Disciplines : sciences

La biodiversité à petite échelle

Presque tout le monde admire les oiseaux et les mammifères. Nous devons toutefois aussi être conscients des rôles essentiels que jouent les algues, les bactéries, les champignons et les petits invertébrés. Ces héros méconnus de la nature aident à purifier l'eau, à recycler les nutriments, à produire de l'oxygène, à décomposer les déchets et à enrichir la terre. En fait, la sante des bêtes sauvages et des humains dépend de la diversité de ces minuscules invertébrés, plantes et micro-organismes. Rappelez-vous que toutes les espèces, de l'orignal aux microbes, sont importantes. Arrêtons-nous donc à ces bêtes minuscules que nous oublions habituellement ou dont nous ne connaissons même pas l'existence.

Vous seriez surprise de la biodiversité florissante que l'on retrouve dans un échantillon typique de sol cultivable mesurant un demi-hectare sur 15 centimètres de profondeur. Vous y trouveriez ce qui suit :

  • de une à deux tonnes de champignons — organismes qui vivent sur les matières mortes;
  • de une à deux tonnes de bactéries — organismes unicellulaires;
  • 90 kilogrammes d'espèces unicellulaires appelées protozoaires;
  • 45 kilogrammes d'algues — plantes aquatiques minuscules.
  • 45 kilogrammes de thallophytes — organismes microscopiques du règne végétal.

Saviez-vous que vous pouvez favoriser la diversité des espèces sauvages minuscules mais très importantes en ne faisant absolument rien? Eh oui! Souvent, moins vous en faites, plus vous aidez les espèces sauvages. Si nous arrêtions de tondre nos pelouses, cela donnerait un habitat de grande valeur à toutes sortes d'espèces. Une telle mesure pourrait toutefois causer beaucoup d'agitation dans le voisinage. Pourquoi ne pas considérer des projets moins extravagants pour votre école.

  • Au lieu de râteler le gazon coupe, laissez-le sur la pelouse pour fertiliser la terre.
  • Déclarez votre pelouse ou votre cour d'école « zone verte », sans produits chimiques, pour le bien des espèces sauvages.
  • Si vous ne pouvez apprendre à aimer les pissenlits, organisez des cueillettes régulières de mauvaises herbes à votre école pour les enlever à la main plutôt que d'utiliser des herbicides chimiques.
  • Ne ramassez pas les feuilles ou les plantes mortes avant le printemps. Les graines, les petits fruits, les chrysalides et les œufs des insectes peuvent servir de sources alimentaires pour les oiseaux qui migrent tôt au printemps, lorsque la nourriture se fait rare.
  • Ne brulez pas un tas de broussailles et ne le mettez pas aux ordures. Laissez-le plutôt la ou les espèces sauvages peuvent l'utiliser pour se percher, lisser leurs plumes, se faire la cour (la parade nuptiale), nicher, gazouiller ou s'abriter.

Un tas de bois hospitalier

Un simple tas de buches est un moyen facile d'attirer une variété d'espèces sauvages dans votre cour d'école. C'est aussi un projet intéressant à entreprendre si l'espace est limite, même si l'on peut l'adapter à peu près n’ importe où. Les directives qui suivent vous aideront à la réalisation d'un habitat :

  • Choisissez un endroit à l'abri – sous un arbre, près d'une clôture, le long d'un édifice ou à l'orée d'un boise.
  • Étendez des morceaux d'écorce sur le sol ou vous installerez les buches et les branches. Vous pouvez construire un petit habitat ou un habitat aussi grand que vous le désirez; 
  • Trouvez des morceaux de bois ou des branches récemment tombes ou coupes, de diverses longueurs, et provenant d'arbres de différentes essences. Placez ensuite la majorité des morceaux de bois à la verticale, en mettant les plus longs à l’arrière, et empilez devant ceux-ci quelques buches dans le sens de la longueur. Fixez le tout en place avec un piquet ou en enfonçant dans le sol quelques-uns des morceaux à la verticale, afin d'empêcher le bois de basculer;
  • Disposez des pots à fleurs, des briques, des roches et des tuyaux, à différents espacements, parmi les morceaux de bois pour servir de cachettes. 
  • Installez un petit tas de brindilles et un amas de feuilles près des billes de bois.
  • Clôturez l'endroit pour éviter le vandalisme. Voilà, tout est en place!

