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Photo par: Kim Dawe |
La Fédération canadienne de la faune accorde une subvention de 4 000 $ à M. Don Stewart, professeur de biologie à l’Université Acadia, pour la collecte de données relatives aux préférences en matière d’habitat de deux espèces de musaraignes en péril en Nouvelle-Écosse : la musaraigne palustre et la musaraigne des Maritimes. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a inscrit les deux petits mammifères dans la catégorie Préoccupation mineure de sa Liste rouge.
Musaraigne des Maritimes
Correspondant à plus de 20 000 km², l’aire totale de distribution géographique de la musaraigne des Maritimes (Sorex maritimensis) est vaste. Cependant, la population de ce petit mammifère est en décroissance et elle est circonscrite à deux provinces du Canada, soit la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. Les musaraignes des Maritimes se laissent rarement apercevoir, mais on les trouve le plus souvent dans les marécages et les prairies humides. Pour quelles raisons s’inquiète-t-on? Dans la saison chaude, l’habitat des musaraignes des Maritimes est vulnérable aux inondations; et lorsque la température baisse, mais pas suffisamment pour qu’il neige, les musaraignes sont exposées au froid, car elles ne peuvent trouver le refuge habituel que leur offre une couche de neige.
Musaraigne palustre
La population de la musaraigne palustre (Sorex palustris) est actuellement stable dans l’ensemble, mais elle est circonscrite à la Nouvelle-Écosse et aux régions boréales et montagneuses du Labrador. Cette musaraigne recherche des milieux humides, frais et ombragés; elle préfère se tenir à proximité de plans d’eau, par exemple des lacs, des étangs, des marais et des marécages. Elle s’y nourrit d’invertébrés aquatiques et de petits vertébrés. Comme elle a besoin de milieux aquatiques, elle se trouve menacée lorsque ces milieux sont touchés par l’agriculture, l’exploitation forestière, la construction routière, l’exploitation de mines à ciel ouvert, la pollution et le drainage.
Pertinence des recherches de M. Stewart
Comme les deux espèces doivent compter sur des habitats aquatiques, M. Stewart et son équipe cherchent à découvrir quelle incidence les pratiques forestières et agricoles, considérées sous leur rapport hydrique, ont sur ces musaraignes en Nouvelle-Écosse. Son équipe installera et surveillera des centaines de pièges bénins. Ne vous en faites pas, ces « pièges » ne capturent pas les musaraignes. Il s’agit simplement de postes d’alimentation où elles pourront se régaler. L’équipe fera par la suite le tour des postes et recueillera les déjections que les musaraignes y auront laissées. Les déjections seront envoyées à l’Université Acadia, qui pourra ainsi procéder à l’identification ADN. Les renseignements obtenus permettront aux chercheurs d’élucider les caractéristiques que les musaraignes des Maritimes et les musaraignes palustres préfèrent retrouver dans leur habitat.