Sauvez le plus riche habitat de la
Colombie-Britannique
La région de South Okanagan et de Lower Similkameen
est vraiment spectaculaire! Elle est l'un des quatre habitats les plus en péril
au Canada. (Les autres sont le pré Garry dans l'île Vancouver, les prairies de
hautes graminées du Manitoba et de l'Ontario et la zone biologique carolinienne
du sud-ouest de l'Ontario.)
Beaucoup d'espèces qui prospèrent dans la région de South Okanagan et de Lower Similkameen ne se trouvent nulle part ailleurs au Canada, et certaines n'existent nulle part ailleurs au monde. Cette région a la forme grossière d'un rectangle limité par les rivières Similkameen et Okanagan, coulant vers le sud à partir de Keremeos et de Penticton jusqu'à la frontière des États-Unis.
Le climat chaud et sec de la région est très populaire auprès des gens aussi. Depuis l'arrivée des premiers colons européens, quatre espèces ont disparu de la région à cause de la destruction des habitats et de la chasse excessive — la gélinotte des armoises, la gélinotte à queue fine, la chouette des terriers et le lièvre de Townsend. Une cinquième espèce, l'iguane à petites cornes de l'Est, ou phrynosome de Douglas, aurait disparu, elle aussi, du Canada. Aujourd'hui, les exploitations foncières continuent de chasser de leur habitat beaucoup d'autres espèces rares comme le pic à tête blanche, le moqueur des armoises, le Petit-duc nain, le lapin de Nuttall, la couleuvre nocturne, l'oreillard maculé et la chauve-souris blonde.
Il n'existe aucune loi pour protéger ces riches habitats contre les dommages. Beaucoup de gens, y compris les promoteurs fonciers et les employés municipaux, ne savent pas que cette région a une aussi grande importance pour tant d'espèces. Trente-et-un pour cent des vertébrés de la Colombie- Britannique qui sont menacés ou en danger de disparition dépendent de cette étroite parcelle de territoire pour leur survie!
Vous pouvez apporter une aide inestimable
à la faune en éduquant le public — et vous-même — au sujet de cette étonnante région
de South Okanagan et de Lower Similkameen. Les lignes directrices suivantes vous
aideront à mener à bien cette initiative :
• Dressez
la liste de toutes les espèces qui se trouvent dans cette région. Lesquelles
sont communes? Combien sont rares? Certaines d'entre elles se trouvent- elles
dans votre collectivité?
• N'oubliez
pas les plantes. Un grand nombre d'espèces de plantes vulnérables, menacées ou
en danger de disparition poussent dans la région en question.
• Renseignez-vous
sur les divers écosystèmes de la région comme les prairies de graminées, les
forêts en bordure des lacs et les savanes de forêt aride. Quelle espèce dépend
de quel habitat.
• Faites
des recherches I Communiquez avec votre organisme provincial de protection des
espèces sauvages, le
Centre de données sur le patrimoine naturel de la Colombie-Britannique et le Nature Trust de la Colombie-Britannique. Parlez aux groupes de naturalistes de votre localité.
• Faites
connaître les résultats de vos recherches sous toutes les formes possibles. Par
exemple, organisez une activité à l'école et dans la collectivité; distribuez une
fiche d'information à vos amis, aux voisins, aux entreprises, aux promoteurs et
aux propriétaires fonciers, aux églises et aux groupes communautaires; ou
présentez un exposé devant votre conseil municipal.
À bas les vilaines espèces exotiques!
Les oiseaux
marins des îles de la Reine-Charlotte, en Colombie-Britannique, sont en voie de
disparition. Pourquoi? Les coupables, semble-t-il, seraient les ratons laveurs.
Ces bandits à fourrure, qui ne sont pas originaires des îles, raffolent des
œufs et poussins des oiseaux qui nichent au sol. Il y a plus de 50 ans, huit ratons
laveurs ont été relâchés dans les îles au profit des trappeurs locaux. À
présent, ces mammifères nocturnes à queue touffue sont en si grand nombre
qu'ils pourraient anéantir la population entière d'oiseaux des îles.
L’étourneau sansonnet, qui a été introduit en Amérique du Nord au siècle dernier, a envahi bon nombre des lieux de nidification des espèces indigènes comme le merle-bleu de l'Est. Le perce-oreille européen est un autre exemple d'un invité importun qui a pris un peu trop ses aises dans nos jardins.
Parmi les plus récents trouble-fête exotiques, signalons la salicaire et les moules zébrées.
Peu importe où
vous habitez au Canada, vous pouvez lutter contre l'invasion des espèces
exotiques nuisibles. Voici comment :
• Vérifiez s'il y a des espèces exotiques
envahissantes dans votre région.
