Nov 9, 2017
Annie Langlois
Certains d’entre nous ont eu la chance de voir cet oiseau blanc, massif et fantomatique survoler un champ durant l’hiver. Le harfang des neiges est devenu un des symboles hivernaux du Canada, et pour cause! Comme certains individus migrent, souvent les plus jeunes oiseaux, le harfang créé un lien entre le Canada méridional et arctique. En effet, il se rend durant l’hiver dans les régions plus populeuses du pays et peut être observé dans toutes les provinces et tous les territoires, ce qui le rend très populaire auprès des ornithologues.
Bien qu’une minorité de strigidés viennent dans le sud, la majorité des harfangs demeurent dans la toundra arctique toute l’année. Il est une des seules espèces d’oiseaux à le faire, ce qui fait de lui une espèce importante pour les Inuits, qui le nomme ukpik, ᐅᒃᐱᒃ. Il s’agit d’une figure centrale dans leurs légendes et traditions qui est souvent représentée dans leurs œuvres d’art.
Cet oiseau est sûrement admiré à ce point parce qu’il est un maître de l’adaptation et peut survivre dans un environnement aussi rude que l’extrême Arctique l’hiver, où les températures peuvent atteindre les -50˚ Celsius. Son épais plumage blanc lui sert de camouflage et d’isolant, jusqu’au bout des doigts. Son sens de l’ouï et de la vue (pensez à ses saisissants yeux jaunes) très développés font de lui un excellent chasseur au cœur de l’hiver, pouvant détecter le moindre mouvement d’une proie, même sous la neige. Le harfang des neiges peut non seulement survivre dans la toundra hivernale, mais peut aussi s’adapter à la luminosité continue de l’été septentrional. Il chasse aussi bien le jour que la nuit, contrairement à la plupart des autres strigidés.
Le harfang des neiges peut vivre jusqu’à 23 ans et, en règle générale, ne doit pas trop s’inquiéter des prédateurs. Il est lui-même un prédateur efficace, capable de chasser des animaux trois fois son poids grâce à son vol silencieux - attribuable à son peigne de plumes au bout des ailes - et ses puissantes serres. Or, la survie dans le Nord requiert beaucoup d’énergie. C’est pourquoi cet oiseau solitaire passe la majorité de son temps à chasser. Chaque individu doit consommer l’équivalent de 1600 lemmings par année pour survivre! Bien que notre population de harfangs des neiges se maintienne, elle n’est pas à l’abri des menaces. Il serait facile de croire que l’endroit le plus difficile à survivre soit l’Arctique, mais ce n’est pas le cas pour cette espèce. Ce strigidé est confronté à des menaces plus importantes lorsqu’il se dirige vers le sud dans des régions plus populeuses où il peut se heurter aux immeubles, aux automobiles et aux câbles électriques. Les observateurs qui s’en approchent trop nuisent aussi à sa capacité de chasser et de consommer la quantité de calories requises pour survivre.
Nous devons nous assurer à ce que le harfang des neiges demeure une espèce de notre patrimoine naturel! Apprenez-en davantage sur ce strigidé par l’entremise de Faune et flore du pays. Rendez-vous à FFDP.ca pour lire notre et nos nouvelles vidéos sur le harfang des neiges.
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