Par Kerry Banks

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Il y a peu d’oiseaux aussi mystérieux que ce petit pingouin de l’archipel Haida Gwaii, avec ses habitudes de nidification étranges — et risquées — et son inexplicable migration trans-pacifique. Grâce à une décennie d’efforts concertés pour les sauvegarder des rats, l’odyssée de ces créatures étonnantes se poursuit
La biodiversité est le fondement de la vie. C’est le réseau infini des interconnexions entre, parmi et au sein des espèces, des organismes et des écosystèmes. La biodiversité fournit de l’eau douce, de l’air propre et un sol sain. Les humains ne sont ni à l’extérieur ni séparés de la biodiversité, ils sont partie intégrante de ce tissu. Pour le meilleur et pour le pire.
Nous sommes à l’ancre sur les brisants quand nous entendons les chants aigus des guillemots à cou blanc qui percent le murmure des vagues. Le piaillement circule en cercles autour de nous, montant et descendant avec le vent, étrange ballet aviaire dans la noire nuit du Pacifique. Ces oiseaux marins noir et blanc de la taille d’un pigeon ont parcouru 8 000 km depuis leur hivernage près du Japon pour nidifier et se reproduire ici, à Haida Gwaii, un archipel en forme de sabre de 150 îles au large des côtes de la C.-B. On trouve ici des dizaines de ces petits pingouins trapus qui surgissent de l’obscurité, rassemblés pour partager l’une des plus étonnantes merveilles sur Terre. Les guillemots chantent pour attirer leurs bébés, des oisillons âgés de deux jours qui viennent de quitter leurs tanières de l’île Limestone et s’élancent maintenant dans une course folle vers un rendez-vous en mer avec leurs parents. Les nids sont situés sous les racines des arbres loin dans la forêt, et les petits auront besoin d’environ 10 minutes pour atteindre la rive.