STOP à la perte d’habitats!

L’habitat d’eau douce dans les rivières, les ruisseaux, les lacs et les zones côtières du Canada est en train de disparaître à cause de milliers de petits projets qui dégradent les écosystèmes et créent des obstacles à la migration et à la dispersion des poissons et d’autres formes de vie aquatique.

En eaux de plus en plus troubles

L’eau est nécessaire à la vie et, au Canada, nous vivons dans des bassins versants qui fournissent de l’eau potable, de l’eau d’irrigation, des sources d’eau industrielle, de l’énergie hydroélectrique, des possibilités de loisirs et des habitats pour les espèces sauvages. Un bassin versant est une zone qui canalise les précipitations et la fonte des neiges vers une rivière ou un ruisseau, et cette eau finit par atteindre les réservoirs, les baies et les océans.

Ce qui se passe dans un bassin versant est important pour la santé de nos cours d’eau et des animaux qui y vivent. C’est pourquoi la Loi sur les pêches du Canada exige que tout projet réalisé dans l’eau ou à proximité de l’eau fasse l’objet d’une évaluation pour déterminer s’il est susceptible d’avoir des effets néfastes sur l’environnement.

Les grands projets tels que les barrages et les mines donnent lieu à des examens et à des audiences exhaustifs, mais il arrive que de petits projets passent entre les mailles du filet, comme l’installation d’un tuyau ou d’un ponceau dans un cours d’eau sous une nouvelle route. En soi, les petits projets peuvent sembler anodins, car ils sont souvent considérés comme présentant un faible risque lors de leur examen au titre de la Loi sur les pêches et sont autorisés à aller de l’avant. Cependant, l’approbation au coup par coup de petits projets signifie qu’il y en a des centaines de milliers au Canada et que leurs effets cumulés se font sentir. Chaque année, une superficie équivalant à plus de 1 300 patinoires de hockey est endommagée dans les étendues d’eau douce (soit 2 000 000 m2).



Le défi

Grâce à la Loi sur les pêches, le ministère canadien des Pêches et des Océans (MPO) dispose du pouvoir réglementaire nécessaire pour maximiser la protection de l’environnement en ce qui concerne les petits projets. Le fait de bloquer le passage des poissons dans un ruisseau ou une rivière serait considéré comme une sérieuse infraction à la Loi, par exemple.

Pourquoi les petits projets s’en tirent-ils alors avec des violations de la Loi?

L’un des problèmes réside dans le volume des demandes de projets. Pour faire face au nombre élevé de demandes, le MPO a mis au point une procédure d’évaluation des risques qui permet d’accélérer le traitement des projets considérés comme « à faible risque ». Cela permet d’alléger la charge de travail réglementaire et les délais d’attente pour les promoteurs de projets. Cependant, bon nombre de ces petits projets détruisent tout de même des habitats importants pour les poissons et d’autres espèces sauvages pendant la construction et après leur réalisation. Au fil du temps, les dégâts causés à l’habitat par de nombreux petits projets se transforment en une destruction massive de l’habitat, en particulier dans les zones soumises à une forte pression de développement.

Part of a watershed system in Quebec

Ce que nous espérons accomplir

Le MPO a le pouvoir réglementaire de veiller à ce que les petits projets fassent l’objet d’un examen adéquat et soient réalisés avec une protection maximale de l’environnement. La Fédération canadienne de la faune demande au gouvernement canadien de s’engager à appliquer la Loi sur les pêches de la manière suivante :

  1. Adopter une approche axée sur les bassins versants. Évaluer la capacité de charge du bassin versant en question.

      a. Comment ce nouveau projet s’ajoutera-t-il à l’effet cumulatif des projets existants dans le bassin versant?

      b. Un nouveau projet devrait-il être autorisé dans le bassin versant?

      c. Existe-t-il un meilleur emplacement dans le bassin versant pour le projet?

      d. Le promoteur peut-il compenser son projet par la restauration d’un habitat à un autre endroit du bassin versant?
  2. Surveiller l’incidence des projets. Le MPO doit suivre et évaluer l’incidence des projets. Il doit veiller au respect de la Loi sur les pêches.
  3. Élaborer une politique relative à la Loi sur les pêches qui impose de meilleures constructions et de meilleurs règlements. Fournir aux promoteurs de projets de meilleurs conseils et directives sur la manière de minimiser les effets néfastes sur l’environnement. Exiger des promoteurs qu’ils prennent en compte les effets cumulés d’autres projets dans la région dans le cadre de leur demande. Utiliser les outils de la Loi pour mettre en place les politiques.

