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Chalutage par le fond

L’écosystème du fond marin est éloigné, très sensible et extrêmement vulnérable. Lorsque les Nations unies se sont attaquées à la question du chalutage par le fond, la FCF espérait que leur décision favorise une pêche durable à long terme plutôt que des facteurs socio-économiques. Après tout, nous voulons que ces habitats qui occupent le fond marin puissent bénéficier d’un avenir sain.

Malheureusement, les choses ont fonctionné autrement. Vers la fin de 2006, l’assemblée générale des Nations unies décidait d’interdire le chalutage par le fond en haute mer. Nous sommes également extrêmement peinés, parce que notre propre gouvernement n’a pas daigné accorder son soutien au moratoire proposé.

Le Canada, coupable de pratiquer le chalutage

Le chalutage par le fond est une façon de pêcher qui consiste à traîner des filets géants munis de portes métalliques sur le fond océanique. Les impacts écologiques d’une telle pratique sont étonnants. Par exemple, le chalutage produit souvent l’effet d’un bulldozer sur les communautés coralliennes en haute mer qui servent d’aires de croissance, de sources d’aliments et d’abris pour d’autres espèces. Cependant, le Canada est réticent à condamner ce genre de pêche à l'échelle internationale, puisque nous pratiquons nous-mêmes le chalutage par le fond dans nos eaux.

Nous croyons qu’il s’agit là de la raison pour laquelle le Canada a refusé de bannir cette pratique au cours des négociations qui avaient lieu vers la fin de l’année dernière. On a plutôt milité en faveur d’organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) plus puissantes, soit ces organisations multinationales qui gèrent une espèce particulière ou toutes les ressources dans une région maritime donnée.

La FCF a écrit au ministre canadien des Pêches et Océans lui demandant d’expliquer la logique d’un tel argument, puisqu’on considérait que les ORGP n’étaient, jusqu’à présent, pas parvenues à prévenir la dégradation des environnements marins où l’on pratique la pêche. Nous avons également rappelé au Ministre la dévastation que ces filets de fond laissent dans leur sillon. Rien n’échappe à ces filets, alors que leurs dommages généralisés sont bien documentés.

Le Canada doit jouer un rôle de chef de file dans le domaine de la pêche durable en montrant l’exemple à l'échelle internationale grâce au recours à des méthodes de récolte du poisson commercial axées sur certaines espèces. Cependant, nous ne pourrons faire la différence sur l’arène internationale que si nous commençons par agir correctement chez nous.

On a constaté certains progrès alors que le Canada a réagi afin de protéger les écosystèmes vulnérables des récifs coralliens contre le chalutage par le fond au large de la Nouvelle-Écosse. Le chenal du Nord-Est était protégé alors qu’on interdisait la pêche en 2002, tandis que la zone du Gully était protégée, puisqu’on en avait fait une zone de protection marine (ZPM) en 2004.

Le monde tarde à agir

À l'échelle internationale, le Costa Rica fut le premier pays qui demanda aux Nations unies de prendre des mesures à l’encontre du chalutage par le fond en haute mer. Le tiers des eaux de la Nouvelle-Zélande sont maintenant protégées du chalutage par le fond, malgré que les critiques précisent que la plupart des zones de protection ne se prêtaient pas au chalutage en premier lieu.