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Photo : Paul Marinari/USFWS |
Parmi les trois espèces de furets existant dans le monde, le putois d’Amérique est le seul furet originaire d’Amérique du Nord. Il s’est adapté à un habitat constitué de prairies tempérées, communément désigné par l’expression « Grandes Plaines » (Great Plains) au Canada et aux États-Unis. On croyait que le putois d’Amérique était disparu du Canada depuis 1937. En 1981, toutefois, un exploitant de ranch du Wyoming est tombé sur l’une de ces créatures, événement ayant favorisé la découverte d’une petite population de putois d’Amérique. Par la suite, on a procédé à l’examen et à la mise en captivité de cette population afin d’instaurer des programmes de reproduction et de rétablissement. La chute initiale du putois d’Amérique trouverait ses origines dans l’éradication des populations nuisibles de chiens des prairies, sa source principale d’alimentation, par des agriculteurs locaux. La découverte de cette seule population de putois d’Amérique a fait renaître l’espoir de rétablir cette espèce au Canada.
La FCF est fière de contribuer au programme de rétablissement du putois d’Amérique, espèce en voie de disparition du Canada. Dans le cadre d’un partenariat établi avec l’Association des zoos et aquariums du Canada (AZAC), nous octroierons une subvention de 29 800 dollars étalée sur trois ans au Zoo de Toronto. Le 2 octobre dernier, le Zoo de Toronto a relâché une trentaine de membres de cette espèce rare dans le parc national du Canada des Prairies, en Saskatchewan. Grâce à la poursuite des activités de recherche et de surveillance, d’autres putois d’Amérique seront relâchés en 2010 et en 2011.
Bien que le Canada ne constitue pas le seul endroit ayant rétabli le putois d’Amérique, le Zoo de Toronto est devenu le premier zoo du pays à adhérer au programme de déplacement et de rétablissement de cette espèce. Après leur relâchement, nous espérons que les putois d’Amérique se disperseront au sein de leur habitat. Grâce à une surveillance intensive effectuée au nom d’une équipe de chercheurs, nous acquerrons une compréhension approfondie des effets de l’écosystème sur le putois d’Amérique. Il faut également prendre certaines précautions, étant donné que le putois d’Amérique peut entraîner des effets négatifs sur d’autres populations fauniques locales. Notre objectif ultime consiste à créer l’habitat le plus naturel possible pour le putois d’Amérique, sans toutefois perturber les autres espèces fauniques outre mesure.
D’après le plan canadien de rétablissement, la population sauvage de putois d’Amérique devrait, nous l’espérons, survivre pendant 20 ans, selon une probabilité minimale de 80 %. Dès que cette espèce se stabilisera et que son statut ne constituera plus une priorité, le putois d’Amérique sera considéré de nouveau comme une espèce indigène. Cependant, il est peu probable qu’une population autosuffisante de putois d’Amérique se constitue au sein du parc national du Canada des Prairies après un seul relâchement. Afin d’accroître cette population, d’autres putois d’Amérique seront relâchés annuellement pendant au moins trois ans. Par la suite, une surveillance constante permettra de déterminer la nécessité de procéder à des relâchements réguliers ou occasionnels.