Pétition « Stop à la perte d’habitats! »

Lettre au gouvernement

Madame la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne,

Je soutiens la pétition de la Fédération canadienne de la faune intitulée STOP à la perte d’habitat maintenant vous demandant de faire ce qui suit :

  • Cesser d’ignorer les petits projets sur les lacs, les rivières, les ruisseaux et les côtes du Canada qui détruisent l’habitat aquatique et tuent les poissons. Cela doit inclure l’utilisation de tous les outils de conservation et de protection de l’habitat dont dispose le ministère en vertu de la Loi sur les pêches pour s’assurer que les milliers de petits projets qui détruisent et modifient l’habitat chaque année ne s’additionnent pas de manière à avoir des répercussions importantes sur nos poissons et nos espèces sauvages.
  • Le Canada dispose des outils réglementaires nécessaires pour protéger l’habitat aquatique et restaurer les zones dégradées. Ce qu’il faut, c’est que le ministère des Pêches et des Océans prenne des mesures pour appliquer les lois sur la protection de l’habitat et faire STOP dès maintenant à la perte d’habitat afin d’assurer un avenir sain aux poissons et aux espèces sauvages.

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MERCI DE VOTRE APPUI!

La période de signature de la pétition est terminée. Grâce à vous, nous avons obtenu plus de 30 000 signatures que nous allons présenter à la ministre de Pêches et Océans Canada.

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Pourquoi ce problème est-il si préoccupant?

Au Canada, de nombreux petits projets et activités de construction ont lieu chaque jour dans les rivières, les lacs et les cours d’eau ou à proximité. Il s’agit notamment de travaux de dragage, d’excavation, d’installation de prises d’eau, de renforcement des rivages et d’installation de digues, de ponceaux et d’ouvrages de franchissement de cours d’eau. Nombre de ces petits projets ont une incidence sur la qualité de l’eau et l’habitat. Voici quelques exemples.

Mauvaise installation des ponceaux

Des ponceaux mal installés peuvent constituer un obstacle à la migration des poissons dans les rivières et les ruisseaux. Les poissons ont souvent plus de mal à passer par les ponceaux que par la plupart des autres types d’ouvrages de franchissement ou les étendues d’eau naturelles. Il y a plusieurs raisons à cela. Par exemple, les ponceaux peuvent augmenter la vitesse du courant, ce qui rend difficile la remontée des poissons. Ils peuvent être facilement obstrués par des débris ligneux. Les ponceaux qui sont perchés au-dessus de la ligne de flottaison peuvent également constituer des obstacles complets au passage des poissons. Ces obstacles ont de graves conséquences pour les poissons, notamment la perte d’habitat de frai, l’incapacité à se reproduire et l’épuisement dû à la lutte contre les retards dans leur itinéraire de migration. Les ponceaux peuvent également constituer des obstacles pour les salamandres, affecter la composition des mollusques et des insectes aquatiques dans les cours d’eau et encourager involontairement le déplacement de certaines espèces non indigènes .

poorly installed culvert at Birk Creek
rip raf

Prévention de l’érosion et stabilisation des berges

De grosses pierres comme le granit et des blocs de béton modulaires appelés « enrochements » sont utilisés pour contrôler l’érosion et stabiliser les berges. Si, dans certains endroits, cette pratique peut être bénéfique pour la faune, lorsqu’elle est utilisée inutilement dans des zones auparavant naturelles, elle peut entraîner la disparition de plantes fournissant de l’ombre et d’autres végétaux qui sont des éléments importants de l’habitat des poissons. Les enrochements peuvent retenir la chaleur et entraîner une pollution thermique locale. Dans un bassin versant, ils peuvent nuire à l’habitat en limitant la migration naturelle du cours d’eau, en diminuant le dépôt naturel de sédiments et en interférant avec le mouvement du gravier et du bois dans les cours d’eau. Les espaces dans les enrochements peuvent piéger les tortues, en particulier celles qui viennent de naître, et l’ajout de roches sur des rivages auparavant naturels peut détruire l’habitat des grenouilles, des crapauds et des oiseaux nicheurs .

