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La discrète salamandre à points bleus

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Texte par Terri-Lee Reid et photographie par Sarah Coulber

Quoique discrète, cette petite créature pourrait bien vivre dans votre cour. Il s’agit de la salamandre à points bleus, et il est facile de la reconnaître avec son corps noir, irrégulièrement tacheté et ses membres, côtés, ventre et queue bleu pâle. La salamandre à points bleus adulte mesure en moyenne de 10 à 14 centimètres en longueur de la tête à la queue, cette dernière formant environ 40% de sa longueur totale. Les femelles sont typiquement plus grandes que les mâles et ont une queue légèrement moins longue.

Les larves se distinguent beaucoup des adultes. À la naissance, la larve possède des nageoires arrière et des branchies externes qui leur permettent de vivre dans l’eau. Après trois semaines, les larves auront développé leurs pattes avant et arrière. Lorsque leur longueur atteint les trois à cinq centimètres, elles se transformeront en adultes, perdant leurs branchies externes et leurs nageoires arrière. Elles seront donc prêtes à quitter l’eau pour vivre sur la terre. 

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Au Canada, les salamandres à points bleus se retrouvent du Manitoba jusqu’au Labrador. Elles vivent souvent dans des lieux boisés et se reproduisent dans les étangs. Durant le jour, elles s’abritent sous des billots de bois, des roches et des feuilles pour fuir la chaleur du soleil. C’est durant la nuit qu’elles sortent pour se nourrir d’araignées, de vers, d’escargots, de limaces, de mille-pattes et de scarabées. L’hiver est passé bien à l’abri sous des troncs d’arbres et des roches.

Les salamandres à points bleus s’accouplent au début du printemps. La cour, l’accouplement et la ponte se passent exclusivement sous l’eau. Après une cour qui peut durer plusieurs heures, la femelle place un ou plusieurs œufs sur des plantes, roches, troncs d’arbres et bâtons. Lorsque les œufs éclosent après environ un mois, les larves ont déjà développé leurs branchies externes, leurs yeux, bouches et nageoires arrière. Ces larves s’alimentent de petits invertébrés aquatiques dont des daphnies, larves de moustiques et têtards. À la fin de l’été, elles atteignent leur maturité.

De la famille des salamandres fouisseuses, qui passe beaucoup de temps sous des débris tout comme les taupes, la salamandre à points bleus possède de multiples mécanismes de défense pour se protéger des prédateurs. Sa petite taille lui permet de se cacher vivement tandis que ses points bleus font effet de dissimulation.

De plus, sa queue secrète un liquide nocif blanchâtre. Sentant le danger, la salamandre à points bleus remue sa queue pour ensuite la coller sur son corps. Un prédateur imprudent pourrait se retrouver avec un goût désagréable dans la bouche.

Or, cette espèce clé dans le contrôle des moustiques se voit menacée par la mortalité routière croissante ainsi que par la perte des zones humides et des forêts.

Vous pouvez aider la salamandre à points bleus en construisant un étang pouvant servir à la reproduction. Pour des idées sur la construction d’un étang, visitez notre site web (en anglais). Assurez-vous d’inclure des plantes indigènes aquatiques qui leur fourniront une protection mais aussi un endroit pour déposer leurs œufs. Il est recommandé de placer des roches et des troncs d’arbres autour de l’étang en guise d’abri. Finalement, souvenez-vous que les pesticides polluent non seulement la source d’eau de la salamandre à points bleus, mais qu’ils sont aussi absorbés par leur peau.

Cet automne, vous pourriez très bien découvrir une salamandre à points bleus dans votre cour avant qu’elle ne se cache pour l’hiver!