Les prairies indigènes

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The Canadian Prairie ecozone

L’écozone des Prairies canadiennes couvre une superficie d’environ 465 094 km2, soit près de 5 % de la masse terrestre du Canada. Cela représente 16 % des grandes plaines de l’Amérique du Nord.

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Les grandes plaines s’étendaient autrefois sans obstacle du Mexique au Canada, en passant par le sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Les bisons des plaines se déplaçaient en troupeaux de plusieurs millions d’individus, leur présence tonitruante creusant des habitats dans le paysage pour de nombreuses espèces, notamment les blaireaux, les cerfs, les chiens de prairie, les oiseaux de prairies, les insectes et les plantes rares. Les loups des grandes plaines et la population de grizzlis des prairies ont prospéré sur ces grands troupeaux, chassant ouvertement parmi les fleurs et les herbes. Les peuples autochtones ont bâti des nations puissantes et des cultures riches sur l’abondance naturelle de ces terres, prospérant pendant des millénaires. Les appels du pipit de Sprague et du bruant à ventre noir signalaient le début du printemps, tandis que les grands migrateurs comme l’oie des neiges se rassemblaient en masse pour se reposer et se ravitailler dans les abondantes zones humides et les fondrières des prairies, en route vers leurs aires de reproduction de l’Arctique.

Pourtant, cet habitat extraordinaire est aujourd’hui l’un des écosystèmes les plus menacés au monde. La diversité des espèces sauvages des prairies a été remplacée par les cultures, les routes, l’exploitation du pétrole et du gaz et l’étalement des villes. Moins de 20 % des prairies indigènes subsistent, et ce qui reste est un habitat essentiel pour le rétablissement d’espèces en déclin et en danger comme la chevêche des terriers, la buse rouilleuse, le renard véloce, le tétras des armoises et le courlis à long bec. Il n’y a plus de temps à perdre pour protéger et restaurer les prairies indigènes.

Le saviez-vous?

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Les prairies stockent environ le tiers du carbone terrestre mondial, principalement dans le sol.
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100 tonnes / hectare
Les sols des prairies indigènes du Canada contiennent plus de 100 tonnes de carbone par hectare dans les 60 premiers centimètres.
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70 ESPÈCES
Plus de 70 espèces sont en péril dans les plaines canadiennes. La plupart d’entre elles dépendent des habitats indigènes pour survivre.

Diversité des prairies

Les prairies du Canada se trouvent principalement au milieu du continent, là où il n’y a ni assez d’humidité pour les arbres ni assez de sécheresse pour les déserts. La région des prairies du Canada est une riche mosaïque de communautés végétales façonnées par des processus écologiques tels que le climat, les incendies et le pâturage.

Il existe six types de prairies indigènes dans les prairies canadiennes : les plaines d’herbes hautes et les plaines du lac Manitoba plus à l’est, où les nuages de pluie sont plus généreux, l’herbe mixte humide et sèche en Saskatchewan et en Alberta, avec un climat plus sec, et les régions de Foothills Fescue et de Cypress Uplands, où l’altitude change tout, y compris les sols et les conditions météorologiques locales.

Régions des Prairies du Canada

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Signification culturelle

Les prairies canadiennes abritent des peuples autochtones depuis des temps immémoriaux. Le paysage et les espèces qui vivent dans les prairies sont intimement liés aux cultures, aux moyens de subsistance, à la médecine et à la sécurité alimentaire autochtones. Les prairies indigènes de ce que l’on appelle aujourd'hui l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba sont les territoires traditionnels de nombreuses nations, notamment les nations Siksika, Piikani, Kainai, Tsuutʼina, Stoney, Nakoda, Lakota, Dakota, Nêhiyawak (Crie), Anihšināpēk (Ojibwe/Saulteaux) et métisse. La Fédération canadienne de la faune reconnaît que ces prairies indigènes concernent le territoire des Traités 1 à 7 et les terres ancestrales des Métis/Michif. Depuis des millénaires, les peuples autochtones vivent en harmonie avec l’écosystème des prairies, récoltant de manière durable des animaux, des baies et des plantes pour se nourrir et se soigner. Les bisons et autres animaux sauvages ont également constitué une source essentielle d’abris, de vêtements et d’outils. L’importance de la faune sauvage et de l’habitat des prairies se reflétait et se reflète encore dans les vêtements traditionnels, les cérémonies, l’art, les contes, les danses et les activités économiques.

The story of the white bison calf. Illustration by Sandy Sandy.
Illustration par Sandy Sandy

Menaces

Les prairies indigènes du Canada sont toujours en péril.

EXPANSION URBAINE

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    À mesure que la population humaine augmente, les villes envahissent les habitats des prairies, déplaçant des espèces telles que la buse rouilleuse, une espèce menacée, qui abandonne les zones trop proches des établissements humains.
RÉCUPÉRATION LENTE DU SOL

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    L’herbe pousse rapidement, ce qui n’est pas le cas des écosystèmes des prairies, qui mettent plusieurs décennies à s’établir. Une grande partie de l’action dans les prairies se situe sous la surface, dans le sol vivant qui abrite un univers de microbes et de racines de plantes. Les sols des prairies indigènes du Canada contiennent plus de 100 tonnes de carbone par hectare dans les 60 premiers centimètres. Depuis 2000, on estime que 52 tonnes de dioxyde de carbone par hectare ont été libérées des prairies des grandes plaines du Nord pour y planter des cultures. Une fois la terre cultivée, ces systèmes peuvent mettre des siècles à se rétablir.
ESPÈCES ENVAHISSANTES

