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Comment les agriculteurs peuvent-ils soutenir les oiseaux de prairie?
Contexte
Depuis des centaines d’années, les fermiers ont fourni d’importants habitats aux oiseaux de prairie et, en retour, ces oiseaux ont fourni de précieux services aux fermiers en consommant les ravageurs de cultures. Nous souhaitons que cette relation dure à perpétuité. La Fédération canadienne de la faune travaille donc à assurer sa pérennité pour les agriculteurs et les oiseaux de prairie.
Les populations d’oiseaux champêtres ont diminué d’environ 67 % depuis les années 70. Au Québec, environ 15 des espèces d’oiseaux de prairie sont maintenant en péril. La Fédération canadienne de la faune (FCF) travaille avec des éleveurs de bovins et d’agneaux et des producteurs de cultures fourragères pour élaborer des pratiques exemplaires afin d’aider les oiseaux de prairie, comme le goglu et la sturnelle des prés, nombreux desquels font leur nid sur le sol.
Les agriculteurs qui utilisent des pratiques exemplaires sur leurs terres sont essentiels au rétablissement des populations d’oiseaux de prairie et de leurs habitats. De plus, cette stratégie qui encourage les fermiers à retarder la fenaison pour donner la meilleure chance de survie aux oiseaux de prairie est aussi bonne pour les insectes bénéfiques. Les autres approches qui peuvent être utilisées sont : la rotation des pâturages, la création de parcelles de refuge dans des sections de pâturage moins fertiles et l’installation d’une barre de levée durant le fauchage pour réduire la mortalité chez les oiseaux.

Aperçu du programme
Contribuer au rétablissement des populations d’oiseaux de prairie en déclin sur les fermes qui produisent des cultures de fourrage.

HISTORIQUE : Avec le soutien d’Environnement et Changement climatique Canada et de la Fondation de la faune du Québec, la FCF a lancé un projet dans la région de l’Outaouais au Québec en juin 2019. Ce projet vise aussi à aider les agriculteurs à l’échelle du pays à appliquer des pratiques exemplaires en conservation pour améliorer la biodiversité et la durabilité. La première partie du projet inclut 20 producteurs de bovins, d’agneaux et de cultures fourragères en Outaouais. Chaque participant a reçu un guide personnalisé en fonction de la ferme en question rédigé par la FCF avec l’appui de l’agriculteur. Nous remercions ces agriculteurs d’avoir accepté de participer au projet.
AVENIR : La FCF recueille de l’information sur les façons dont des pratiques volontaires à faible coût pourraient être appliquées pour accroître la qualité des habitats pour les oiseaux des prés. Les consommateurs alimentaires sont de plus à plus aptes à acheter des produits de viande d’éleveurs qui respectent la protection de l’environnement. Bien qu’il existe de nombreux défis et de nombreuses occasions au sein de ce créneau, les pâturages et les champs de cultures de fourrage abritent des millions d’oiseaux des prés qui font uniquement leur nid dans ces environnements.
Ce projet a été réalisé avec I'appui financier du gouvernement du Canada agissant par I'entremise du ministère fédéral de I'Environnement et du Changement climatique. Ce projet fut également financé par la Fondation de la faune du Québec et le Fond commémoratif du Capitaine Richard Lloyd pour la conservation des oiseaux.
Au sujet de ces oiseaux



