Par Terri-Lee Reid
Nul doute que le changement climatique aura des effets importants sur le faune. Certaines espèces seront-elles en mesure de changer d’habitat? Quels animaux trouverons-nous dans notre arrière-cour qui n’y étaient pas auparavant? Examinons le Canada en réchauffement pour connaître les perspectives d’avenir de nos espèces bien aimées.
On déménage!
Comme la température grimpe, certaines espèces s’adaptent en étendant leur territoire. Il y a déjà de nombreux exemples d’espèces qui se déplacent en raison du changement climatique, du moins en partie. Par exemple, on retrouve maintenant des balistes, un poisson tropical, dans les eaux maritimes, de grands porte-queues, autrefois trouvées uniquement dans sud-ouest de l’Ontario, se propagent de plus en plus vers le Nord, et l’aire de répartition de la tique aux pattes noires s’étend partout en Amérique du Nord.
Ce ne sont pas toutes les espèces, cependant, qui peuvent se déplacer vers le nord. Il semblerait aussi que pour les espèces qui le peuvent, le changement se manifeste trop rapidement pour qu’elles puissent se déplacer au même rythme. Même si elles peuvent étendre leur aire de répartition, ce n’est pas sans conséquence. L’accès à de nouveaux territoires peut se traduire par une concurrence accrue pour de la nourriture et des rencontres avec de nouvelles espèces. Et que font les espèces dont le territoire est déjà dans le Nord extrême?
Adaptation de certaines espèces au réchauffement climatique
Au fur et à mesure que la planète se réchauffe, les animaux sauvages sont confrontés à de nouveaux problèmes. Par exemple, le mésangeai du Canada ne migre pas et met de la nourriture en réserve à l’automne pour l’hiver. Or, les automnes plus doux entraînent parfois la pourriture des réserves avant la gelée.
Au printemps, les bourgeons des érables à sucre éclosent plus tôt, ainsi que les fleurs des trembles fleurissent. En effet, selon les données climatiques des 100 dernières années, la période de végétation au Canada s’est accrue considérablement. Les limites forestières prennent aussi de l’expansion vers le haut.
Bienvenue au Canada?
Comme de nouvelles espèces arrivent au Canada, il y a toujours le risque qu’elles deviennent invasives. Nous avons qu’à penser au dendroctone du pin ponderosa et à la dévastation qu’il a causée dans les forêts de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, à la tique aux pattes noires et la maladie de Lyme, à la spongieuse, insecte défoliateur qui cause des ravages dans les forêts et au kudzu, plante indigène de l’Asie orientale initialement introduite aux États-Unis qui se prolifère et prend le dessus sur tout ce qui se trouve sur son passage.
Beaucoup d’études indiquent que le changement climatique a déjà un effet sur les forêts canadiennes, qu’il s’agisse du dendroctone du pin ponderosa déjà mentionné en Alberta et Colombie-Britannique, du typographe de l'épinette au Yukon et de la perte de trembles dans la forêt boréale méridionale et de la forêt-parc à trembles de l’Ouest.

Ours polaires
Espèces arctiques
C’est bien documenté que l’Arctique se réchauffe plus rapidement qu’ailleurs, plus rapidement en fait qu’on ne le croyait. Les effets de la fonte des glaces marines, des glaciers et des calottes de glace se font profondément sentir.
Ce n’est pas seulement l’ours polaire pour qui le réchauffement de l’Arctique pose un danger – le morse de l’Atlantique, le phoque annelé, le guillemot à miroir et bien d’autres sont aussi touchés.
Le morse de l’Atlantique aime se hisser sur la glace ou les îles. En raison du changement climatique, beaucoup de régions se retrouvent maintenant sans glace et beaucoup d’îles ont disparu avec l’élévation du niveau de la mer. Le changement climatique pose aussi une autre menace pour cette espèce – l’augmentation de l’expédition et de la présence d’humains – des menaces importantes pour cet animal fragile et facilement dérangé.

Phoque annelé
Le phoque annelé donne habituellement naissance en avril dans une tanière creusée dans un amoncellement de neige. Mais puisque les printemps sont maintenant plus doux, ces amoncellements peuvent s’écrouler et exposer les blanchons aux prédateurs, comme l’ours polaire.
Le guillemot à miroir est un oiseau des mers septentrionales. Les parents préfèrent la morue arctique pour nourrir leurs petits, mais comme cette espèce se fait rare en raison du réchauffement des eaux de surface, ils doivent se résoudre à leur offrir des cottidés dont la valeur nutritive est moins élevée. De plus, les ours polaires se retrouvent prisonniers des îles à cause de la fonte des glaces et doivent se nourrir des oisillons. En 1989, on a dénombré 200 couples nicheurs, alors qu’il n’y en avait que 85 cet été.
Tandis que certaines espèces s’adaptent mieux à ces changements, bien d’autres ne pourront pas s’adapter assez rapidement, ce qui pourrait mener à leur perte. Bien que ce soit facile à comprendre dans le cas des arbres, même les espèces qui peuvent se déplacer – comme les oiseaux et les papillons – ne peuvent pas étendre leur aire de répartition au même rythme que se déploie le changement climatique et pourraient avoir nulle part où aller. Le changement climatique pourrait nuire davantage aux animaux et à l’environnement que ce qui est décrit ici, et les 100 prochaines années entraîneront encore plus de perturbations. Faisons notre part pour aider les animaux à survivre ces changements.