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Amendements et engrais naturels

Les plantes les plus belles sont habituellement celles qui ont pu bénéficier d’une terre de grande qualité. Pour avoir une terre riche et fertile, un des moyens les plus efficaces et les moins coûteux est d’utiliser des amendements naturels et d’ajouter, au besoin, de l’engrais naturel.

Les amendements sont des substances qu’on incorpore au sol afin d’améliorer ses propriétés physiques. En prime, ils contribuent à la rétention d’humidité et de nutriments et à la fertilisation de la terre. Les engrais servent directement à nourrir les plantes. Si le sol est bien amendé, il se peut que vous n’ayez guère besoin d’engrais.

S’il est préférable d’utiliser des amendements et des engrais naturels, plutôt que des synthétiques, c’est principalement pour quelques raisons. Dans le cas des engrais naturels, les nutriments sont libérés progressivement et ceux qui ne sont pas absorbés par les plantes contribuent à enrichir la terre et à améliorer sa texture. Dans le cas des engrais synthétiques, on peut s’attendre plutôt à un lessivage rapide; ces engrais se retrouvent alors dans nos réserves d’eau et d’air. Autre avantage important de l’utilisation d’amendements et d’engrais naturels : ils favorisent la prospérité de l’édaphon, contrairement aux amendements et engrais synthétiques, qui pour leur part ont tendance à perturber l’édaphon et à entraîner un tassement du sol. Il faut savoir que tout engrais ou amendement utilisé en trop grande concentration peut être nuisible. Il y a cependant bien moins de risques de brûler les plantes avec des substances naturelles.


Amendement

Lorsque c’est possible, il convient d’incorporer les amendements à la terre à l’aide d’une pelle. Prenez garde de ne pas les faire pénétrer trop profondément, car ils pourraient alors s’enfoncer et échapper au système racinaire. Une autre possibilité consiste à creuser des sillons d’environ 12 à 14 centimètres de profondeur, d’y déposer l’amendement de votre choix et de planter directement par-dessus, de sorte que le système racinaire des plantes puisse en bénéficier directement. Si vos plantes sont déjà en terre, vous pouvez adapter cette méthode en creusant les sillons entre les plantes.

Voici quelques amendements naturels de premier ordre :

Le compost et le vermicompost assurent une libération lente de nutriments, sans à-coup. En ce qui a trait aux nutriments et à l’amélioration de la qualité et de la texture du sol, le compost et les turricules constituent des amendements de premier choix.

Le fumier est aussi un excellent amendement. D’utilisation simple, il constitue une source équilibrée de nutriments. Si vous vous procurez votre fumier chez un agriculteur, ayez soin de demander s’il s’agit de fumier bien vieilli, car le fumier frais, riche en nutriments, est trop fort pour les plantes. S’il s’agit de fumier frais, ne l’épandez pas tout de suite près des plantes, surtout s’il s’agit d’un type de fumier qui se décompose rapidement, par exemple du fumier de moutons ou de poules.

Les engrais verts sont des plantes riches en nutriments qu’on cultive pour les incorporer à la terre lorsque leurs feuilles se sont entièrement développées, mais avant la production de graines. Ce processus retourne des nutriments au sol et contribue à une meilleure texture. L’emploi d’engrais verts convient à merveille aux jardins potagers, ainsi qu’aux aires qui ne sont pas encore aménagées et dont on souhaite d’abord amender la terre. Comme engrais vert, on cultive souvent du trèfle, du blé, du seigle, des gourganes ou des vesces.

Les algues constituent d’excellents amendements; elles ont une teneur en nutriments comparable à celle du fumier de vache et elles sont riches en potasse. Il convient de mélanger les algues à la terre (elles peuvent devenir gluantes si on les laisse en surface) ou bien de les incorporer au tas de compost. Si vous n’avez pas d’algues fraîches, vous pouvez acheter de la poudre d’algues ou bien du maërl.

