Par l’équipe de Biosphère Photo de Charlie Neuman
L’auteur Richard Louv, fondateur du Réseau Enfants et Nature, fait tout ce qu’il peut pour amener les jeunes à sortir. C’est leur meilleur espoir — et le nôtre — pour un avenir en santé.
Dans son livre paru en 2005, Last Child in the Woods (Le dernier enfant dans les bois), l’auteur Richard Louv a introduit la notion du « désordre du déficit de nature ». Alors qu’il travaillait comme chroniqueur dans un journal de San Diego, il avait constaté que les enfants de notre époque technologique étaient de plus en plus coupés de la nature et que cela menaçait leur développement physique, intellectuel et émotionnel. L’antidote qu’il proposait dans son livre était à la fois radical et plein de bon sens : ramener les enfants dans le monde naturel.
Lors d’une récente conversation avec la FCF, Louv rappelait : « Dans le livre, j’ai imaginé et décrit comment un mouvement pourrait être créé pour rebrancher les enfants et les familles sur la nature. Je rêvais en couleurs à l’époque. » Aujourd’hui, il est ébloui par la réaction. « Quand le livre est sorti, je n’étais pas préparé à la réponse du public. Le livre a été un événement et j’ai été dépassé par le nombre de personnes qui me contactaient pour en savoir davantage et contribuer à un nouveau mouvement pour amener les jeunes à découvrir le plein air. »
Tout juste un an après, en 2006, avec l’aide de supporters et d’éducateurs convaincus, le Réseau Enfants et Nature voyait le jour. Louv et ses cofondateurs Cheryl Charles, Martha Farrell Erickson, Martin LeBlanc, Michael Pertschuk et Amy Pertschuk établissent une organisation à Minneapolis, avec la mission de lancer un mouvement mondial visant à rebrancher les enfants sur la nature. La demande était telle qu’après moins d’un an, ils planifiaient leur première conférence pour réunir les intervenants enthousiastes.
Vers 2014, le mouvement avait grandi pour toucher 369 campagnes de terrain, qui au total avaient branché 3,5 millions d’enfants sur l’expérimentation de la nature aux États-Unis et dans le monde.
Les conférences annuelles sont passées de modestes réunions d’organisations régionales à l’événement de l’an dernier qui a réuni plus de 800 leaders internationaux, partisans et militants du mouvement en provenance de 18 pays.
La conférence de cette année, autour du thème Les enfants ont besoin de la nature, la nature a besoin des enfants, aura lieu à Vancouver du 18 au 21 avril. C’est la première fois qu’elle se tient en dehors des É.-U. et la FCF en est la coprésentatrice.
« L’une des constantes parmi les participants, c’est le sens de la famille. Dans son rôle d’hôte, le Canada rappelle que la famille transcende les frontières de tous genres. » Louv est encouragé par l’expansion du mouvement à l’étranger et il note que, dans des pays comme la Chine et le Brésil, qui ont connu des épisodes d’urbanisation rapide, il perçoit un virage culturel récent qui fait que l’on n’associe plus la nature à la pauvreté — la culture paysanne à laquelle on cherche à échapper — et qu’on se dirige plutôt vers une association de la nature avec la beauté et la santé. « C’est en train d’arriver partout dans le monde, dit Louv. Est-ce que ça évolue assez rapidement? Ça, c’est une autre question. »
L’auteur de neuf livres à succès, dont le dernier Vitamin N: The Essential Guide to a Nature-Rich Life (La vitamine N : le guide essentiel d’une vie enrichie par la nature), s’empresse de reconnaître l’apport des autres à son projet, soulignant que cette idée a vu le jour aussi loin qu’au tournant de l’autre siècle. « Ce n’est pas une idée nouvelle, plutôt des idées qui ont été oubliées et que nous sommes en train de redécouvrir, et pas seulement par moi mais par beaucoup de gens », dit-il. Au fil des ans, on a décrit ces initiatives comme le Nouveau mouvement pour la nature ou Aucun enfant ne reste à l’intérieur. « Je ne dis jamais : retour vers la nature, mais plutôt : en avant vers la nature », ajoute-t-il. « Nous devons vraiment concevoir la nature et notre rôle en son sein comme une réalité de l’avenir. Dans mon livre The Nature Principle, j’affirme que l’avenir appartient à ceux qui ont l’intelligence de la nature, et c’est ma conviction profonde. »
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