Conduites de prise d’eau

Les prises d’eau constituent un élément important de notre système de distribution d’eau, mais les problèmes d’installation et le manque d’entretien peuvent avoir des répercussions sur les poissons et la faune. L’installation de conduites peut entraîner la perte d’habitats riverains et le rejet de sédiments et d’autres matériaux dans l’étendue d’eau. Ces sédiments peuvent troubler l’eau, obstruer les branchies des poissons, interrompre la reproduction et potentiellement recouvrir la nourriture des poissons. Les prises d’eau sans grillage (ou dont le grillage est mal installé) peuvent permettre aux poissons et aux espèces sauvages de pénétrer dans la conduite, où ils meurent ou subissent des blessures mortelles.

water pipe

Quels sont des exemples d’espèces concernées?

Lorsqu’ils sont additionnés, une série de petits projets de construction peuvent avoir des répercussions importantes sur les poissons tels que la truite, le saumon, l’esturgeon, l’achigan et le doré jaune. Les tortues, les amphibiens et les oiseaux aquatiques peuvent également être perturbés. Voici des exemples de deux espèces affectées par l’effet cumulatif de petits projets.

Tortue molle à épines

Spiny Softshell Turtle

    La tortue molle à épines aime la boue associée à de nombreux rivages d’eau douce dans le sud de l’Ontario. Elles enfouissent souvent leur corps exceptionnellement plat dans la boue et utilisent leur long nez tubulaire comme tuba. Chaque année, au début de l’été, les tortues femelles recherchent des endroits sablonneux ou graveleux pour faire leur nid. Mais ces derniers temps, les sites de nidification se font rares. Les projets de stabilisation des berges et des rivages ont réduit l’habitat de la tortue molle. Ces projets sont réalisés partout, y compris dans les zones urbaines où des mesures d’atténuation de l’érosion empêchent les tortues d’y accéder. Ces mesures comprennent des murs de soutènement en béton, l’enrochement de gros blocs et des gabions. Ce type de stabilisation des berges empêche non seulement les tortues de circuler dans la plupart des cas, mais il peut aussi provoquer des flux d’eau non naturels et modifier la dispersion des sédiments, ce qui risque d’altérer encore plus l’habitat. L’endiguement des berges et d’autres menaces ont placé la tortue molle sur la liste fédérale des espèces en voie de disparition. Mais ça n’a pas à être le cas. Il existe d’autres techniques de stabilisation des berges qui ne nuisent pas aux tortues.
Saumon coho

Coho Salmon

    Entre le moment où les alevins de saumon coho sortent de l’œuf et leur retour dans le même système d’eau douce pour frayer, ils sont en mouvement. Ils traversent des centaines de kilomètres de ruisseaux et de rivières pour rejoindre l’océan et y revenir quelques années plus tard. Dans son habitat d’eau douce, le saumon coho préfère les petits cours d’eau ayant un faible dénivelé. Ces cours d’eau sont essentiels à leur santé et à leur survie et présentent de nombreux avantages. Le saumon coho croît plus rapidement dans les petits affluents et les canaux latéraux que dans les cours d’eau principaux. Dans les vastes plaines inondables comportant un grand nombre de ces petits chenaux, les saumoneaux coho (les juvéniles en transition vers l’habitat d’eau salée) sont plus gros. Malheureusement, les petits projets et les altérations de l’habitat sont courants dans ces cours d’eau. Dans la zone agricole du delta du Fraser, en Colombie-Britannique, il est fréquent de draguer les chenaux pour éliminer la végétation des cours d’eau et des rives.

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