Par l’équipe de Biosphère, Photo de Mike Ford

Quand Hayden Downes s’est fait voler sa bicyclette, il a lancé un message à sa communauté pour obtenir de l’aide. Il n’a pas retrouvé sa bicyclette, mais quelque chose de plus riche : l’inspiration.
Le recyclage est un aspect important de la réduction des impacts humains sur le milieu naturel. Il peut produire d’autres retombées immédiates pour une communauté, de manière complètement nouvelle. Hayden Downes nous en fournit un exemple éloquent. Depuis qu’il a fondé Hayden’s Rebicycling il y a quatre ans, il a donné plus de 1 000 bicyclettes recyclées, et ce n’est qu’un début.
Parlons d’abord de ce que fait Hayden’s Rebicycling et de comment vous fonctionnez.
Nous obtenons des bicyclettes usagées de la communauté, nous les réparons et nous les redonnons. Si une bicyclette n’est pas réparable, nous en recyclons les morceaux. C’est l’essentiel de notre activité : beaucoup de gens ont des bicyclettes trop petites ou qu’ils n’utilisent plus, d’autres veulent passer à un modèle plus performant. Notre centre local de récupération, géré par Leferlink Waste Transfer Services, nous fournit aussi en vieux vélos et pièces de vélo. Ils sont un rouage essentiel de notre réussite.
Comment vous est venue l’idée de recycler des bicyclettes et de les donner?
Mes parents m’ont donné une bicyclette BMX pour mon anniversaire en 2010. Quelques mois plus tard, à l’automne, on me l’a volée. J’ai écrit une lettre au journal local pour demander au voleur de me la retourner. Quelqu’un a retrouvé ma bicyclette dans un dépotoir, détruite. Quand cette nouvelle a couru, les gens ont commencé à déposer des bicyclettes devant ma porte, des neuves et des usagées. D’autres m’envoyaient des cartes-cadeaux ou de l’argent. Je n’avais pas besoin de plus d’une bicyclette, et je me suis dit que je pourrais donner les autres à des jeunes qui en ont besoin. Les gens qui m’avaient fait des cadeaux ont aimé l’idée et j’ai dit à mes parents : « Je pourrais partir une entreprise de dons de bicyclettes. » Nous avons commencé dans l’entrée de garage et, en un clin d’oeil, nous avions fondé un OBNL.
On dirait que ça demande beaucoup de travail. Êtes-vous bien soutenu?
Dès le départ, j’ai été bien appuyé par la famille, les amis et des bénévoles. Plusieurs commerçants nous ont aidés avec des commandites ou des dons. Beaucoup de ces gens nous soutiennent de façon régulière, particulièrement dans de nouveaux programmes comme une collecte de vêtements d’hiver pour les sans-abris. Une autre entreprise locale de recyclage, Wastewise, nous a beaucoup aidés avec des matériaux et des outils pour l’installation d’un nouvel atelier. Finalement, le conseil municipal ne nous refuse jamais son aide.
Quelles compétences avez-vous dû acquérir pour ce projet?
Tout le groupe — la famille, les amis et les bénévoles — a dû apprendre à assembler et à réparer des vélos. Nous sommes partis de rien et avons appris en travaillant. Quand j’aurai 16 ans, ma mère Katie et moi voulons fréquenter le collège ensemble et obtenir un certificat en mécanique de bicyclette.
Réparer un vélo, ça ressemble à faire un casse-tête : vous le démontez, puis vous essayez de le remonter. Quand tu l’as fait suffisamment de fois, tu commences à comprendre. Certains de nos bénévoles nous apportent beaucoup de connaissances et de savoir-faire. D’autres sont des cyclistes fanatiques qui partagent des tonnes d’expérience, de conseils, de vélos usagés et d’outils. Nous nous formons mutuellement, ce qui nous a aussi appris à travailler en équipe.
Quelles sont les prochaines étapes pour Hayden’s Rebicycling?
Pour l’instant, nous travaillons à établir un comité jeunesse. Je crois que nous pouvons former un groupe assez nombreux pour organiser des événements — financement, défilés, etc. Nous ouvrons aussi un atelier plus grand. Les lieux sont temporaires, sur un terrain qui sera utilisé pour des constructions résidentielles, mais nous espérons que cela nous permettra d’élargir nos activités afin de rendre le programme financièrement indépendant. Ça coûte en moyenne 15 $ pour réparer un vélo, mais les coûts s’accumulent. Nous espérons aussi mettre sur pied une campagne nationale de financement pour acheter un espace permanent que nous pourrions utiliser pour divers programmes : enseigner la mécanique des vélos, un studio d’art pour enfants et d’autres événements.