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Récompense des individus pour leur contribution à la conservation et à l’utilisation raisonnée de la pêche récréative au Canada.
Pendant la première moitié du 20e siècle, le bar rayé ou bar d’Amérique était un poisson convoité tant par les pêcheurs sportifs que par les pêcheurs commerciaux dans le fleuve Saint-Laurent. Dans les années 1950, les prises commencèrent à décliner dramatiquement au point que l’espèce était pratiquement introuvable dans le fleuve au milieu des années 1960. En 1996, les autorités provinciales déclarèrent l’espèce disparue.
La situation aurait pu demeurer inchangée sans l’Opération Renaissance, un programme lancé en 2001 qui a permis la réintroduction réussie du bar rayé dans le Saint-Laurent. Plusieurs associations et agences gouvernementales ont contribué au programme, mais c’est le travail de l’écologiste Jean Robitaille qui a rendu la réintroduction possible quand il a déterminé la cause première du déclin de l’espèce.
En étudiant des statistiques sur les prises commerciales remontant jusqu’en 1945, Robitaille a conclu que le dragage du chenail de navigation dans le fleuve avait confiné et concentré les populations de bars en certains lieux, ce qui les avait exposés à la surpêche. Le travail de Robitaille a permis d’élaborer une proposition de réintroduction du bar dans le fleuve. En 2001, un comité où siégeaient la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, Pêches et Océans Canada, l’Université Laval et Robitaille lui-même a approuvé le projet et recommandé sa mise en œuvre.
Depuis, Robitaille a collaboré avec la Fédération au déploiement du programme, non seulement comme conseiller scientifique, mais aussi comme porte-parole pour faire connaître et soutenir l’Opération Renaissance. Les résultats parlent d’eux-mêmes : une agence de surveillance du gouvernement québécois rapporte plus de 5 700 prises en 2011 et des pêcheurs sportifs rapportent des captures accidentelles de Montréal à la Gaspésie. Les captures sont évidemment remises à l’eau. La nouvelle la plus encourageante est que la population se reproduit naturellement.