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Pour rendre son jardin idéal, Hazel Richardson devait trouver l’emplacement parfait. Elle l’a trouvé…
« Mon grand-père avait un énorme potager, où je passais des heures et des heures. C’est là que j’ai attrapé ça », dit Hazel Richardson pour expliquer son intérêt. « Ça », c’est sa véritable passion pour le jardinage. Et « ça » lui a permis de créer un jardin exceptionnel à Hanwell, au Nouveau-Brunswick, une banlieue située au sud-ouest de Fredericton. En janvier, son jardin a reçu la certification Habitat arrière-cour de la Fédération canadienne de la faune.
La maison et le jardin étaient dans un état déplorable quand Hazel Richardson y est arrivée. « Personne ne voulait de cet endroit, il était en vente depuis des années », dit-elle. Elle y habite depuis bientôt trois ans, alors qu’elle recherchait une nouvelle maison, en fait un nouveau jardin : 1,6 hectare, dénivelé en pente douce vers trois grands étangs reliés par un ruisseau, puis s’élevant en une colline abrupte boisée. Le terrain était négligé, mais présentait de bonnes bases avec un érable rouge, un bosquet de bouleaux et un lilas triste et négligé. « Aussitôt que je l’ai vu, j’ai su que cet endroit deviendrait mon jardin. La maison était une ruine, mais… il y avait un héron dans l’étang! » Hazel Richardson est gestionnaire de la formation pour une compagnie de logiciels.
Elle a quitté l’Angleterre pour le Canada il y a plus de 10 ans. C’est l’hiver qui a constitué son principal défi d’adaptation : « Les hivers sont beaucoup trop longs ici. Je ne me fais toujours pas à la courte saison de jardinage, je commençais à devenir folle, dit-elle en riant, alors j’ai installé des lampes dans ma cave pour faire pousser des plantes pendant l’hiver. »
Le plus grand défi dans la réalisation de sa vision? « Ce jardin est si pierreux, et je n’ai pas de bonne terre : beaucoup d’argile très lourde avec énormément de roches. À certains endroits, il n’y a presque pas de terre sur le roc. J’ai ajouté une couche de terre arable et beaucoup de compost. Et j’ai aussi enlevé une tonne de pierres. »
Beaucoup de ces pierres forment maintenant une grosse pile sur le côté, qui sert d’abri à la faune. La première année, elle s’est mise à construire des terrasses pour ses jardins de fines herbes et de légumes, et elle a planté, entre autres, des pommiers, des cassissiers, des fraisiers, des vignes et des noisetiers. Elle a aussi démarré un jardin de fleurs sauvages. « En vérité, je suis une jardinière paresseuse », dit-elle, ce qui semble invraisemblable. « J’aime les vivaces et les annuelles qui s’auto-ensemencent. Quand je plante quelque chose, je veux le laisser pousser et s’étendre. »
Sur son formulaire de demande de certification, Hazel Richardson a écrit : « Depuis que j’ai acheté cette propriété, je me suis assurée d’y fournir un abri sûr pour plusieurs espèces sauvages, même si elle est située dans un milieu de banlieue. » On y a vu notamment de nombreuses créatures comme des ours, des chevreuils, des renards, des mouffettes, des marmottes, des rats musqués et des oiseaux comme des bernaches du Canada, des hérons bleus, des grands harles, des tourterelles, des pygargues à tête blanche, des colibris, des faucons, des pics à tête rouge, des grands pics, et sa liste se poursuit.

Hazel Richardson a une vision poétique de son action et des bénéfices qu’elle en tire. « Ma raison de jardiner est de créer des petites joies dans la vie : voir un oiseau qu’on n’a jamais vu ou s’asseoir l’été pour entendre le bourdonnement des abeilles dans le jardin. J’aime voir les canetons sur l’étang au printemps. Ou encore, par exemple, l’été dernier, j’ai été enchantée de voir des monarques ici pour la première fois. Et quand toutes ces choses sont le résultat de votre travail de création d’un endroit qui soit accueillant et utile pour la faune, c’est très précieux. Voilà la récompense. »