux patineurs 61 jours par an; d’ici la fin du siècle, avec l’effet dévastateur du changement climatique, il pourrait n’ouvrir qu’une semaine chaque année. Mais il y a aussi des nouvelles encourageantes ! Si nous nous efforçons de restreindre le changement climatique, nous pourrions conserver 70 pour cent de la saison des glaces.
Drew Goldsack, ski de fond
Aux Olympiques de 2006, Goldsack a terminé 31e au sprint; en 2010, il pourrait atteindre le podium. À l’instar de Goldsack, plus de 870 000 Canadiens (dont les deux tiers proviennent du centre du pays) aiment enfiler leurs skis et se lancer à l’aventure dans les grands espaces. Bien que le ski de fond requiert moins de neige que le ski alpin, une accumulation de neige d’un minimum de 15 centimètres est quand même nécessaire à sa pratique. Malheureusement, Environnement Canada fait état d’un raccourcissement de deux semaines de la saison neigeuse dans l’est du pays et de cinq semaines dans l’ouest. Les chercheurs prévoient que la saison de ski de fond pourrait raccourcir de moitié d’ici 2020 dans le Parc de la Gatineau et tout simplement cesser d’avoir lieu d’ici 2050. Par contre, si le Canada adopte des méthodes pour mettre un terme au changement climatique, nous serions en mesure de la préserver à 80 pour cent.
Sauvez les sports d’hiver
Le changement climatique n’est incontrôlable que si nous ne faisons rien pour le contrôler. Voici quatre façons de s’impliquer !
- Signer la pétition de la Fédération canadienne de la faune pour l’adaptation aux changements climatiques et faire savoir au ministre de l’Environnement qu’il est temps que le gouvernement intervienne pour contribuer à mettre fin au changement climatique par égard pour tous les êtres vivants du Canada, humains, animaux et végétaux.
- Faire du covoiturage ou échanger sa vieille guimbarde contre un véhicule hybride. Mieux encore : faire du covoiturage dans son nouveau véhicule hybride !
- Remplacer ses vieux électroménagers par des appareils éconergétiques. Le vert petit pois fait tellement années 1970 de toute façon !
- Les photocopieurs sont de loin les appareils de bureau qui consomment le plus d’énergie. Ne photocopier que les documents absolument nécessaires et toujours imprimer sur les deux côtés de la feuille.