Des feuilles partiellement compostées peuvent être employées comme paillis ou bien mélangées à la couche supérieure de terre pour en améliorer la texture et accroître la proportion d’humus. Il s’agit d’un moyen très efficace d’assurer la rétention d’humidité. On peut procéder facilement au compostage partiel de feuilles à l’aide d’un sac poubelle en plastique noir. Il suffit d’y percer plusieurs trous sur les côtés et de le remplir de feuilles. Il faut ajouter de l’eau si les feuilles sont sèches, et en rajouter pendant l’été si elles sont très sèches. On obtient le produit voulu au bout d’une période d’un an à trois ans, selon le type de feuilles utilisées.


Fertilisation

À l’exception des engrais liquides et des engrais pour lesquels nous donnons des indications différentes, on peut disperser uniformément les engrais suivants sur le sol et les mélanger aux dix ou quinze centimètre supérieurs de terre. Il est préférable de procéder à l’épandage au début du printemps, avant de planter. Dans le cas des cultures déjà établies, on peut épandre ces engrais en bandes latérales et les incorporer aux quelques centimètres supérieurs de la terre, lorsque c’est possible.

À partir de la liste suivante, essayez les engrais correspondant à vos besoins :

On peut obtenir un engrais liquide à base de fumier ou de compost, riche en nutriments, avec lequel on pourra arroser les plantes, en ajoutant n’importe quel type de fumier ou de compost à un sceau d’eau et en laissant le mélange reposer pendant une journée. On égoutte ensuite pour retirer les morceaux solides, et on obtient un bouillon qui favorisera la croissance des plantes. Nul besoin d’être précis, mais on peut habituellement utiliser environ 1,5 kilogramme de fumier pour 20 litres d’eau. On dilue ce mélange jusqu’à ce qu’il soit beaucoup plus pâle, comme du thé qui a peu infusé. On en arrose la terre près de la base des plantes, en évitant d’en verser directement sur les feuilles et les tiges.

L’émulsion d’huile de poisson, un autre type d’engrais liquide, constitue une bonne source d’azote, de phosphore et d’autres nutriments nécessaires en très petites quantités. Il s’agit d’un engrais assez complet, auquel le calcium fait cependant défaut. Si vous avez des restes de poisson et un grand terrain, vous pouvez mettre ces restes dans un sceau d’eau que vous recouvrez d’un moustiquaire. Placez le sceau dans un endroit éloigné de la maison et laissez macérer pendant deux ou trois mois. Tenez compte du fait qu’il s’en dégagera une forte odeur! Il se formera une couche d’huile en surface, tandis que les autres matières couleront au fond. Recueillez l’huile et conservez-la dans un récipient bien fermé. Pour l’arrosage, Marjorie Harris suggère de mélanger UNE tasse de cette huile à environ vingt litres d’eau.

La farine de sang constitue une bonne source d’azote libéré rapidement et n’augmente pas le volume de la terre.

La farine ou poudre de sabots et de cornes a une forte teneur en azote et n’a pas tendance à brûler les plantes, car elle libère lentement les nutriments. Pour de meilleurs résultats, on peut la mélanger à du bran de scie, qui fixera de l’azote.

La farine d’os constitue une excellente source de phosphates à action lente, et également d’azote. Il faut cependant tenir compte de l’attrait qu’elle peut exercer sur les chiens, qui peuvent se mettre à creuser dans les plates-bandes.

La farine de poisson constitue une source d’azote à action lente. Elle apporte également du phosphore, du calcium et d’autres oligoéléments. Il faut enfouir cet engrais à plusieurs centimètres de profondeur afin qu’il ne se fasse pas déterrer par des mouffettes, vos animaux de compagnie ou d’autres animaux futés. Vous pouvez même enterrer vos restes de poisson ou d’autres types de viande à proximité des plantes adultes, mais la même précaution s’impose : il faut les enfouir assez profondément pour éviter que des animaux soient attirés par un repas facile.