Vous serez surprise de voir combien d'espèces cet habitat rudimentaire peut attirer. Des escargots, des limaces, des crapauds et toutes sortes d'autres créatures utiliseront les pots à fleurs comme cachette. Avec le temps, les champignons se mettront à pousser sur certaines buches. Les araignées tisseront leurs toiles, les petits mammifères, tels que les campagnols, pourraient faire leur nid parmi les buches, et les oiseaux viendront chasser des insectes. De petites espèces rampantes, comme des isopodes (punaises, pentatomes ou cloportes), trouveront de la nourriture sous les écorces, les buches et les feuilles humides.

On croit généralement a tort que ce sont des insectes; ce sont en réalité des crustacés, apparentes au homard et a la crevette. Le travail de ces espèces inoffensives est précieux. Comme les vers de terre, elles mâchent les plantes qui pourrissent, et enrichissent le sol avec leurs excrétions. Il y a même une espèce d'isopode qui passe sa vie entière à manger des larves de fourmis.

Faites la fête aux chauves-souris

La vallée de l'Okanagan, en Colombie-Britannique, offre aux chauves-souris une variété fantastique d'habitats – des déserts aux forêts pluviales tempérées. Ici, les chauves-souris peuvent trouver une quantité incroyable d'endroits ou se percher et un vaste choix d'insectes a dégusté. En fait, on trouve dans la vallée de l'Okanagan plus d'espèces de chauves-souris (14) que dans toute autre région du Canada. Si vous vivez dans la vallée et que vous voyez passer une grosse chauve-souris noire avec des taches blanches et de grandes oreilles roses, comptez-vous chanceux! Vous venez de voir un oreillard macule, une des espèces de chauves-souris les plus rares en Amérique du Nord. Cette mystérieuse créature a été vue au Canada pour la première fois en 1979.

Les chauves-souris sont excellentes à la chasse aux insectes. Certaines peuvent avaler jusqu'à 600 moustiques en une heure. À l'échelle mondiale, plusieurs populations de chauves-souris sont en déclin en raison des activités des humains. La moitié des 16 espèces de chauves-souris de la Colombie-Britannique est considérée comme étant en péril.

Vous pouvez les aider en construisant un simple abri à chauve-souris. Il n'attirera pas l'oreillard macule qui est si rare, mais, certaines espèces communes, telles que la petite chauve-souris brune ou la grande chauve-souris brune, pourraient y emménager.

  • Commencez par choisir un arbre ou un poteau dans un endroit ensoleille, préférablement prés de Veau ou à l’orée d'un bois, car les chauves-souris ont besoin d'espace pour se poser dans l'arbre et s'envoler.
  • Enveloppez le tronc de l'arbre ou le poteau d'un morceau de papier goudronné d'un mètre de largeur, de deux à cinq mètres du sol. 
  • À l'aide de clous, fixez l’extrémité supérieure du papier pour lui donner l’apparence d'une jupe légèrement évasée.
  • Les chauves-souris s'installeront sous la « jupe ». Pour ajuster la température de leur corps, elles peuvent ramper autour du tronc d'arbre ou du poteau et suivre le soleil.

Donnez une chance aux papillons!

Saviez-vous que les papillons absorbent les sels minéraux dont ils ont besoin dans le sable humide ou la boue? Vous pouvez facilement réserver un ou deux endroits humides dans le jardin de votre école à l’intention des papillons. D'autres espèces animales aimeront probablement cet endroit aussi! Un projet est illustre ci-dessous.

