La Planète bleue
Les flots profonds. La grande bleue. L'abîme infini. Peu importe le nom que vous lui donnez, l'océan est essentiel à toute vie sur Terre. Tous ceux et celles qui ont vu notre planète de l'espace ne l'appelleraient pas « Terre » mais plutôt « Océanica », étant donné que l'eau et la glace couvrent près des trois quarts de sa surface. Les continents sur lesquels nous vivons sont des îles au milieu de vastes courants océaniques. En tant qu'occupants de la seule planète bleue de notre système solaire, nous sommes des « espèces d'eau ». Peu importe où nous vivons — grande ville, prairie, montagne, forêt, bord d'une rivière, toundra ou littoral de la mer — nous ne pourrions pas survivre sans l'océan :
- Nous lui sommes liés par l'écoulement sans fin de l'eau vers la mer par les bassins hydrographiques : de vastes réseaux de ruisseaux, rivières, fleuves, terres humides, lacs et zones côtières. Pendant des siècles, nous avons exploré le monde sur des navires, et les océans nous ont servi de chemin. L'océan sert de lien aux espèces migratrices comme la sauvagine, les oiseaux des rivages, les mammifères marins, les poissons et les tortues de mer, entre leurs divers habitats.
- Une énorme machine à climat, l'océan s'évapore sous l'effet de la chaleur du soleil pour former de la vapeur d'eau qui tombe sur la terre sous forme de pluie, de brouillard ou de neige. Cette eau, essentielle à tout ce qui vit, s'écoule de nouveau vers la mer. L'abondance de chaleur que l'océan absorbe empêche la température de grimper ou de chuter trop rapidement. Les courants océaniques, toujours en mouvement, contrôlent aussi le climat. Par exemple, à la fin des années 1990, El Nino, un phénomène climatique mystérieux qui survient à des intervalles de deux à sept ans à cause du réchauffement du courant de l'océan Pacifique, a apporté une vague de chaleur aux Prairies et la pire tempête de verglas des temps modernes dans l'Est canadien.
- Des multitudes de plantes marines, en particulier les algues minuscules qu'on appelle phytoplancton, fournissent près de la moitié de l'oxygène que nous respirons; ces algues éliminent plus de dioxyde de carbone de l'air — la cause principale du réchauffement de la planète — que toutes les forêts pluviales combinées de la Terre.
- L'océan est un supermarché sous-marin, nous alimentant de tout, passant des crustacés aux laminaires, des pétoncles aux concombres de mer.
- C'est une pharmacie flottante, nous guérissait grâce aux antibiotiques provenant des champignons marins, aux médicaments contre la leucémie provenant des éponges de mer et aux agents antibactériens provenant de la laminaire.
- Les habitats de l'océan, en particulier les zones côtières, abritent une variété étonnante de plantes et d'animaux dont nous avons besoin pour conserver la diversité biologique de la Terre.
- L'océan répond également à nos besoins spirituels, nous apaisant et éveillant notre créativité.
Les conflits avec la planète bleue
Nous avons besoin d'eau pour survivre, mais nous avons négligé nos liens avec l'océan. Depuis des milliers d'années, les habitants de l'intérieur et des côtes sont entrés en conflit avec la mer. Des actions qui semblent nous être favorables font souvent du tort à l'océan :
- Les captures excessives ont entraîné la disparition d'un bon nombre d'animaux marins comme le vison de mer et la vache de mer de Steller. Le nombre d'autres espèces autrefois abondantes comme la morue commune, la loutre de mer et le rorqual bleu a diminué à cause de la pêche et de la chasse à outrance. La pollution marine — dont 80 % est d'origine terrestre — s'achemine vers la mer par les conduites d'égout, les bassins hydrographiques et les courants atmosphériques. Ce mélange mortel comprend, entre autres, des milliards de litres de déjections humaines, de détersifs, de pesticides, de fertilisants, de pétrole, d'agents chimiques toxiques et de rejets provenant des industries et des véhicules. Ces polluants tuent un nombre incalculable d'espèces comme des crustacés, des canards de mer et des mammifères marins.
- L'usage de nos océans comme lieu de décharge des déchets a causé des torts considérables aux oiseaux des rivages, aux haleines, aux tortues de mer et à beaucoup d'autres espèces marines qui s'enchevêtrent dans les débris marins comme des câbles d'acier et des filets de pêche à la dérive ou qui s'étouffent en avalant des sacs de plastique.
- Depuis que nous avons commencé à transformer les rivages du Canada, nos collectivités, industries, ports, exploitations agricoles, digues et égouts ont endommagé ou détruit d'innombrables hectares d'habitat. Les milieux côtiers les plus durement touchés — estuaires, marais salés, battures vaseuses, plages, deltas et forêts de laminaires — sont aussi les plus riches sur le plan biologique, et la perte de ces habitats a eu des répercussions énormes sur la santé de l'océan.
- Les captures à outrance d'animaux marins, la pollution et les débris marins, la destruction des habitats côtiers et d'autres activités humaines nuisent non seulement à l'océan, mais également à sa biodiversité (diversité biologique), c'est-à-dire la variété d'espèces vivantes, le fonds génétique d'une espèce donnée et les écosystèmes que cette espèce habite.
L'Année des océans
Notre conflit avec la planète bleue doit cesser. Nous devons reconnaître qu'aucune autre planète ne peut assurer la survie « d'espèces d'eau » comme nous. Les accords mondiaux sur le contrôle de la pollution, les aires marines protégées et la prise de conscience croissante de l'importance capitale des océans sur notre existence, ainsi que les moyens possibles d'utiliser leurs ressources judicieusement, nous offrent de l'espoir.
- La population canadienne a beaucoup à célébrer. Le Canada possède le plus long littoral sur Terre (244 000 kilomètres le long des océans Atlantique, Pacifique et Arctique), une partie de la plus grande source d'eau douce (les Grands Lacs) et la plus longue voie maritime (le fleuve Saint-Laurent). Nos eaux abritent de prodigieuses populations de poissons, d'oiseaux de mer, de sauvagine, de phoques et de baleines. Nous avons un intérêt énorme à conserver notre patrimoine aquatique.
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