
Q. Avec la fonte de la banquise due aux changements climatiques, est-il possible de construire des plateformes artificielles afin d’aider les ours polaires à survivre?
R. Ian Stirling, chercheur scientifique auprès du Service canadien de la faune, répond à cette question et explique les deux principales raisons pour lesquelles les plateformes artificielles ne constituent pas une solution :
« Le domaine vital de l’ours polaire peut varier de quelques milliers de kilomètres carrés à plus de 350 000 kilomètres carrés. Il faudrait donc une grande plateforme artificielle. Il faut ensuite considérer l’habitat, la subsistance et ce que les phoques (la nourriture de l’ours polaire) utiliseront pour la reproduction et se hisser hors de l’eau pour le repos ou la mue. Une plateforme qui ne fond pas – même si elle a une superficie de plusieurs kilomètres carrés – sur laquelle un ours pourrait se tenir ne l’aiderait pas à survivre très longtemps. Si la glace disparaît d’une grande zone, ou si la neige fond en raison de la pluie ou de la chaleur, l’habitat de reproduction des phoques annelés sera sérieusement menacé. En résumé, la plateforme artificielle ne constitue pas une solution commode, écologiquement faisable ni pratique du point de vue économique. »