Expérience sur la biodiversité

Quel genre d'habitat produit la plus grande diversité d'espèces? Vérifiez par vous-même à l'aide d'une expérience, dans la cour de votre école. Voici comment faire :

  • Délimitez trois carrés, côte à côte dans le gazon, ayant les mêmes dimensions d'au moins 1 m². Vous pouvez aussi les faire plus grands si l'espace le permet.
  • Continuez de tondre un des carrés de gazon, comme d'habitude.
  • Ne faites rien dans le deuxième carré et laissez la succession écologique (le changement naturel d'un genre d'habitat a un autre) suivre son cours. 
  • Dans le troisième carré, créez un minitapis forestier à l'aide d'une couverture de feuilles de 4 cm d'épaisseur; Vous aurez peut-être besoin d'y installer un filet pour empêcher le vent de les disperser. 
  • Identifiez clairement les carrés pour que les deuxième et troisième ne soient pas tondus accidentellement.
  • Surveillez chaque carré régulièrement. Notez toutes les différences. Mesurez le gazon qui pousse dans le carré de « succession écologique ». Identifiez toute nouvelle plante. Combien de temps ont-elles pris pour apparaitre? Est-ce qu'un des carrés retient l'humidité mieux que les autres? Identifiez les insectes à l'aide d'une loupe. Est-ce qu'un des carrés attire plus d'insectes ou de vers que les autres? Soulevez les feuilles du « tapis forestier » avec soin pour voir ce qui se passe en dessous. Replacez-les ensuite délicatement. Les oiseaux ou d'autres espèces semblent-ils plus intéresses par un des carrés en particulier?
  • Surveillez ces endroits tout au long de l'année scolaire, même en hiver, pour observer toute activité sous la neige.
  • Dessinez des tableaux pour pouvoir comparer vos résultats plus facilement.
  • Gardez un journal et notez-y toutes vos observations. Cette information sera très utile si d'autres classes prennent la relève de l'observation des carrés. 
  • Rédigez un rapport de vos résultats à la fin de l'année scolaire.

Regroupez-vous dans la communauté

Certains habitats en péril sont aussi vastes que les prairies. Certains sont beaucoup plus petits, comme les prés Garry au sud de l'ile de Vancouver. Plus d'un cinquième des plantes les plus rares de la Colombie-Britannique s'y trouvent; par exemple la mousse des prés de Macoun ne pousse nulle part ailleurs sur Terre. Les aménagements effectues par les humains constituent la plus grande menace pour cet écosystème unique. Les plantes exotiques introduites, tels le lierre, l'ajonc et le genet a balais repoussent les espèces indigènes qui forment ces prés.

Certains habitats qui ont besoin d'aide, comme le marais de Purdon au nord-ouest d'Ottawa, sont assez petits. Ici se trouve Tune des plus importantes colonies de cypripède royal au Canada, une belle orchidée sauvage. Au cours des 60 dernières années, la colonie est passée de quelques plantes seulement à environ 16 000 plantes. (La plupart des colonies comptent entre une douzaine et environ 300 plantes.) Et c'est grâce au propriétaire d'une terre qui les a protégées et soignées avec beaucoup d'attention. Il a éclairci le sous-bois pour leur donner juste assez de lumière, tout en ajustant le niveau d'eau à l'aide d'un barrage que les castors ont construit à proximité.

Puisque la plante ne produit pas de nectar, elle n'attire pas d'insectes et sa pollinisation se fait difficilement. On peut parfois compter jusqu'a 14 ans avant qu'elle ne fleurisse! Lorsque le propriétaire du terrain est décède, un responsable de la conservation de cet endroit a pris la relève pour protéger la colonie d'orchidées sauvages.

Voici quelques trucs pour protéger un endroit dans votre propre communauté :

  • Trouvez un petit habitat qui a besoin de protection – un marais ou vit une espèce rare, un peuplement de vieux arbres ou un groupe de plantes particulières.
  • Pour trouver un tel endroit, parlez à des groupes de naturalistes ou d'environnementalistes, à l'organisme gouvernemental responsable des espèces sauvages, au personnel enseignant d'une université ou au journaliste local spécialise en environnement. Parlez à plusieurs personnes. Une seule personne pourrait ne pas être en mesure de vous donner le meilleur conseil, mais pourrait-vous suggérer d’autres personnes à qui vous adresser. En même temps, vous développerez un réseau de ressources utiles.

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