Sturnelle des prés (Sturnella magma)
Identification
La sturnelle des prés est un oiseau chanteur de la famille des ictéridés qui inclut plusieurs « oiseaux noirs », comme le carouge à épaulettes et le quiscale. Elle a un bec relativement long et pointu et une courte queue, mais on reconnaît principalement cet oiseau par son ventre jaune éclatant marqué d’un « V » noir au centre de la poitrine. Le mâle et la femelle portent le même plumage. On peut détecter la sturnelle de loin grâce à son chant mélodieux.
Situation quant à la conservation
La sturnelle des prés est inscrite à la liste des espèces menacées du gouvernement fédéral. Les causes principales du déclin de ses populations sont :
- la perte d’habitats en raison de la conversion à grande échelle des cultures de fourrage en cultures annuelles
- la mortalité causée par la fenaison précoce qui détruit les nids et tue les adultes
- les taux élevés de prédation sur les nids
- le surpâturage par le bétail,
- l’utilisation de pesticides sur les territoires de reproduction et d’hivernage
- le parasitisme du vacher à tête brune sur les nids.
Habitat
Comme le goglu, la sturnelle des prés a étendu son aire de répartition dans l’est du Canada à la suite de la conversion massive des forêts en terres agricoles par les colons européens. Cette sturnelle fait principalement son nid dans des pâturages. On dit que cette espèce est sensible à son habitat, car elle nécessite une prairie beaucoup plus vaste que le territoire de cinq hectares protégés par le couple en nidification. La sturnelle des prés évite de faire son nid dans des rangs de cultures, et préfère nidifier dans des prés de courtes herbes, comme les pâturages et les champs de fourrage où il existe une bonne couverte d’herbes mortes des années précédentes. L’espèce évite généralement les prés contenant trop de luzerne.
La migration vers les sites d’hivernage aux États-Unis et en Amérique centrale commence à la fin de septembre et peut durer jusqu’à la deuxième semaine de novembre.
Diète
La sturnelle des prés cherche des insectes en se promenant sur le sol dans les champs. Sa diète consiste principalement de sauterelles et de criquets, mais elle mange aussi la larve de divers papillons de nuit, appelés vers gris, qui nuisent aux cultures. L’automne et l’hiver, elle mange surtout des grains battus laissés dans les champs.
Nidification
La sturnelle construit son nid directement sur le sol. Les oisillons demeurent dans le nid de 10 à 12 jours. Les adultes continuent de nourrir les jeunes à l’envol pour au moins deux semaines. Les jeunes risquent de se faire tuer par les faucheuses jusqu’à la mi-juillet. On sait aussi que cet oiseau est très sensible aux perturbations humaines durant l’incubation et n’hésitera pas à abandonner le nid s’il se fait déranger, mais tentera à nouveau de nidifier par la suite.
Pratiques exemplaires pour la conservation
Les éleveurs de bétail qui font la rotation des pâturages et qui privilégient le broutage à faible densité viennent en aide à la sturnelle des prés. Il est idéal pour l’espèce de laisser les foins à une hauteur de 15 à 30 centimètres jusqu’à la mi-juillet.
Goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus)
Identification
Le mâle est un magnifique oiseau un peu plus petit que le merle d’Amérique. On peut facilement le reconnaître à son plumage presque entièrement noir sur le devant, sa nuque d’un jaune crème et ses marques blanches au haut des ailes et sur le dos. La femelle est beige avec des raies brunes. Son bec est en forme de cône. Les plumes raides de sa queue finissent en pointe. On peut entendre le chant léger et décousu du mâle lorsqu’il se perche sur des arbres et arbustes le long des clôtures ou qu’il survole les champs de foin. Cette espèce fait partie de la même famille que d’autres oiseaux noirs, comme le carouge à épaulettes et le quiscale.
Situation quant à la conservation
Le goglu des prés est inscrit à la liste des espèces menacées par le gouvernement fédéral. Parmi les causes du déclin des populations de goglus, on peut compter :
- la mortalité causée par la fenaison précoce des prés qui détruit les nids et tue les adultes
- la perte d’habitats causée par la conversion des cultures de fourrage en cultures annuelles
- la fragmentation des habitats, qui cause des taux plus élevés de prédation sur les nids
- l’utilisation de pesticides sur les territoires de reproduction et d’hivernage.
Habitat
Avant la colonisation européenne, le goglu des prés était une espèce des grandes plaines de l’Amérique du Nord. Son aire de répartition s’est étendue au fur et à mesure que les colons ont converti les forêts en terres agricoles dans cette région. Dans l’est du Canada, on retrouve principalement le goglu des prés dans de vastes champs de foin. Cette espèce évite de faire son nid dans des pâturages, dans des champs de cultures annuelles et sur des parcelles de moins de cinq acres.
Diète
Le goglu des prés fait son nid et élève ses oisillons dans son aire de répartition septentrionale, y compris au Canada. Durant la saison de nidification, le goglu se nourrit principalement d’insectes qu’il trouve sur le sol et sur les tiges de plantes herbacées. Un grand nombre de ces espèces d’insectes sont nuisibles aux cultures. Par la fin de l’été, le goglu s’envole vers l’Amérique du Sud, où il y passera l’hiver.
Nidification
Cet oiseau retourne fidèlement au même pré tous les printemps pour y faire son nid, même si la saison de nidification précédente n’a pas été fructueuse. La femelle fait son nid sur le sol.
Le goglu évite généralement de faire son nid à moins de 50 à 75 mètres de la lisière d’une forêt mature ou d’un chemin passant afin de réduire le risque de prédation sur son nid par des prédateurs comme la corneille d’Amérique, le renard roux, la moufette et le raton. Aussi, on retrouve souvent le nid de cet oiseau en bordure des prés le long des clôtures où poussent de hautes herbes et des arbustes, car ceux-ci fournissent des perchoirs de chant pour le mâle.
Après l’éclosion, les deux parents nourrissent les oisillons pendant environ 11 jours. Une fois qu’ils quittent le nid, les jeunes à l’envol continuent de se faire nourrir par leurs parents pour quelque 25 jours. Au début, les oisillons peuvent seulement parcourir de courtes distances, mais, après quelques semaines, ils réussiront à se déplacer sur 200 mètres. Ces jeunes oiseaux sont donc à risque de se faire tuer par des faucheuses pendant au moins 25 jours entre la troisième semaine de mai jusqu’à la mi-juillet.
Pratiques exemplaires pour la conservation
Les producteurs de bétail et de cultures de fourrage peuvent aider le goglu des prés en retardant la fenaison jusqu’au 15 juillet. Si c’est impossible, les agriculteurs peuvent éviter de faucher une parcelle centrale (où la majorité des oiseaux font leur nid) jusqu’au 15 juillet. Les agriculteurs qui doivent couper leur foin avant le 15 juillet et qui ne peuvent pas laisser de parcelle peuvent réduire le taux de mortalité des oiseaux en conduisant très lentement - 10 kilomètres/heure – et en coupant du centre vers l’extérieur en utilisant une barre de levée.



