Les oiseaux peuvent-ils savourer leurs aliments? Pendant des années, on a pensé que les oiseaux avaient un sens du goût moins développé que les humains. Or, il s’avère qu’ils sont plus élaborés que cela.
Savourer le goût
Les étourneaux sansonnets (introduits en Amérique du Nord depuis l’Angleterre) ont un sens du goût phénoménal. Ils peuvent goûter le sel, le sucre, les tanins, et même l’acide citrique. Ils peuvent même faire la distinction entre le sucre de table et d’autres types de sucres – une capacité utile étant donné qu’ils ne digèrent pas le sucre de table facilement.
Un sens du goût peu développé
Malheureusement, certains oiseaux n’ont pas un sens du goût bien développé. Les manchots, par exemple, ne peuvent goûter que les saveurs salées et aigres. Au fil du temps, il semble qu’ils aient perdu trois des cinq saveurs de base, ce qui limite leur plaisir de manger.
Le sucré : un goût acquis
Les colibris prospèrent à partir du nectar. Mais comment ces oiseaux font-ils la différence entre les substances sucrées et les autres? Cette question intrigue les scientifiques depuis de nombreuses années parce que les colibris, comme d’autres espèces d’oiseaux, n’ont pas de récepteurs du goût « sucré ». Mais une nouvelle étude menée par Maude Baldwin, de Harvard, et YASUKA Toda, de l’université de Tokyo, fait la lumière sur ce mystère. Par le séquençage génétique de plusieurs espèces d’oiseaux et l’analyse des mutations génétiques liées à leur goût, Maude Baldwin et Yasuka Toda ont déterminé que les colibris à gorge rubis et les colibris d’Anna ont, au cours de millions d'années, remplacé leurs récepteurs du goût normalement associés aux saveurs salées pour pouvoir identifier les saveurs sucrées.
Un palais pratique
Les pygargues à tête blanche chassent des poissons, des oiseaux aquatiques et des mammifères pour se remplir la panse. Mais ils ne sont pas particulièrement pointilleux sur la façon d’acquérir leurs proies. Ils recherchent des animaux malades ou d’autres qui ont été blessés par des chasseurs. Ils volent aussi les proies d’autres animaux et se nourrissent de charognes. Comme ils n’ont aucun sens de l’odorat leur permettant de savoir si un animal est encore comestible, ils comptent sur leur sens du goût. Si un animal a un goût de viande gâtée, ils optent pour une autre proie.
Des repas aux couleurs chantantes
Ce n’est pas la saveur des graines de votre mangeoire qui incite les oiseaux chanteurs à y revenir. C’est la couleur des graines qui les pousse à se diriger tout droit vers votre arrière-cour. C’est un fait. Les oiseaux chanteurs comptent moins de 50 papilles (les humains en ont 9000!), de sorte qu’ils se reposent sur le toucher et la vue pour trouver la meilleure nourriture. La vision est extrêmement importante pour les oiseaux chanteurs du monde entier – ils préfèrent les aliments fortement contrastés (rouges, noirs, bleus et violets, par exemple).