• Effectuez des recherches sur ces espèces et préparez
une campagne d'information pour l'école ou la collectivité.
• Dressez une liste de ce qu'il faut faire et ne pas
faire, avec l'aide d'un expert.
• Consultez toujours un expert avant de transplanter une
espèce quelconque. En effet, beaucoup d'arbres ne sont pas indigènes aux
Prairies et pourraient nuire aux espèces sauvages s'ils y sont introduits.
Éloignez les ratons laveurs
Les ratons
laveurs vivent très confortablement près des gens. Dans les villes ontariennes,
on compte habituellement de huit à 16 de ces mammifères par kilomètre carré. À
certains endroits, ce nombre peut atteindre 85! Dans les régions rurales, la
densité de population varie de quatre à 20 ratons laveurs par kilomètre carré. D'après
vous, quelle est la densité de population de ces bêtes dans votre localité?
Ces petits animaux futés et incommodes font parfois leur gîte dans des maisons, des chalets, des garages ou des remises. Il arrive qu'ils causent des dommages considérables aux propriétés. En règle générale, mieux vaut ne pas trop s'approcher des animaux sauvages. En effet, les risques de rencontrer des ratons laveurs porteurs de rage dans le sud de l'Ontario sont de plus en plus élevés. S'il y a des ratons laveurs importuns dans votre voisinage, ou si vous habitez dans une région où ils sont porteurs de rage, montrez la liste de vérification suivante à vos parents :
• Bloquez toutes les entrées possibles — cheminées à découvert et ouvertures dans les greniers, les toits et les avant-toits.
• Saupoudrez de la farine autour des entrées possibles et vérifiez ensuite si les ratons laveurs y ont laissé des traces, afin de déterminer l'endroit par lequel ils pénètrent. Bouchez les ouvertures avec des chiffons ou du papier, puis vérifiez s'ils ont été enlevés.
• Assurez-vous qu'il n'y a plus de raton laveur ou
autre animal à l'intérieur avant de condamner les ouvertures, surtout entre les
mois de mai et de juillet, lorsque les ratons laveurs élèvent leurs petits.
• Bloquez les entrées avec de la tôle ou fixez un
grillage robuste à l'épreuve de la rouille sur les évents et les cheminées.
• Utilisez des liens élastiques robustes ou des poids pour
maintenir les couvercles des composteurs et des poubelles bien en place.
• Débarrassez-vous de vos rebuts le plus souvent
possible.
• Suspendez des chiffons de coton imbibés d'ammoniaque
près de l'entrée des gîtes.
• Élaguez légèrement les arbres ou modifiez d'autres structures
que les animaux pourraient utiliser pour grimper sur le toit.
Les gracieuses graminées
Deux espèces
rares ne se trouvent nulle part ailleurs au pays que dans les prairies de
hautes graminées du centre méridional du Manitoba. Sans cet habitat unique,
l'hespéride Powesheik et le platanthère blanchâtre pourraient disparaître du
Canada. Beaucoup d'autres espèces dépendent également des prairies de hautes
graminées du Manitoba. Certaines, comme la belette à longue queue et la
salamandre tigrée, sont protégées. On trouve aussi quelques habitats de hautes
graminées en Ontario. Une chose est certaine — il reste si peu de cet écosystème
unique que chaque parcelle est très précieuse. Ce sont les prairies les plus
productives de tout l'Amérique du Nord.
Les prairies de hautes graminées du Manitoba et de l'Ontario sont constituées de mélanges différents de fleurs sauvages et d'herbages indigènes. Toutefois, elles ont en commun certaines espèces types, comme le barbon de Gérard et le trèfle des prairies. C'est le barbon de Gérard qui donne de la « hauteur » aux prairies de hautes graminées. Il fait les délices des espèces sauvages et peut atteindre la taille moyenne d'un enfant de dix ans (1,5 mètre)! Sa teinte violacée est également inhabituelle.
À la recherche des hautes graminées
Si vous habitez
près d'une prairie de hautes graminées, pourquoi ne pas faire connaissance?
Découvrez quelles espèces sont typiques de cet habitat en Ontario et au
Manitoba. Partez à la recherche des hautes graminées, à la découverte d'une parcelle
que les biologistes n'ont pas encore identifiée. Si vous en trouvez une,
assurez-vous de communiquer avec votre organisme provincial de protection des
espèces sauvages.
Vous pourriez découvrir des petits domaines de hautes graminées aux endroits suivants : fermes, voies de chemin de fer abandonnées ou non, cimetières, terrains vierges réservés à la construction de routes, pâturages et champs indigènes, endroits difficiles d'accès par la machinerie agricole.