Par Cooper Langford

Même si elle ne fonctionne que depuis trois ans, l’école secondaire David-Suzuki de Brampton est devenue un chef de file national en matière de réduction des déchets, de recyclage et de valorisation de ses terrains comme habitats. Les élèves se mêlent aussi d’action communautaire. Une de leurs réalisations phares est la restauration du parc Berisford. Josh Crozier, directeur du département de la réussite scolaire, explique.
Comment vous est venue l’idée, à vous et aux élèves, de restaurer le parc Berisford?
À l’inauguration de l’école David-Suzuki, nous voulions démontrer un véritable engagement écologique. Nous avons immédiatement entrepris de réduire les déchets, de planter des arbres indigènes et de nous débarrasser des espèces envahissantes. Nous voulions nous aussi que notre travail déborde du cadre de l’école. Donc, en collaboration avec la ville de Brampton et la Credit Valley Conservation, nous avons décidé d’entreprendre la restauration du petit parc Berisford, tout près de l’école. Le parc
avait quelques arbres à maturité, mais était envahi de nerprun cathartique et d’alliaire officinale. Il s’agit d’espèces envahissantes, et le nerprun dans un secteur boisé crée un habitat peu accueillant pour les oiseaux. Ce parc était donc un bon candidat pour l’arrachage des plantes envahissantes assorti de nouvelles plantations.
À quoi ressemble le parc aujourd’hui?
Nous l’avons beaucoup transformé. Chaque semestre, tout le nerprun est arraché, desorte qu’il y a beaucoup moins de tiges qui repoussent. Nous avons ajouté près de 80 arbres indigènes et la ville a construit un sentier de paillis. L’endroit est aujourd’hui beaucoup plus invitant, et nous avons observé de nouveaux oiseaux chanteurs dans le milieu. Mais c’est surtout la perception des élèves qui a évolué. La plupart des enfants ont participé au travail de réhabilitation et ils partagent aujourd’hui un sentiment d’intendance à l’égard du territoire.
Vos élèves se lancent dans plusieurs projets au cours de l’année. Qu’est-ce qui vous a fait choisir la restauration du parc comme l’un de ces projets?
Dans notre année inaugurale, nous voulions accomplir des progrès significatifs sur plusieurs fronts. Ma collègue Andrea Luksts s’est fait la championne du recyclage et des corvées communautaires de nettoyage. Mark Miller a implanté à l’école le vermicompostage. Je voulais travailler en matière de biodiversité en plantant des arbres indigènes et en éliminant des espèces envahissantes. Nous avons fait des plantations dans la cour d’école mais le parc Berisford nous permettait de faire des plantations et d’éliminer des nuisibles. Il avait besoin d’être restauré et c’était une occasion pour nous d’impliquer nos jeunes dans un projet de valeur pour la communauté. Cela tombait pile dans le mandat de l’école. David Suzuki nous autorise à utiliser son nom à la condition que nous intégrions le travail écologique dans tous les aspects de la vie de l’école. Nous prenons très au sérieux cet engagement et cette responsabilité.
J’imagine que le projet de restauration était lié à du travail en classe?
Les cours de sciences établissent des liens entre notre travail à Berisford et les notions d’écosystème; par exemple, les élèves discutent des notions de plantes indigènes et envahissantes, et de l’importance de la biodiversité. Ces réflexions les amènent vers un travail de synthèse où ils évaluent un type d’impact humain sur l’environnement et en explorent toutes les conséquences. Dans le cadre de notre partenariat avec la municipalité, le technicien en espèces envahissantes est venu en classe faire des présentations, ce qui a permis aux élèves de découvrir diverses mauvaises herbes de la région et de les manipuler.
Parlez-nous d’autres projets étudiants. Qu’est-ce qui mijote en ce moment?
Les élèves et les enseignants sont en phase de planification d’une salle de classe extérieure quatre-saisons. Cela soulève beaucoup d’enthousiasme. On déploie aussi beaucoup d’énergie autour du projet de planter des fines herbes et d’autres comestibles. Le programme d’accueil est important dans notre école et ce projet nous permet de nous rapprocher du mouvement pour l’alimentation locale. Nous avons aussi des collaborations avec d’autres écoles. J’ai pu les conseiller sur l’obtention de permis pour planter des arbres, sur des campagnes d’arrachage de plantes envahissantes et sur le lancement de campagnes pour qu’on ne laisse pas tourner les moteurs à proximité de l’école, par exemple. J’espère que notre travail montrera à d’autres écoles ce qu’il est possible de faire, et comme avec nos jeunes, les inspirer à construire un avenir durable.