Par Magazine Biosphère

Par l’évent des baleines sort beaucoup plus que de la simple vapeur. Les scientifiques ont baptisé « morve » (snot, en anglais) cette substance visqueuse, mais si riche en précieux renseignements. On y identifie des hormones, des microbes et de l’ADN qui nous ouvrent de multiples fenêtres sur la vie des cétacés, depuis leur niveau de stress jusqu’à leur gestation et leur maturité sexuelle. Le défi a toujours été de mettre la main sur la riche substance sans déranger les baleines.
Des chercheurs du groupe de conservation Ocean Alliance, basé à Gloucester, au Massachusetts, ont trouvé une solution élégante : le SnotBot (robot-morve). Le robot se compose d’une boîte de Petri suspendue à un drone multimoteur, ce qui lui permet de planer discrètement au-dessus d’une baleine, de recueillir des échantillons des « éternuements », puis de les ramener au bateau où les échantillons sont réfrigérés pour étude future. Les inventeurs considèrent que ce système constitue une méthode efficace et non invasive pour en remplacer d’autres, comme les longues tiges de carbone ou les patauds hélicoptères télécommandés.
Ocean Alliance a mené des essais de terrain de différentes versions du robot-morve en Patagonie, effectuant un total de 78 vols au-dessus de mégaptères. En plus de recueillir 22 échantillons de morve, ils ont réussi à prendre plus de 1 000 photos de baleines, qui sont maintenant analysées par les scientifiques des pêcheries du gouvernement américain.