Par Claire Preston
En 2013, la Fédération canadienne de la faune a lancé une pétition nationale pour demander au gouvernement d’inscrire la petite chauve-souris brune et deux autres espèces de chauves-souris à la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP). L’ajout de ces espèces de chauves-souris leur permettrait de bénéficier d’une protection juridique, d’amorcer l'élaboration d’une stratégie de rétablissement et de répondre aux menaces immédiates posées par le syndrome du museau blanc sur ces populations. La FCF a été ravie de se joindre à plus de 2 000 signataires pour réclamer au gouvernement d’agir immédiatement.
La pétition indiquait que les experts du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) avaient réalisé une évaluation d’urgence sur la situation des trois espèces de chauves-souris pour les faire ajouter à la liste de la LEP immédiatement. (Une telle intervention ne s’est produite qu’une ou deux fois depuis la fondation du COSEPAC il y a 30 ans.) Au terme de cette évaluation, en février 2012, ces trois espèces ont été considérées comme en voie de disparition. Pourtant, le gouvernement n’a toujours rien dit sur ce qu’il projette de faire pour remédier à cette situation. Comme rien n’avait été fait publiquement pour aider ces espèces de chauves-souris, la FCF a décidé de lancer la pétition pour tenter de faire bouger les choses.
La FCF avait bon espoir qu’elle déclencherait les actions nécessaires pour faire inscrire ces espèces. La pétition a réussi à attirer l’attention de l’honorable Leona Aglukkaq (ministre de l’Environnement), mais pas à convaincre le gouvernement fédéral à s’engager vis-à-vis de leur protection. Environnement Canada a déjà promis d’octroyer un financement essentiel pour contrer la menace du syndrome du museau blanc. Au cours des quatre prochaines années, 330 000 $ seront versés au Centre canadien coopératif de la santé de la faune pour étudier la maladie et élaborer une coordination nationale en réponse à la menace de syndrome du museau blanc. C’est un pas dans la bonne direction, mais l’inscription aurait fourni une protection juridique immédiate et un engagement beaucoup plus solide en vue de l’élaboration d’une stratégie pour le rétablissement de l’espèce.
Ces espèces de chauves-souris méritent de figurer dans la liste, et on a besoin de l’aide du gouvernement pour agir en vue d’arrêter le déclin de ces populations. À l’heure actuelle, des populations de ces espèces de chauves-souris ont diminué de jusqu’à 99 p. 100 dans les deux ans suivant leur exposition au syndrome du museau blanc. La LEP existe pour que les espèces ne risquent pas l’extinction au Canada, mais si le gouvernement n’appuie pas l’inscription de ces chauves-souris, elles risquent de ne plus faire partie de notre riche faune canadienne. Cela fait presque deux ans que l’évaluation initiale a été faite, et nous attendons toujours la prise de mesures et une protection juridique en vertu de la LEP. Le temps presse, et ces chauves-souris ont besoin de toute notre aide pour survivre.