Les coquilles d’huîtres et d’autres bivalves sont faites de carbonate de calcium, un composé fortement alcalin qui peut être utilisé pour neutraliser les sols acides. On peut se procurer des coquilles d’huîtres broyées dans certains centres de jardinage, mais on peut également utiliser des restes d’un repas. Il faut rincer (pour ne pas qu’il y ait trop de sel), puis concasser des carapaces de crabe ou de homard, des coquilles d’huîtres, etc., et les enfouir dans un endroit du jardin qu’on marque d’un repère. Les coquilles ou les carapaces se décomposeront au bout de trois semaines environ. Il suffit alors de creuser à l’endroit où on les a enfouies et d’extraire la terre qui les contient, qu’on épand ensuite où l’on souhaite.

La farine de luzerne, c’est-à-dire de la luzerne moulue, constitue une source d’azote et libère également un peu de phosphore et de potassium. Elle renferme en outre une hormone végétale pouvant augmenter la croissance.

Le tourteau de soya est un engrais qui convient bien si on souhaite donner de l’azote à des plantes poussant dans un sol acide. Son action, lente, dure toute la saison, mais il faut éviter d’épandre une trop grande quantité de cet engrais, car cela pourrait brûler les racines, provoquer une croissance trop importante des plantes et dégager une mauvaise odeur.

Les cendres de bois provenant des foyers et des poêles à bois renferment du carbonate de calcium, très utile pour la neutralisation des sols acides. Elles constituent également une source de phosphates et de potasse. Il faut cependant être certain que les cendres ne contiennent pas de déchets qui auraient été brûlés en même temps que le bois. Les cendres de bois conviennent le mieux aux terres sablonneuses. Il est préférable de ne pas en épandre sur les sols argileux, sur les nouvelles tiges ou sur les plantes prospérant dans des sols acides.

Les engrais minéraux constituent d’excellentes sources d’oligoéléments, mais il est préférable de leur adjoindre un peu de matière organique contenant de l’azote, afin d’obtenir un engrais plus complet. Le plus grand avantage des engrais minéraux, c’est qu’ils durent longtemps : un épandage peut être utile pendant une période de cinq à dix ans. On peut habituellement se procurer ce type d’engrais dans les centres de jardinage. En voici quelques exemples :

•    La phosphorite est indiquée pour les sols très pauvres en phosphates. Elle libère lentement des phosphates, ainsi que du bore, du zinc et du nickel, tous nécessaires, en petite quantité, à la santé des plantes. Il ne faut pas épandre beaucoup de phosphorite. Suivez les conseils que présente l’emballage afin de ne pas perturber les microorganismes du sol ou occasionner une accumulation de sels.

•    La poudre de granit constitue une merveilleuse source de potasse et renferme également quelques oligoéléments. Elle a pour principal avantage de ne pas modifier le pH du sol.

•    La potasse renferme du potassium et de nombreux autres oligoéléments. Il convient de l’épandre directement sur le sol avec un peu de matières organiques (les épluchures de fruits ou de légumes qui seraient mises au compost conviennent bien).

Le gypse peut être utile dans les sols présentant une carence en calcium, mais ne nécessitant aucune modification de pH. Le gypse, c’est du sulfate de calcium; il ajoute donc également un peu de soufre à la terre. Il peut en outre améliorer l’aération des sols argileux.

Le calcaire calcitique ou dolomitique peut modifier le pH d’un sol acide, en raison de sa teneur en carbonate de calcium. Utilisez du calcaire si votre terre est trop acide.

On utilise du soufre pour accroître l’acidité d’un sol; cela peut cependant être vain dans les sols très alcalins. Pour que le soufre puisse être utilisé par les plantes, il doit d’abord être converti en acide sulfurique par des organismes vivant dans le sol. Cela prend environ trois semaines. On peut ajouter du compost pour favoriser le processus et, ainsi, obtenir de meilleurs résultats.

Le sel d’Epsom convient de manière idéale aux sols présentant une carence en magnésium et en soufre. On peut favoriser la germination dans un tel sol en le saupoudrant de sel d’Epsom (environ une tasse pour une aire de neuf mètres carrés) avant de semer les graines. Quant aux plantes qui sont déjà en croissance, on peut les arroser d’un mélange de sel d’Epsom et d’eau (30 grammes de sel d’Epsom pour quatre litres d’eau environ), une fois par mois environ. Ce rythme d’épandage ne risque pas de donner lieu à une accumulation dans la terre.