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    Les espèces végétales envahissantes telles que l’agropyre à crête, le brome inerme, le mélilot jaune, le chardon des champs et l’euphorbe ésule restent une menace importante pour les écosystèmes des prairies et mettent en péril certains des écoservices fournis par les habitats indigènes.
EXPANSION FORESTIÈRE

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    En bordure des grandes plaines, les forêts peuvent s’étendre. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène, notamment la réduction du nombre d’incendies de forêt, qui retiennent l’expansion des forêts. Le feu est un processus nécessaire et naturel qui apporte des nutriments précieux aux sols des prairies; les incendies de forêt menacent cependant les maisons, les bâtiments et les clôtures. Les brûlages dirigés constituent un moyen sûr de remettre les feux dans les prairies quand et où ils sont appropriés pour atteindre les objectifs écologiques.

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Écoservices

Au-delà de la paix que procure le fait d’être entouré d’herbes au vent, de fleurs sauvages et de chants d’oiseaux, les prairies sont bénéfiques d’une myriade de façons. Le sol est vivant! Il contient des bactéries, des champignons, des microbes, des acariens, des larves d’insectes, des nématodes et des vers de terre. De concert avec les systèmes racinaires des plantes des prairies, ce réseau complexe de vie fournit de nombreux services (en anglais). Il contribue au cycle et au déplacement des nutriments dans le sol, à la prévention de l’érosion du sol et de l’érosion hydrique et à l’extraction du carbone de l’atmosphère. Les sols des prairies indigènes peuvent stocker des tonnes de carbone. Des recherches sont en cours sur l’influence de la gestion des sols sur le stockage du carbone. Les forêts devenant de plus en plus vulnérables aux incendies, les prairies pourraient constituer un puits de carbone plus fiable (en anglais) que les arbres. Les fleurs sauvages des prairies abritent de nombreuses espèces de pollinisateurs telles que les abeilles, les oiseaux, les papillons, les syrphes et les coléoptères. Certaines de ces espèces sont également essentielles à la pollinisation des cultures destinées au marché intérieur. Les fleurs sauvages fournissent du nectar aux pollinisateurs lorsque les cultures ne sont pas en fleurs. Les zones humides des prairies ne représentent pas seulement des habitats essentiels pour un grand nombre d’oiseaux aquatiques et d’autres espèces sauvages d’Amérique du Nord, mais aussi des infrastructures naturelles clés qui contribuent à prévenir les inondations, à capturer les sédiments, à filtrer les eaux de ruissellement et à recharger les eaux souterraines. Tout comme le sol riche et fertile des prairies indigènes, elles protègent également le climat en stockant du carbone. Avec l’intensification des changements climatiques, des prairies saines seront essentielles pour soutenir des communautés résilientes face aux sécheresses et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

La faune et la flore des prairies

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Vidéos

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SAUVER LES PRAIRIES GRÂCE À L’ÉLEVAGE DURABLE
La Fédération canadienne de la faune (FCF) s’efforce de mettre un terme à la conversion des prairies indigènes en terres cultivées et autres utilisations. Il s’agit notamment de travailler avec les éleveurs de bovins pour protéger les prairies sur leurs terres.


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APPUI À LA NORTH AMERICA GRASSLAND CONSERVATION ACT (LOI AMÉRICAINE SUR LA CONSERVATION DES PRAIRIES EN AMÉRIQUE DU NORD)

Nous avons rejoint le Central Grasslands Roadmap, un groupe de travail composé de représentants d’organisations autochtones, de la communauté agricole, d’organismes non gouvernementaux, de gouvernements et d’universités de tout le continent. Nous espérons que la législation visant à protéger les prairies aux États-Unis sera adoptée, car elle profitera également aux prairies canadiennes.


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PROJET VISANT DE MULTIPLES ESPÈCES DES PRAIRIES

La FCF s’associe avec la Saskatchewan Stock Growers Foundation et le South of the Divide Conservation Action Program (SODCAP), Oiseaux Canada, l’Université Carleton, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l’Université de la Saskatchewan pour étudier les effets du pâturage sur la structure communautaire végétale, la diversité et l’abondance des insectes, et la distribution aviaire. Lancé en 2021, avec une première saison sur le terrain en 2022, ce projet est financé par le soutien généreux de la Weston Family Foundation.


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Chef du programme

John Wilmshurst
JOHN WILMSHURST, PHD

Gestionnaire de la conservation des prairies indigènes de la FCF. Le travail de John sur les prairies indigènes comprend la recherche, l’élaboration de politiques et le travail de conservation en collaboration avec les éleveurs et les partenaires, y compris la Saskatchewan Stockgrowers Foundation et le South of the Divide Conservation Action Program. Il est membre du Grassland Roadmap Canadian Working Group. John est professeur auxiliaire à l’Université de Saskatchewan en géographie et planification, avec un accent sur la télédétection dans les prairies. John travaille en étroite collaboration avec le programme d’écologie terrestre de la FCF, dirigé par la Dre Carolyn Callaghan, ce qui confère au programme sur les prairies indigènes une portée nationale et internationale.

« Les prairies indigènes fourmillent de vie et de culture. La disparition des prairies indigènes entraîne la perte d’un grand nombre des avantages qu’elles procurent. Les solutions basées sur la nature sont la clé pour créer des communautés résilientes. »

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