Le saviez-vous?

67 %
Plus de 67 % des oiseaux de prairie ont connu un déclin depuis les années 1970.

20 000 km
Le goglu des prés effectue une migration transéquatoriale d’environ 20 000 km. C’est une des plus longues migrations annuelles d’un oiseau chanteur du Nouveau Monde.

50 millions
Plus de 50 millions d’acres de prairie, de pâturage et de champs de fourrage existent au Canada.
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Prochaines étapes

Consommateurs alimentaires
Soutenez les agriculteurs locaux que vous connaissez et qui adoptent des pratiques exemplaires pour favoriser la biodiversité.

Propriétaires de chevaux et consommateurs de foin
Soutenez les agriculteurs locaux de cultures fourragères qui utilisent des pratiques exemplaires pour aider les oiseaux de prairie.

Photographes
Téléchargez vos photos de goglus des prés, de sturnelles, d’hirondelles rustiques ou d’autres espèces qui habitent sur des terres agricoles dans iNaturalist.ca ou soumettez-les au concours de photographie de la FCF.

Dirigeante du programme
Carolyn Callaghan, Ph. D.
Biologiste de la conservation principale à la FCF, Faune terrestre
Carolyn Callaghan est membre du comité du Plan environnemental national de la ferme, conçu pour élaborer et proposer un Plan environnemental national de la ferme pour l'ensemble du Canada (actuellement, chaque province dispose de son propre Plan environnemental de la ferme, et il n'y a pas d'approche cohérente).
« Les cultures fourragères et les pâturages bénéfiques sur les terres publiques et privées sont essentiels au maintien des habitats des oiseaux de prairie du Canada. La FCF travaille conjointement avec les agriculteurs et l’industrie pour favoriser l’utilisation de pratiques exemplaires pour aider ces oiseaux et d’autres espèces en péril. »