Renseignements généraux
L’aquaculture est une industrie qui a vu le jour dans les années 80 au Canada. De nombreuses espèces de poissons, de fruits de mer et d’algues sont élevées à des fins de consommation au Canada, mais le saumon de l’Atlantique est, de loin, l’espèce qui est la plus produite et qui possède la plus grande valeur. L’importante majorité de ces saumons est élevée dans les eaux océaniques de la Colombie-Britannique (où ils ne sont pas une espèce indigène), au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse.
La plupart des saumons de l’Atlantique cultivés grandissent dans des cages qui flottent dans l’océan (milieu ou circuit ouvert). Ces cages sont habituellement situées dans des zones protégées des tempêtes, mais ayant un grand débit d’eau. Ainsi, elles se trouvent souvent dans une baie abritée ou près de l’embouchure d’une rivière.

Aperçu du programme
Compte tenu des bénéfices économiques qu’apporte l’aquaculture, la Fédération canadienne de la faune et son conseil d’administration souhaite cesser les activités de l’aquaculture en milieu ouvert des poissons à nageoire d’un océan à l’autre du Canada dans les 10 années qui suivent. Entre-temps, un moratoire sur les nouvelles méthodes d’aquaculture des poissons à nageoire sera produit. Cette position correspond aux conclusions émises par plusieurs autres organismes qui s’inquiètent de l’état de la faune au Canada, incluant la Fédération du saumon Atlantique, la Société royale du Canada et la Commission d’enquête Cohen sur le déclin des populations de saumon rouge du fleuve Fraser mise en œuvre par le gouvernement fédéral (Commission Cohen).

En mauvaise santé
Comme pour les pratiques de culture de n’importe quel animal, l’aquaculture du saumon (souvent appelé aquaculture de poissons à nageoire) requiert d’élever le saumon dans un milieu où sa population est très dense, de le nourrir et de lui donner des médicaments pour lui permettre de rester en santé dans des conditions qui ne sont pas du tout naturelles. En revanche, contrairement aux pratiques de culture sur la terre, les maladies, les parasites, la nourriture et les déchets de médicaments circulent librement dans l’environnement sous-marin qui entoure ces poissons.
Les divers effets de l’aquaculture sur l’environnement sont une grande source d’inquiétude, particulièrement pour les effets négatifs potentiels qu’ils peuvent avoir sur les populations locales de saumons sauvages. Plusieurs populations de saumon de l’Atlantique au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, ainsi que plusieurs espèces de saumon du Pacifique, risquent l’extinction selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC); les risques de l’aquaculture en milieu ouvert peuvent donc être encore plus sérieux.
Acquérir les connaissances
Pour être certain d’avoir évalué l’aquaculture en milieu ouvert des poissons à nageoire avec suffisamment de connaissances, la FCF a effectué une recherche complète de la documentation scientifique sur les effets environnementaux causés par ce type d’aquaculture. Certaines études rapportent ne pas avoir remarqué de répercussions particulières sur l’environnement, alors que d’autres oui. La conclusion logique à tirer est que nous pouvons rejeter l’hypothèse que l’aquaculture en milieu ouvert des poissons à nageoire n’est pas néfaste pour l’environnement, puisqu’il est évident qu’elle laisse des traces dans certaines conditions et zones, même si elles sont bien gérées. Il est donc raisonnable de conclure que nous n’agissons pas avec précaution en laissant cette industrie se développer.


Le rapport de la FCF sur l’aquaculture
Le but de ce rapport est d’établir clairement quelle est la position de la Fédération canadienne de la faune sur l’aquaculture des poissons à nageoire. De plus, ce rapport vise à démontrer que notre position contre l’aquaculture en milieu ouvert des poissons à nageoire est fondée sur les recherches et les connaissances les plus approfondies qu’il nous est possible d’accéder. Pour cette raison, ce rapport est un document évolutif. Au fur et à mesure que de nouvelles études seront effectuées, la FCF mettra à jour cette bibliographie et s’en servira pour réviser, s’il le faut, sa position et son message sur le sujet. Lorsque vous parcourrez le document, vous remarquerez que la première section définit la position et les messages clés de la FCF concernant l’aquaculture des poissons à nageoire et de ses effets sur l’environnement. Dans la deuxième section, vous trouverez une bibliographie qui offre une brève description de la recherche scientifique qui a étudié les répercussions de l’aquaculture des poissons à nageoire sur la faune. Elle comprend également la source de la documentation scientifique principale pour permettre aux lecteurs de consulter ces études par eux-mêmes.
Prenez position!
Engagez-vous à ne pas manger du saumon d’élevage à moins de savoir qu’il a été élevé dans un circuit fermé sur terre ferme.
« Je m’engage à soutenir les espèces de saumon du Pacifique en évitant de manger du saumon d’élevage, à moins de savoir qu’il provient d’un élevage sur terre ferme. »
Documents et rapports
Dirigeant du programme
Sean Brillant, Ph.D
Sean s’est joint à la FCF à titre de gestionnaire des programmes de conservation marine. Il a dirigé l’élaboration et la mise en œuvre globales des programmes de conservation marine. Il a aussi été le porte-parole de la FCF sur la conservation marine auprès du public, des administrations publiques et d’autres partenaires. Après avoir obtenu son doctorat, Sean a été un boursier de recherches postdoctorales de WWF-Canada à l’Université Dalhousie. Il a créé un modèle de déplacement pour les baleines noires afin de prédire où et quand elles sont à risque d’empêtrement. Sean est également l’ancien directeur administratif du Programme d'action des zones côtières de l'Atlantique de Saint John, un organisme environnemental à but non lucratif au Nouveau-Brunswick. Il a enseigné au niveau universitaire pendant plusieurs années.
