
Dans quelques petites semaines, les oiseaux chanteurs seront de retour, voletant de-ci de-là dans nos jardins, à la recherche de matériaux pour construire leurs nids. Mais une fois le nid construit, qu’est-ce qui se passe? D’où vient l’attachement qui se crée entre la femelle et ses petits? Comment font les poussins pour attirer son attention? Nous avons réponse à tout! Poursuivez votre lecture.
Une bonne couveuse
Pourquoi certains oiseaux pondent-ils un œuf, et d’autres, cinq à la fois? C’est la question que se sont posée des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego. Ils ont examiné la taille des pontes de 5 290 espèces d’oiseaux et constaté que celles ayant une courte vie ou peu de chances de survivre ont tendance à pondre plus d’œufs par couvée, ce qui augmente leur taux de survie. En revanche, les oiseaux qui ont une vie plus longue pondent moins d’œufs par couvée, mais ils passent plus de temps nourrir leurs petits.
Il semble que l’environnement, l’état de santé, la nutrition et la prédation soient les principaux facteurs qui déterminent le nombre d’œufs pondus. Les oiseaux tropicaux en pondent généralement moins parce qu’ils vivent dans un climat assez stable et parce qu’ils sont confrontés à un plus grand nombre de prédateurs : moins ils ont d’œufs dans le même « panier », mieux cela vaut pour l’espèce. Bien entendu, le changement climatique risque de chambouler tout cela. Que deviendront ces oiseaux tropicaux, habitués à des climats prévisibles, quand surviendront de dangereuses fluctuations de température? Comment cela affectera-t-il le nombre d’œufs pondus et donc, le destin des espèces elles-mêmes?
Une bonne mère
Le lien maternel se crée avant même l’éclosion. Selon les recherches menées par le Département de zoologie de l’Université de Cambridge, les canaris femelles communiquent avec leurs oisillons avant l’éclosion en modifiant les conditions à l’intérieur de l’œuf. Quant aux petits, ils savent d’avance ce qui les attend hors de la coquille. Si les poussins se rendent compte que la nourriture sera abondante, ils en réclameront davantage après la naissance. Mais si c’est le contraire qui se produit, ils prendront davantage de poids dans l’œuf et seront moins exigeants une fois sortis.
J’ai chaud!
La plupart des oiseaux chanteurs pondent un œuf par jour, et ils ne commencent à les couver qu’après la sortie de leur petit dernier ou avant-dernier. De cette façon, ils peuvent influencer le moment de l’éclosion. Selon une étude du laboratoire ornithologique de Cornell, les œufs des merles sont généralement exposés à des températures inférieures à 25 °C, mais une fois couvés, leur température grimpe entre 35 °C et 40 °C.
Toutefois, si les œufs sont trop longtemps exposés à la chaleur (25 et 40 °C), les poussins risquent d’être déformés ou même de mourir. Dans une grosse couvée, les premiers œufs pondus sont donc les plus susceptibles de ne pas éclore.
J’ai faim!
Une fois les œufs éclos, les parents s’occupent frénétiquement de nourrir leurs petits. Mais comment un oisillon s’arrange-t-il pour recevoir suffisamment à manger? Eh bien, il s’égosille! Selon BMC Ecology, les tisserins à dos d’or sont capables de distinguer les pépiements particuliers de chacun de leurs petits. Les chercheurs ont constaté que plus un oisillon a faim, plus il module la longueur et la hauteur de ses appels, leur donnant une sonorité unique.
Je copie mes parents
Tout comme les enfants des humains, les petits des oiseaux chanteurs imitent leurs parents pour apprendre à s’exprimer. Et à l’instar des bébés humains, ils commencent par babiller. Ce babillage est aussi important pour l’apprentissage du chant que l’est celui des humains pour la parole.
Les chercheurs du MIT ont constaté que le cerveau des oiseaux chanteurs est divisé en deux voies, dont l’une seulement est entièrement développée à la naissance. En attendant que l’autre se développe, les oisillons ne peuvent que pépier. Ainsi, ils apprennent de leurs erreurs — une étape critique dans le bon apprentissage du chant.